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Ernest Renan: Qu'est-ce qu'une nation ?

Publié le 24/09/2011

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I/ Présentation   1823-1892

 

   Ernest Renan est à la fois écrivain, philologue, philosophe et historien français. Grand amateur des questions relevant de la théorie darwinienne sur l’évolution des espèces et spécialiste de la religion chrétienne, il est notamment l’auteur des très controversé Histoire des Origines du Christianisme et surtout de La vie de Jésus, dans lequel il milite pour que la vie de Christ soit comprise comme celle d’un homme normal et que la Bible soit soumise à un examen critique comme celle de n’importe quel document (on voit ici l’influence sur lui du positivisme). Il faut surtout retenir que c’est un penseur qui aime aller à contre-courant.

 

   Le 11 mars 1882, douze ans après la défaite de Sedan et onze après l’annexion de l’Alsace-Lorraine, Ernest Renan prononce à la Sorbonne une conférence ayant pour thème : « Qu’est-ce qu’une nation ? «. Trois principales étapes se démarquent dans cette conférence. La première étape consiste en une approche historique du concept de nation. La seconde étape à définir ce que n’est pas une nation et la troisième à affirmer dans quelle mesure ce concept de nation est avant tout une question de volonté.

 

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« 2 trop grande étendue du territoire, ce qui a conduit à la scission de l’Empire en l’Empire d’Orient et l’Empire d’Occident. Pour Renan, ce sont les grandes invasions germaniques du Ve siècle, jusqu’aux conquêtes normandes du Xe siècle, qui apportent le principe de base de la nation.

Que l’on pense aux noms des envahisseurs : les Lombards ont donné la Lombardie, les Normands, la Normandie, et les Francs, la France.

Ces invasions ont également permis d’installer des dynasties au rôle unificateur essentiel.

En effet, une nation constitue une « fusion entre les populations » , et non pas des peuplades vivant séparées comme avant la conquête romaine, ou comme dans l’Empire Ottoman de l’époque, où Turcs, Grecs, Arméniens, Arabes, Kurdes et Syriens cohabitent sans « fusionner ». C’est le Traité de Verdun, en août 843, qui scelle la division des nations européennes.

Les trois petits-fils de Charlemagne se partagent l’Europe entre Francie Occidentale (qui donnera la France), Francie Médiane (pour l’Italie) et Francie Orientale (qui donnera le Saint Empire Romain germanique et beaucoup plus tard l’Allemagne).

Ce Traité, malgré des péripéties annoncées par Renan, instaure un équilibre des forces jamais démenti un millénaire après et encore aujourd’hui. Cette naissance du sentiment national après les invasions germaniques a pu s’établir pour deux raisons.

Première raison, parce que l’unité chrétienne présente avant l’invasion a été conservée. Seconde raison, parce que les conquérants ont oublié leur propre langue. C’est que l’ « oubli » est une condition essentielle pour forger une nation.

On oublie ainsi que les Francs et les Normands ont littéralement envahi le territoire « national ».

On oublie aussi que l’unification française par les Rois de France a été tyrannique.

Ainsi, aucun Français ne se rappelle si son ancêtre était alain, burgonde, wisigoth… De là résulte un certain danger à pousser l’investigation historique. La Révolution Française a bien entendu été déterminante.

La « gloire » de 1789 a été pour Renan l’affirmation de l’auto-existence de la nation : autrement dit, une nation existe par elle-même, c’est dire « le principe des nations est le nôtre ». Ce qui prouve qu’une dynastie n’est en aucun cas nécessaire pour que l’unification soit faite.

Les exemples de la Suisse et des États-Unis suffisent à réfuter cette hypothèse.

De même, l’unité française continue et est même renforcée après la décapitation du roi.

Il suffit d’entendre les clameurs « Vive la nation ! » dans les secondes suivant la mort de Louis XVI.

La nation s’affirme par ses habitants avant tout, donc.

Mais avant d’aller plus loin, il convient d’affirmer ce que n’est pas une nation.. »

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