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ÉTUDE DES « DISCOURS » sur les lettres et les arts et sur les origines de l'inégalité

Publié le 22/02/2012

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Le classicisme du premier « Discours » Les honnêtes académiciens de Dijon, riches bourgeois ou aristocrates pour la plupart, eurent l'intelligence et la candeur de couronner le premier Discours dont ils ne soupçonnaient pas la portée future. On sait que l'Encyclopédie, sous couleur de présenter un répertoire des connaissances humaines, sapait les fondements de l'Ancien Régime par un système de notes, de renvois, de petites critiques. Rousseau n'a pas usé de cette ruse. Mais, en fait, le premier Discours, en énonçant des idées anciennes et connues, leur donne une résonance toute nouvelle.
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« En plus de sa fermeté dialectique, de la clartéde ses conclusions, de la netteté avec laquellesont définis les principes, ce deuxième Discours se recommande par son « orchestration ».Rousseau est un enchanteur qui séduit enalternant les thèmes, en déplaçant les accents,en variant les tons.

Lorsqu'il s'agit de présenterau public des sujets austères, la science seulene suffit pas.

Voltaire s'en tire par la légèreté,le conte, l'esprit, par ses qualités dejournaliste.

Rousseau s'impose par un rythme,une harmonie qui peuvent paraître désordonnésà celui qui préfère la clarté prosaïque de Boileauou de Voltaire. Mais dans le détail le texte reste souvent trèsdense, parfois obscur; il a été profondémentmédité et soigneusement corrigé.

Il ne fautpoint se hâter de le condamner car l'objectionque suscite tel passage se trouve réfutéeparfois quelques pages plus loin.

En présenced'un sujet mal défini, dont la substancemouvante se prêtait mal aux constructionslogiques, où toutes les preuves pouvaient s'additionner dans un sens ou dans l'autre, Rousseaus'est efforcé de donner à sa pensée la cohérence qui manquaitparfois au premier Discours, comme il l'a reconnu lui-même. Principaux aspects de la thèse dudeuxième «Discours » Un examen attentif montrera que sa thèse dans son ensemble est très solide,même si certains exemples de détail donnent lieu à des raisonnementsfacilement réfutables.

Résumons l'essentiel decette thèse : Nous connaissons de visu le bon sauvage actuel.

Il existe.

Cet état où les hommessont modérément groupés, mais libres,fut la jeunesse du monde.

Il n'y a nidépendance, ni division du travail.

(Cetteépoque correspond peut-être aupaléolithique.) 1. Avant lui, l'enfance du monde, le bonheurédénique ne peuvent être reconstituésque par le raisonnement, par l'appel ànotre conscience, au sentiment.

L'hommenaturel (qu'il ait existé ou non) est uneconstruction de l'esprit.

Mais Rousseaului donne vie par sa puissanceimaginative. 2. Après « la jeunesse du monde » (1), lamétallurgie, l'agriculture, la propriété(âge néolithique?) ont provoquél'esclavage et les querelles sanglantes. 3. Le besoin de lois se faisant sentir, lesriches ont fait un complot pour usurpertous les pouvoirs, sous couleur de faireun contrat. 4. Maintenant règne le despotisme.

Toutesa hiérarchie est absurde.

Il faut 5.. »

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