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ÉTRANGERS ET FRÈRES (résumé)

Publié le 10/06/2016

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 C’est le titre du «roman-fleuve» de l’écrivain anglais C. P. Snow (né en 1905). Neuf livres sont publiés, deux autres compléteront l’entreprise. Au moment où cette note est écrite, la bibliographie s’établit comme ceci : Étrangers et

deux tomes encore à venir, et dès lors les satisfactions et insatisfactions présentes gagneront à leur mise entre parenthèses. Puis, un second doute, peut-être lié à des superstitions modernes en matière critique : il s’agit ici du moindre détachement d’un « monde rival » dans la création même. On se dit donc : une élection dans un collège de Cambridge ? mais il y en a eu ! des élections telles ! et Snow lui-même enseignait à Cambridge ! comment accréditerons-nous la part irréductible de la fiction dans la moindre fiction ? Et les mêmes interrogations surgissent au sujet de : recherche scientifique, chasse aux sorcières, premiers ministres, etc. D’autres querelles peuvent être faites à C. P. Snow, dans lesquelles, encore une fois, les goûts d’époque ont leur part : sur son tempo égal (pas ici de surprises, stylistique ment), ou sur les décalages de l’intérêt (hautes et basses pressions). Quant à ce dernier point, on note par exemple que les Maîtres est un livre conduit avec une urgence qui ne se relâche plus : mais que le long début de la Conscience du riche lia découverte du patriarcat anglo-juif) est une sinueuse promenade, comme sans fin, quoique relevée de détails qui fascinent, « proustiens » véritablement. Ces doutes montrent à tout le moins qa’un décalage s’est creusé dans l’œuvre de C. P. Snow, entre matière et manière : entre le temps qu’il explore, le nôtre, et son approche stylistique.

 

Alors, se demandera-t-on si toute l’entreprise ne serait pas à contre-courant ? C’est une évidence que l’artiste littéraire contemporain recherche les mythes plutôt qu’un réalisme social meilleur, et les veut montrer dans la langue neuve qui les refera. Et pourtant, oui pourtant il serait monstrueux de nier ce qui est; déraisonnable d’être intolérant. Il ne semble pas qu’aucun écrivain dans aucun autre pays ait montré comme C. P. Snow les dispositifs d’une société, de notre temps, et qui change. Cet auteur est par excellence un romancier de la communication, et c’est significatif qu’il faille l’écrire. Peut-être un jour l’humanité connaîtra-t-elle une « seconde simplicité ». Alors s’effaceraient nos dichotomies littéraires. - T. F. La Lumière et les Ténèbres, Laffont, 1951; le Temps de VEspérance, Laffont, 1952.

Frères (titre, par conséquent, et du premier volume et de l’ensemble; 1940), la Lumière et les Ténèbres [The Light and the Dark, 1947], le Temps de l’Espé-rance [Time of Hope, 1949], les Maîtres [The Mas-ters, 1951], les Hommes nouveaux [The New Men, 1954], Retours [Homecomings, 1956], la Conscience du riche [The Conscience of the Rich, 1958], VAffaire [The Affair, 1960], Coulisses du pouvoir [Corridors of Power, 1964]. On aura quelque idée de la complexité du dessein, mal dégagée encore (et qui, bien sûr, ne saurait se dégager

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