ESPRIT DES FORMES (L'). d’Élie Faure (résumé)

ESPRIT DES FORMES (L'). Cet important essai d’Élie Faure ( 1873-1937) parut en 1927. Annoncé depuis 1919, il forme le cinquième volume de son Histoire de l'Art (1909, 1911, 1914, 1921). Il s’agit moins d’une conclusion que d’une extraordinaire synthèse des activités artistiques de l’humanité. Extraordinaire, car d’un humanisme rarement égalé. L’auteur n’y raisonne jamais à la manière académique qui prend les œuvres d’art indépendamment de leurs créateurs et de l’humanité tout entière. Il ressent vraiment la profonde unité de l’univers, des hommes et de l’art. Élie Faure exprime ce sentiment par la loi de l’Analogie Universelle. Ce qui est dans l’homme et ce qui est dans le monde se ressemblent. Il n’est pas question de la sotte uniformité rêvée par les barbares, mais du foisonnement de la diversité des choses dans une haute unité spirituelle. Sur ce chemin, Élie Faure conseille de toujours remonter à la source pour comprendre ; et, en ces domaines, la compréhension est identique à l’amour. La seconde loi d’Élie Faure est celle de l’Alternance Universelle, qui exprime en particulier les grands mouvements artistiques de l’humanité en liaison avec les variations du rapport individu-société. Dans les grandes périodes de l’architecture, l’anonymat est la règle, l’homme ne se distingue pas de la masse. Puis la statue sort peu à peu de la pierre des édifices pour descendre dans les jardins et sur les places publiques, tout comme l’individu émerge des groupes sociaux. Enfin la peinture, où l’on connaît tous les noms des créateurs, marque le triomphe de l’individu. La décadence apparaît ensuite et les artistes dispersent leurs efforts en des objets sans grandeur.