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Essais 1580-1588 Michel Eyquem de Montaigne (résume et analyse complète)

Publié le 24/10/2018

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montaigne

Recueil d'essais composé de 107 chapitres répartis en trois livres, publiés en 1580 (I et II) et 1588 (III).

 

COMPOSITION DE L’ŒUVRE

 

Les Essais sont composés sans plan apparent. Montaigne suit les caprices de sa pensée : J'aime l'allure poétique, à sauts et à gambades (III, 9).

 

• Livre I : Montaigne se présente comme un disciple des stoïciens (Sénèque, Caton d’Utique). Après quelques anecdotes et réflexions d’ordre politique ou militaire, il aborde des questions plus philosophiques comme la mort, l’amitié, la solitude, l’éducation.

 

• Livre II : section marquée par le scepticisme et l’influence de Plutarque. Le point de vue y est plus personnel. Montaigne centre son observation sur lui-même et, à partir d’un mouvement introspectif, exprime ses idées sur le suicide, la cruauté, l'affection des pères pour leurs enfants, la maladie. Il expose aussi ses goûts littéraires et analyse ses qualités d’écrivain.

 

• Livre III : plus tardive, cette dernière partie présente des réflexions politiques, dont une critique de la colonisation. Point d’aboutissement d'une recherche personnelle, elle fonde la vérité sur l’obéissance à la nature, et le bonheur sur l'observation de soi.

 

Passages-clés : Que philosopher, c'est apprendre à mourir (I, 20), De l'institution des enfants (I, 26), De l'amitié (I, 28); Apologie de Raymond Sebond (II, 12).

 

THÈMES DOMINANTS

 

• Soi-même : ce thème sert de fil conducteur aux Essais. Le point de vue de Montaigne (Je suis moi-même la matière de mon livre, [Avis au lecteur]), confère à l’œuvre sa structure et définit deux axes d'observation : du particulier au générai et du général au particulier. Point de départ ou point d'arrivée, le je reste la référence majeure de l’œuvre.

 

• La vie et la mort : comme les stoïciens, Montaigne conseille d'abord d’« apprivoiser » la mort en y pensant à chaque instant. Puis il la considère comme un quart d'heure sans conséquence inscrit dans l’itinéraire de toute vie, ce qui aboutit à une philosophie positive teintée d'épicurisme : Pour moi donc, j'aime la vie et la cultive telle qu'il a plu à Dieu nous l'octroyer. (III, 13)

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« • L'éducation : elle est axée sur la formation du jugement et non sur la mémoire (plutôt la tête bien faite que bien pleine, écrit Montaigne du précep­ teur [I, 26]) et elle accorde une place aussi importante à la formation de l'esprit qu'à celle du corps.

Ce thème inscrit les Essai~ dans la série des grands textes sur l'éducation (Gargantua de Rabelais, l'Emile de Rousseau).

• La nature: ce thème est le point d'arrivée des Essais.

Toute la philosophie de Montaigne converge vers le principe selon lequel nature est un doux guide (III, 13).

Les nombreuses digressions auxquelles cède le mouvement du texte sont la traduction écrite de ce refus de toute contrainte.

STYLE • Un style concret et vivant -l'anecdote : Un qu'on menait au gibet disait que ce ne fût pas par telle rue, car il y avait danger qu'un marchand lui fît mettre la main sur le collet à cause d'une vieille dette.

(I, 14) -l'image expressive : Le vice laisse, comme un ulcère en la chair, une repentance en l'âme, qui toujours s'égratigne et s'ensanglante elle-même.

(III, 2) -un rythme vif : Le parler que j'aime, c'est un parler simple et naif, et tel sur le papier qu'à la bouche, un parler succulent et nerveux, court et serré[.

.

.} éloigné d'affectation, déréglé, décousu et hardi.

(I, 25) • Un style didactique -la maxime : Si nous avons su vivre constamment et tranquillement, nous saurons mourir de même.

(III, 12) -la conceptualisation : Pour s'apprivoiser à la mort, je trouve qu'il n'y a que de s'en avoisiner.

(II, 6) -la citation (ici, de l'Enfer de Dante) : Car non moins que savoir, douter m'est agréable (I, 26) • La diversité des points de vue -je :Ai-je laissé quelque chose à voir derrière moi? j'y retourne i c'est toujours mon chemin.

(III, 9) -il impersonnel: Du masque et de l'apparence, il n'en faut pas faire une essence réelle.

(III, 1 0) -je/on :j'accepte de bon coeur, et reconnaissant, ce que nature a fait pour moi, et m'en agrée et m'en loue.

On fait tort à ce grand et tout-puissant donneur de refit­ ser son don, l'annuler et défigurer.

(III, 13) • Un style rhétorique -l'antithèse :je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages : que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche.

(III, 9) -l'interrogation et l'exclamation : Qui mit jamais à tel prix le service de la mer­ cadence [commerce} et du trafic ? Tant de villes rasées, tant de nations exterminées, tant de millions de peuples passés au fil de l'épée, et la plus riche et belle partie du monde bouleversée pour la négociation des perles et du poivre ! (III, 6) -l'énumération : Nous avons pour notre part l'inconstance, l'irrésolution, l'incerti­ tude, le deuil, la superstition, la sollicitude [inquiétude] des choses à venir.

(II, 7). »

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