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Elsa MORANTE : Passion Mensonge et sortilège

Publié le 08/09/2012

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mensonge

"Avant tout, mes parents me léguaient une énigme", écrit la jeune narratrice de Mensonge et sortilège. Ici, comme dans le reste de l'oeuvre d'Elsa Morante, tout est vu à travers un regard d'enfant, fasciné et terrifié par le monde des adultes. C'est ce noir regard enfantin qui, dans ce premier ouvrage de la grande romancière italienne, "transforme, comme elle l'écrit elle-même, en légende un drame petit-bourgeois" .

mensonge

« "Avant tout, mes pa­ rents me léguai ent une éni gm e", éc rit la jeune narratri ce de Mensonge et s orti lè­ ge.

Ic i, c omm e dans le re ste de /' œ uvre d 'Elsa Morante , tout est vu à travers un regard d'enfant , fas­ ciné et terrifié par le monde des adult es.

C'est ce noir reg ard enfantin qui, dan s ce premier ou vra ge d e la grande romanciè ­ r e itali enn e, "trans­ forme, comme elle /'écrit elle-même , en légende un drame petit-bourgeois ".

Illustration J.

Simon Le livre Des passions délirantes L a jeune Sicilienne Elisa vit à Rome, calfeutrée dans l'appartement que lui a lai ssé en mourant sa mère adop­ tive, la vive et pulpeuse prostituée Rosaria (le seul pers on­ nage lumineux du livre).

L'orpheline évoque l'histoire de ses parents et grands-parent s : une succession d'ambitions et de passions éperdues qui ont toutes basculé dans le délire .

C'est d'abord l'orgueil démesuré de Cesira, la grand-mère mater­ nelle d'Elisa , une petite institutrice qui a rêvé d'un beau mariage, et qui, une fois mariée, empoisonne sa famille de ses regrets.

C'est ensuite la passion malheureuse d'Anna , la mère d 'Eli sa , pour son cousin Edoardo, un aristocrate adulé par son entourage , mais qui ne s'intéresse qu'à lui-même.

Enfin, ce sont les amours malheureuses de Francesco, le mari méprisé d'Anna , pour son épouse , et celui d'Elisa pour sa mère qui la néglige.

Entre la mère et la fille, la relation s'inverse, et c'est la petite Anna qui berce en quelque sorte sa maman adorée, tandis que celle-ci fait preuve à 1 'égard de la fillette d'indif f é­ rence, voire de cruauté .

Le mensonge "Le mal venimeux du mensonge serpente sur les branches de ma famille" : dès le premier chapitre du roman, la jeune narratrice donne la clé du pessimisme pro­ fond qui l'inspire.

Si tout le monde ment dans son récit , c'est que la vie y apparaît comm e un vaste malentendu amou­ reux ...

Comme son cont emporain 1 'écrivain de Trieste, Italo Svevo, la romancière semble penser que ce ne sont pas les hommes qui sont malades, mais l'existence même qui est une maladie et qui pousse à la névrose les êtres les plus sensibles.

Ce premier livre d'Elsa Morante rév èle pour la première fois au grand public ce monde à la foi s douloureux et po étique qui lui est propre, d'une poési e qui , pour être liée à l'enfanc e, n 'a rien pour autant de ro se ou de s ucr é.. »

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