DIABLE ET LE BON DIEU (Le) Jean-Paul Sartre. œuvre dramatique

L’action se passe en Allemagne, à l’époque de la Renaissance. Goetz, le meilleur capitaine de tout le pays, a la réputation d’aimer faire le mal. Il confie au prêtre Heinrich: «Depuis mon enfance, je regarde le monde par un trou de la serrure: c’est un beau petit œuf bien plein, où chacun occupe la place qui lui est assignée, mais je peux t’affirmer que nous ne sommes pas dedans. Dehors î Refuse ce monde qui ne veut pas de toiî Fais le mal: tu verras comme on se sent léger. » Alors, le prêtre le met au défi de faire le bien. Goetz le bâtard, relève le défi: «C’est encore la meilleure manière d’être seul. J’étais criminel, je me change: je retourne ma veste et je parie d’être un saint. » Mais personne ne veut le croire : l’image qu’il transporte, de méchanceté et de tyrannie, lui colle à la peau ; de plus, il paie ses fautes passées: sa maîtresse, Catherine, meurt par son absence. En fait, quoi qu’il fasse, il est coupable. Il n’a alors plus qu’une envie : retourner à la « légèreté » du mal ; il ne s’adapte guère à la «pesanteur du bien». En son absence, des massacres ont été perpétrés et, dans