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DOCTE IGNORANCE (LA), Nicolas de Kues ou de Cues - résumé de l'oeuvre

Publié le 21/09/2018

Extrait du document

Cet ouvrage au titre paradoxal contient la vision théologique que Nicolas de Kues eut dans une sorte de révélation, une nuit de novembre 1437.

Sa théologie unit la spéculation dialectique à l’élan mystique. Ce dernier point est fondamental, en ce sens qu’il rejoint l’essentiel de la théologie apophatique des XIVe et XVe siècles. 

L’apophase consiste à nier que Dieu ait quelque attribut que ce soit. Il est pure transcendance et échappe infiniment à tous les noms par lesquels on tenterait de le définir. Ainsi, en niant ces noms, on demeure dans l'ignorance. Mais cette ignorance n’est pas passive. Elle est, au contraire, l’occasion de découvrir dans la négation des noms le processus par lequel se constitue l’union mystique avec Dieu (la Déité).

 

Nicolas de Kues est l’un des grands mystiques héritiers de la mystique rhénane, notamment d’Eckhart.

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HllJ14 1 NICOLAS DE CUES On dit de Nicolas de Cues (1401-1464) qu'il fut le dernier penseur médiéval et le premier penseur de la Renaissance.

Né à Cusa, sur les bords de la Moselle, en Allemagne, Nicolas de Cues a suivi des études de droit canonique.

il participe au concile de Bâle à partir de 1432.

Cet épisode lui inspire sa première œuvre en 1433, le De concordantia catholica.

Mais en 1434, il perd un procès et se tourne vers le pape dont il va devenir un précieux collaborateur.

En 1437 et 1438, il est envoyé en mission en Crète pour réunir un synode entre l'Église grecque et!' Église de Rome.

C'est pendant le voyage en bateau qu'il a l'idée de la coïncidence des opposés.

En 1440, il écrit son principal ouvrage philosophique, De docta ignorantia (traduction Moulinier, La Maisnie, PUF, 1930).

l 120 A.

Les conjectures(§ 1-3) t Nicolas de Cues commence sa réflexion par une critique rigoureuse du savoir humain.

La plus haute perfection doctrinale que puisse atteindre l'homme, même le plus studieux, c'est d'être reconnu très savant touchant l'ignorance qui lui est propre; plus un homme sera savant, plus il saura qu'il est ignorant.

La docte ignorance désigne l'état d'esprit socratique, la conscience claire et informée des limites de l'esprit humain, incapable de connaître la vérité absolue.

t La connaissance se réduit seulement à une approche de la vérité, à ce qu'il appelle des conjectures.

La vérité est fondamentalement un but inaccessible; notre esprit n'a pas de commune mesure avec elle ; il est imprécis et ne peut se mesurer à égalité avec elle ; il ne peut qu'ajuster indéfiniment son appréhension de la vérité sans jamais l'atteindre avec précision.

t L'ombre du scepticisme semble s'approcher, mais nous allons voir qu'on y échappe car, s'il faut renoncer à des connaissances certaines établies par la raison, tout espoir n'est pas interdit.

La raison n'est pas la seule faculté de connaître de l'esprit humain : à côté de la raison, il y a l'intelligence.

B.

Le maximum et la Trinité (§ 4-10) t Dieu est le maximum absolu, l'être tel qu'il ne puisse y en avoir de plus grand.

N.

de Cues reprend là la définition anselmienne de Dieu, l'être tel que rien de plus grand ne peut être conçu.

Étant le maximum, il est unique et rien ne peut lui être opposé.

Il est au-dessus de toute affirmation et de toute négation, au-dessus de toute contradiction.

Il est inaccessible à notre raison, mais grâce à notre intelligence, nous pouvons nous approcher d'une vision de Dieu, une vision sans intermédiaire, une véri­ table intuition mystique.

On peut résumer ainsi les traits de la Trinité divine(§ 5-9): dans le maximum, l'unité est le Père, l'égalité est le Fils et le lien est le Saint-Esprit.

t Parmi les limites de la raison, il en est une, essentielle, qui tient à son principe de fonctionnement: le principe de non-contradiction.

En effet, lorsqu'elle se met à. »

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