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Éducation sentimentale (L'), histoire d'un jeune homme. Roman de Gustave Flaubert (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 25/10/2018

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Éducation sentimentale (L'), histoire d'un jeune homme.

Roman de Gustave Flaubert (18211880), publié à Paris chez Michel Lévy en 1869.

Après avoir songé à intituler ce roman, écrit entre le 1er septembre 1864 et le 16 mai 1869, les Fruits secs, et après avoir longtemps hésité - au point de demander à son amie George Sand de lui trouver un titre -, Flaubert adopte finalement, « en désespoir de cause », le titre l’Éducation sentimentale, histoire d'un jeune homme : « Je ne dis pas qu'il soit bon, mais jusqu'à présent c'est celui qui rend le mieux la pensée du livre » (lettre à George Sand, 3 avril 1869). L'écrivain reprend ainsi un titre déjà utilisé pour une œuvre de jeunesse - rédigée de 1843 à 1845 - qu'il ne souhaita jamais publier (voir la notice précédente), et qui n'a à peu près de commun avec l'œuvre présente que le titre, le sous-titre étant propre au roman de 1869. La rédaction de l'ouvrage, dont Flaubert précise à maintes reprises le projet dans sa Correspondance, s'accompagne d'une inquiétude tenace concernant un « défaut de conception » que l'auteur perçoit sans parvenir à le corriger : « Je veux faire l'histoire morale des hommes de ma génération ; \"sentimentale\" serait plus vrai. C'est un livre d'amour, de passion ; mais de passion telle qu'elle peut exister maintenant, c’est-à-dire inactive. Le sujet, tel que je l'ai conçu, est, je crois, profondément vrai, mais, à cause de cela même, peu amusant probablement. Les faits, le drame manquent un peu ; et puis l'action est étendue dans un laps de temps trop considérable. Enfin, j'ai beaucoup de mal et je suis plein d'inquiétudes » (lettre à Mlle Leroyer de Chantepie, 6 octobre 1864). Dans l'ensemble, le roman fut mal accueilli par la critique qui lui reprocha notamment sa « sécheresse », c'est-à-dire de n'avoir « ni sentiment, ni passion, ni enthousiasme, ni idéal, ni aperçu, ni réflexion, ni profondeur » (article de J. Barbey d'Aurevilly paru dans le Constitutionnel le 19 novembre 1869).

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« Première partie.

En 1840, le jeune bachelier Frédéric Moreau aperçoit, sur le bateau qui le mène à sa ville natale de Nogent-sur-Seine, la belle Mme Arnoux dont il tombe immédiate­ ment amoureux ; elle est la femme de jacques Arnoux, un petit bourgeois médiocre et débon­ naire (chap.

1 ).

Frédéric retrouve bientôt Deslau­ riers, son ami de toujours, et les deux jeunes gens évoquent avec enthousiasme leurs projets d'ave­ nir (2).

La première année parisienne de Frédéric, inscrit à la faculté de droit, se déroule dans l'ennui et la pensée de Mme Arnoux (3), chez laquelle il parvient à se faire introduire par le bohème Hussonnet (4).

En raison de la précarité de sa fortune, le jeune homme se résigne cependant à la vie de province, mais un héritage inespéré lui permet de regagner Paris (5-6).

Deuxième partie.

Frédéric partage sa vie entre le foyer des Arnoux, la maison d'une lorette nommée Rosanette - qui est la ma?tresse d'Arnoux -et, parfois, le salon des Dambreuse, bourgeois riches et influents (chap.

1-2).

Il n'ose déclarer son amour à Mme Arnoux mais devient le confident de ses peines conjugales tout en étant l'ami du mari (3).

Après un duel à propos de Rosanette, Frédéric part pour Nogent (4).

Il y est bientôt considéré comme le fiancé de la jeune Louise Roques qui l'aime et se donne à lui, mais qu'il délaisse pour retourner à Paris (5).

Il avoue enfin son amour à Mme Arnoux, qui le partage mais l'exige platonique ; Frédéric devient finalement l'amant de Rosanette (6).

Troisième partie.

Frédéric assiste en specta­ teur aux événements de 1848 et fréquente de plus en plus assidûment le salon des Dambreuse (chap.

1-2).

Il vit avec Rosanette, qui attend un enfant, et courtise Mme Dambreuse dont il fait sa maîtresse (3).

Le mari de cette dernière meurt et elle propose à Frédéric de l'épouser; il accepte tout en continuant sa vie avec Rosanette, bouleversée par la mort soudaine de leur enfant (4).

Les Arnoux, ruinés, quittent la France et Fré­ déric, las de Rosanette et de Mme Dambreuse, décide de se marier avec Louise, mais celle-ci a épousé Deslauriers; Frédéric regagne une fois de plus Paris (5).

Bien des années plus tard, en 1867, il reçoit la visite de Mme Arnoux vieillie et tous deux évoquent leur amour avec nostalgie avant de se séparer pour toujours (6).

Frédéric.

pas plus que Deslauriers, avec lequel il est réconcilié, n'a su réaliser ses aspirations de jeunesse et il poursuit désormais son existence de « petit bourgeois » (7).

En dépit de son titre, qui l'inscrit dans la tradition du roman d'appren­ tissage, l'Éducation sentimentale est avant tout un roman de l'échec, de la faillite tant individuelle qu'historique.

La vie se répète plutôt qu'elle ne pro­ gresse ; elle apparaît comme une fade succession d'avortements plutôt que comme une ferme trajectoire aboutis­ sant à la réalisation d'un but.

Le dénouement est explicite à cet égard : alors que Frédéric et Deslauriers - « Celui qui avait rêvé l'amour, celui qui avait rêvé le pouvoir » (III, 7) -résu­ ment leur vie et se demandent pour­ quoi ils l'ont «manquée», c'est dans un souvenir d'adolescence qu'ils trou­ vent ce qu'ils ont « eu de meilleur » {III, 7) : mais ce souvenir est celui d'un acte manqué, inabouti : les deux jeu­ nes gens vont chez les filles mais, au dernier moment, ils se sauvent au lieu d'entrer.

Désirs inaccomplis, insatisfac­ tions récurrentes dans lesquelles on semble se complaire : tel est le bilan de cette dérisoire « éducation ''· L'amour de Frédéric pour Mme Arnoux est exemplaire à cet égard.

Sin­ cèrement épris, au point d'être incapa­ ble de vraiment aimer tout autre femme, le jeune homme retarde pour­ tant indéfiniment le moment de l'aveu : «Depuis le matin, il cherchait l'occasion de se déclarer; elle était venue.

D'ailleurs, le mouvement spon­ tané de Mme Arnoux lui semblait contenir des promesses ( ...

].

Mais, quand il fut assis près d'elle, son embarras commença ; le point de départ lui manquait» (II, 3).

Frédéric vit ainsi de promesses toujours reconduites, de désirs en permanence frustrés.

La jouissance ne réside pas dans l'acte, mais dans l'hypothèse future et improbable de sa réalisation.

Ainsi, Frédéric ne cesse de conjuguer son amour au conditionnel - « Elle serait là, quelque part, au milieu des autres, cachant sous son voile ses. »

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