Fiche de lecture : « Autour du XVIIIème siècle » - Le Mariage de Figaro de Beaumarchais
Publié le 13/09/2018
                             
                        
Extrait du document
 
                                Pour un lecteur du XIXème siècle, l’intérêt de cette œuvre ne se résume cependant pas à l’aspect strictement distrayant, il est aussi apporté par l’aspect documentaire de la pièce. En effet, l’auteur décrit, tout au long de la pièce, la vie de la noblesse et ses relations avec les domestiques au XVIIIème siècle. Cet aspect est majoritairement apporté par les personnages : l’antipathique comte, qui représente tout les vices et les excès de la noblesse ; la comtesse et sa camariste Suzanne, stéréotype de la complicité entre une maitresse et sa domestique ; et enfin le personnageprincipal de Figaro, qui, rappelant le valet Scapin de Molière, est utilisé par l’auteur pour critiquer et ridiculiser la noblesse. J’ai cependant remarqué que, même pour moi, lecteur du XIXème, l’intérêt majeur de la pièce est contenu dans les passages où Beaumarchais critique, toujours avec finesse, les abus de ses contemporains nobles et de la justice. Ces passages sont le procès de Figaro (Acte III, scènes 12 à 15), le monologue de Figaro (Acte V, scène 3), et le dénouement de la pièce (Acte V, scènes 10 à 19).
Personnellement, le passage que j’ai préféré est à l’acte II, de la scène 10 à la scène 22, en raison du suspens qui domine ce passage. Devant la colère du comte, le lecteur ne cesse de s’interroger, durant ce passage, sur la suite des événements, la question dominante étant : le comte va-il découvrir la présence du page Chérubin dans la chambre de la comtesse ? Je n’ai pu m’empêcher d’être en admiration devant l’ingéniosité de l’auteur pour maintenir le suspens en particulier avec l’arrivée du jardinier Antonio apportant le brevet d’officier du page Chérubin.
8-Adaptation cinématographique la plus connue :
• Réalisateur : Jean Meyer
• Date de sortie au cinéma : 4 novembre 1959
• Interprètes : Jean Piat (Figaro) ; Georges Descrières (Le comte) ; Yvonne Gaudeau (La comtesse) ; Micheline Boudet (Suzanne); Jean Meyer (Bazile) ; Michèle Grellier (Chérubin)
 
                                «
                                                                                                                            Le cinquième acte se déroule  au moment  du rendez-vous, Suzanne  et la comtesse  ont échangé leurs vêtements.
Le comte redécouvre  sa femme qu’il prend pour  Suzanne, tandis  que  Suzanne  punit Figaro de ses soupçons.
                                                            
                                                                                
                                                                    A  la
fin de la pièce,  le comte,  persuadé que  sa femme le trompe avec Figaro, veut la punir mais se retrouve  piégé, Il
implore  le pardon de sa femme qui  lui  accorde.
                                                            
                                                                                
                                                                    La pièce finit par un chant :  la ritournelle de vaudeville.
5-Le mariage  de Figaro, une  œuvre des  lumières  :
Ecrite en 1778, Le Mariage  de Figaro est  véritablement  une  œuvre des  lumières.
                                                            
                                                                                
                                                                    Comédie  satirique, elle sert  à
Beaumarchais à critiquer la justice en la ridiculisant à l’acte  III avec entre  autres les  répliques de Figaro «  si le fond
des  procès  appartient aux  plaideurs,  on sait bien que  la forme est  le patrimoine  des  tribunaux.
                                                            
                                                                                
                                                                     » (scène  14), du
comte «  le noble y mettra son  nom, le poète son  talent.
                                                            
                                                                                
                                                                     » (scène  15) et de Double-Main « Le mot  est  si mal  écrit…
il y a un pâté.
                                                            
                                                                                
                                                                     » (scène  15).
                                                            
                                                                                
                                                                    Les  autres critiques formulées pas  Beaumarchais sont la condition  des  femmes avec
l’exclamation de Marceline  « traitées  en mineures pour  nos  biens,  punies  en majeures pour  nos  fautes » (Acte  III,
scène  16), ainsi que  la critique très  virulente de l’injustice des  privilèges de la société féodale  lors  du long
monologue  de Figaro « vous vous êtes donné la peine de
naître, rien  de plus ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Ces critiques des  privilèges et des  abus de la justice feront partie, comme  la plupart des
idées des  philosophes  des  lumières des  piliers  fondateurs de la révolution  de 1789.
6-L’intention de l’auteur  :
« FIGARO seul, se promenant dans l'obscurité,  dit du ton le plus sombre:
Ô femme !  femme !  femme !  créature  faible et décevante  !...
                                                            
                                                                                
                                                                    nul  animal  créé  ne peut  manquer  à son  instinct  :  le
tien  est -il donc de tromper ?...
                                                            
                                                                                
                                                                    Après  m'avoir obstinément refusé quand je l'en pressais devant  sa maîtresse;  à
l'instant qu'elle me donne sa parole; au milieu  même de la cérémonie...
                                                            
                                                                                
                                                                    Il riait  en lisant,  le perfide !  et moi  comme
un benêt… Non, Monsieur le Comte, vous ne l'aurez pas...
                                                            
                                                                                
                                                                    vous ne l'aurez pas.
                                                            
                                                                                
                                                                    Parce  que  vous êtes un grand
seigneur, vous vous croyez  un grand génie !...
                                                            
                                                                                
                                                                    Noblesse, fortune, un rang,  des  places; tout  cela rend  si fier !
Qu'avez-vous fait  pour  tant  de biens ? Vous  vous êtes donné la peine de naître, et rien  de plus; du reste, homme
assez  ordinaire !  tandis  que  moi, morbleu  !  perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de science et de
calculs pour  subsister  seulement, qu'on  n'en a mis depuis  cent ans  à gouverner toutes les  Espagnes; et vous
voulez jouter...
                                                            
                                                                        
                                                                     » (Extrait du monologue  de Figaro, acte V,  scène  3)
Cet extrait est  tiré du dernier acte de la pièce,  Figaro, persuadé que  Suzanne  a un rendez-vous galant avec le
comte,  se rend  à la salle
des  marronniers  où le rendez-vous doit  avoir lieu.
                                                            
                                                                                
                                                                    Animé d’une profonde  jalousie,  il entame,  après avoir écarté les
autres personnages, un long monologue, dans lequel  il fustige  contre les  femmes, mais surtout contre le comte.
Beaumarchais utilise ce monologue  pour  critiquer la noblesse  du XVIIIème siècle  :  il dénonce l’injustice de
l’organisation sociale dont  la hiérarchie ne repose pas  sur le mérite personnel.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le roturier, non  noble, doit
compenser  le hasard de sa naissance humble  par des  efforts et des  mérites  considérables, ce qui  est  marqué par
l’opposition  entre  les  deux phrases  :  « Qu’avez  vous fait  pour  tant  de bien  ? Vous  vous êtes donné la peine de
naitre, rien  de plus  » et « il m’a  fallu déployer plus de science et de calculs pour  subsister  qu’on n’en a  mis depuis
cent ans  à gouverner toutes les  Espagnes  ».
                                                            
                                                                                
                                                                    La première  de ces citations  contient à elle seule toute l’ironie de
Beaumarchais contre les  abus des  nobles, sots et ignorants, mais persuadés  que  leur  seul titre  leur  confère  la
connaissance absolue.
7-Jugement personnel argumenté  :
J’ai choisit de lire  Le Mariage  de Figaro, de Beaumarchais,  pour  deux raisons principales.
                                                            
                                                                                
                                                                    La première  est  que
j’apprécie  d’avantage le théâtre que  les  autres genres,  il est,  de mon  point de vue, plus agréable et plus facile  à
lire  ;  en particulier  les  comédies, qui  tout  en étant distrayantes et amusantes, donnent  à réfléchir au lecteur.
La deuxième,  simple, est  que  mon  grand frère ayant étudié Le Mariage  de Figaro au lycée,  il en possédait  un
exemplaire qu’il m’a  donc été facile  de me procurer.
                                                            
                                                                                
                                                                     Bien  que,  comme  dit précédemment,  la pièce m’ai été
agréable a lire,  j’ai cependant  été déçu qu’elle soit écrite en prose, contrairement à une  majorité du théâtre de
l’époque (ex  :  Le Cid de Corneille, étudié l’année dernière).
                                                            
                                                                                
                                                                     En effet, je trouve les  vers, plus encore que  le théâtre
lui  même, agréables à lire.
                                                            
                                                                                
                                                                     J’ai malgré tout  rencontré une  difficulté  dans la lecture  de la pièce  :  la partie du
monologue  du Figaro où il raconte  son  histoire, en raison principalement du vocabulaire utilisé et de certaine
tournures de phrases «  Je broche une  comédie dans les  mœurs du sérail.
                                                            
                                                                                
                                                                     » ; «  je crois pouvoir  y fronder
Mahomet  » ; «  mon  terme était échu  » ;  etc.
Pour un lecteur  du XIXème siècle, l’intérêt de cette œuvre ne se résume  cependant  pas  à l’aspect strictement.
                                                                                                                    »
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- Fiche de lecture: Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, ACTE I, Scène 1, Conflits et alliances.
 
    
     
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                