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FAUBLAS de Jean-Baptiste Louvet de Couvray (résume et analyse complète)

Publié le 24/10/2018

Extrait du document

FAUBLAS. Roman en trois parties de Jean-Baptiste Louvet de Couvray
 
(1760-1797), publié à Londres et à Paris chez Bailly en 1787 (Une année de la vie du chevalier de Faublas), en 1788 (Six Semaines de la vie du chevalier de Faublas), et en 1790 (la Fin des amours du chevalier de Faublas) ; trois rééditions revues, augmentées et corrigées par Louvet des Amours du chevalier de Faublas à Paris en 1791, 1793 et 1798.
 
Il est acquis qu'à la fin du xviiie siècle, après avoir essuyé toutes les critiques et en avoir superbement triomphé, le roman entre dans l'ère du soupçon. Dans les années 1780, un texte comme Jacques le Fataliste détruit les systèmes de crédibilité qui ont organisé jusqu'alors l'écriture romanesque. Ajoutons qu’à la même époque la veine libertine commence à s'épuiser, et devant le reproche d'immoralisme si souvent fait au roman, celui-ci paraît bien s'amender. Le rire frondeur des libertins se mue maintenant en rictus, et leurs égarements sont durement réprimés. Les Liaisons dangereuses (1782) sont le signe littéraire de cette crispation idéologique.
 
A ces remarques générales, la fiction
débridée et licencieuse de Faublas semble apporter un fâcheux (mais ironique) démenti. Non seulement, en effet, le roman renoue avec les recettes et les artifices les plus éculés du genre, dans une sorte de surenchère romanesque ; mais il a encore l'insolence de vouloir faire revivre le temps heureux du libertinage insouciant comme si, entretemps, rien ne s'était passé. Insolence qui, comme l'indique le roman lui-même, est d'une grave inconséquence. Les héros, ici, étonnamment irresponsables, croient pouvoir consentir aux plaisirs des sens sans abjurer l'idéal de l'amour passion. Le regard ambigu que Louvet porte sur la galanterie est néanmoins racheté par une fin édifiante, et par les accents d'une conscience (occasionnellement) républicaine.
 
Une année de la vie du chevalier de Faublas.
 
Un jeune homme de quinze ans, doué de toutes les qualités, bien né et d’une rare beauté, fait son entrée à Paris, c’est-à-dire dans le monde. Au parloir du couvent où se trouve sa jeune sœur, il va connaître l’amour sous les traits de Sophie, qu’il jure d’épouser. Quatre mois plus tard, pris dans le tourbillon d’un bal, et déguisé en femme, Faublas fait, sous la conduite de la marquise de B***, l'apprentissage de la volupté. Le roman dès lors oscillera entre l’attachement amoureux et la dispersion libertine (« La marquise régnait sur mes sens étonnés, mon cœur adorait Sophie... »), à travers de multiples chassés-croisés sentimentaux.
 
Un décrochement narratif va interrompre un moment l’histoire des amours de Faublas, mais on découvrira assez tôt la convergence des deux récits. Il s'agit de l’épisode polonais que Lovzinski, alias Du Portail, et ami du père de Faublas, raconte au chevalier : alors qu’il n’était qu'un jeune homme, Lovzinski est tombé amoureux en Pologne de Lodoïska, la fille du comte Pulauski. Ce fervent patriote n'accepte pas l'élection du comte de P***, candidat des Russes et compagnon d'enfance de Lovzinski, alors que ce dernier a voté en faveur de son ami. Pulauski, qui avait promis sa fille à Lovzinski à condition qu’il prouve son amour pour la patrie, séquestre la jeune fille et s'enfuit. Lovzinski retrouve son amante, se faitabsoudre par Pulauski et se range à ses côtés afin de soustraire la Pologne à l’influence étrangère. Ils tentent d'enlever le roi, mais échouent et doivent vivre dans la clandestinité. Lodoïska meurt et laisse à Lovzinski le soin de retrouver leur fille, enlevée par les ennemis lors d’une bataille. Avec son beau-père, ils trouvent refuge en Amérique où Pulauski meurt en héros de l’indépendance américaine. Lovzinski, au terme de ce récit, confie à Faublas la mission de retrouver sa fille et nourrit, en secret avec le père du chevalier, le projet de la lui donner pour épouse.
 
Faublas, que ce récit laisse assez indifférent, continue ses escapades érotiques, au point que son père, excédé par les frasques de ce mauvais sujet, le renvoie un moment à ses chères études. Mais celui-ci, grâce à la complicité de la marquise de B***, ne reste pas longtemps en cage. 

« absoudre par Pulauski et se range à ses côtés afin de soustraire la Pologne à l'influence étran­ gère.

Ils tentent d'enlever le roi, mais échouent et doivent vivre dans la clandestinité.

Lodoïska meurt et laisse à Lovzinski le soin de retrouver leur fille, enlevée par les ennemis lors d'une bataille.

Avec son beau-père, ils trouvent refuge en Amérique où Pulauski meurt en héros de l'indépendance américaine.

Lovzinski, au tenne de ce récit, confie à Faublas la mission de retrou­ ver sa fille et nourrit, en secret avec le père du chevalier, le projet de la lui donner pour épouse.

Faublas, que ce récit laisse assez indifférent, continue ses escapades érotiques, au point que son père, excédé par les frasques de ce mauvais sujet, le renvoie un moment à ses chères études.

Mais celui-ci, grâce à la complicité de la marquise de B***, ne reste pas longtemps en cage.

Ici intervient la première « folle journée », ponctuée par une série étourdissante d'événements en cas­ cade, qui le conduisent du sopha de la marquise au lit plébéien de sa suivante nommée justine, jusque chez le commissaire où il parvient à mysti­ fier tout le monde.

C'est alors que le récit va prendre une tournure moins drolatique.

Faublas entreprend d'enlever Sophie de son couvent, non sans s'être battu en duel avec le pauvre mar­ quis de B***, un instant revenu de ses illusions sur son épouse.

Les deux amants s'exilent au Luxembourg, suivis de M.

de Faublas et de M.

Du Portail.

La fin de cette première partie s'achève sur une reconnaissance : Lovzinski/Du Portail découvre que Sophie n'est autre que sa propre fille Dorliska.

La passion coupable de Sophie et sa situation infamante font cependant le malheur de son père, et Faublas cherche à réparer sa faute aux pieds des autels.

Six Semaines de la vie du chevalier de Fau­ bias.

La cérémonie du mariage s'achève à peine que Sophie e~ enlevée par son père.

Faublas doit partir à sa recherche et son bonheur est désonnais compromis.

Aux jeux de colin-maillard de la première partie succède le sérieux d'une quête rédemptrice : rédemption constamment retardée cependant par la frivolité de cet amant volage.

Lovzinski justifie l'enlèvement de Sophie dans une lettre qui explicite les torts de Faublas : « séducteur impitoyable », celui-ci devra mériter sa femme et s'amender en oubliant la belle mar­ quise, et en ne se consacrant plus désonnais qu'à sa Sophie.

Mais la marquise de B*** saura garder sa tutelle en enfennant Faublas dans un nouveau réseau d'intrigues.

Après une nouvelle «folle nuit » où il passe, travesti en femme ou bien à demi-nu, d'une couche à l'autre, il rencontre une autre figure féminine du roman : Mme de Ugnol­ les, femme-enfant passionnée et affublée.

comme la marquise de B*** sa rivale, d'un mari aussi complaisant que grotesque.

Au tenne de scènes inextricables, tandis que le climat du roman se gâte et que chaque égarement parait plus dange­ reux.

cette deuxième partie s'achève par l'enfer­ mement de Faublas à la Bastille.

La Fin des amours du chevalier de Faublas.

L'intrigante marquise a fait sortir Faublas de pri­ son, lequel court se jeter dans les bras de la comtesse de Ugnolles, qui a le bon goût de tom­ ber enceinte.

Se multiplient alors les alertes, dénonciations et vengeances, et Faublas se voit pris dans les rets que ces femmes possessives ont tissées autour de lui, à son insu.

Surprise par son mari, la marquise sera la première à succomber, mortellement atteinte par un coup d'épée des­ tiné au chevalier.

C'est Je moment que choisit Lovzinski pour rendre à Faublas son épouse.

Mme de Lignolles, qui se voit abandonnée, se jette dans la Seine lors d'une terrible nuit d'orage.

Faublas reçoit alors Je coup de grâce : de nou­ veau exilé, et momentanément privé de raison, il devra réapprendre à vivre loin de sa patrie mais près de sa Sophie et de son futur enfant Il décide d'écrire ses précoces Mémoires, en guise de thé­ rapie.

Construit selon un principe d'en­ chaînement ininterrompu d'événe­ ments et de situations rocambolesques, ce .roman ne laisse guère le temps de souffler.

N'y voir qu'un simple catalo­ gue d'aventures et de péripéties roma­ nesques, cependant, ce serait occulter sa dimension parodique.

Mais la véritable originalité de cette œuvre délicieuse et légère est à cher­ cher dans le jeu ambigu des voix narra­ tives.

Qui parle dans Faublas ? Est-ce le jeune homme hébété et convalescent de la fin du roman, ou l'adolescent espiègle et pétulant des débuts? D'où le récit tire-t-il son énergie, si ce n'est de lui-même, d'un extraordinaire tempo narratif, du caractère jubilatoire d'une écriture qui prend plaisir à res­ susciter les folles aventures d'un. »

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