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FICHE DE LECTURE: « LA PSYCHOSOCIOLOGIE DES GROUPES » de Stanley MILGRAM

Publié le 04/08/2012

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La hiérarchie apparaît, en effet, indispensable à tout processus d’obéissance. Une organisation pyramidale de cette autorité semble le dispositif le plus efficace pour obtenir l’obéissance d’un subordonné. Selon cette structure, un chef domine des subordonnés qui, à leur tour, pourront devenir les supérieurs d’individus placés en dessous d’eux, qui, à leur tour, seront les représentants de la hiérarchie auprès d’autres sujets qui, à leur tour, pourront jouir d’une autorité par rapport à d’autres individus, etc.  Par ailleurs, le changement agentique aurait une importance capitale dans le déroulement de tout processus d’obéissance. L’individu qui entre dans système d’autorité ne se voit plus comme l’auteur de ses actes mais plutôt comme l’agent exécutif des volontés d’autrui. Cet état, Milgram l’appelle « l’état agentique « et l’oppose à « l’état autonome « dans lequel l’individu s’estime responsable de ce qu’il fait et de ce qui lui arrive. Autrement dit, dans l’état agentique, le sujet ne se sent pas responsable de ce qu’il fait puisqu’il en attribue la responsabilité à l’autorité. Il n’est plus que des bras qui exécutent la volonté de la hiérarchie sans porter aucun jugement sur ce qu’on lui demande d’exécuter.

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« D'après les psychologues, la fessée, forme de punition particulière, incite l'enfant à mieux se souvenir et à apprendre de façon plus efficace.Mais en fait, nous ignorons pratiquement tout de l'effet de la punition sur l'apprentissage parce qu'il n'y a pour ainsi dire pas eu d'étude scientifique dans ce domaine àl'échelon humain.Par exemple, nous ne savons pas quel degré de punition est le plus favorable à l'apprentissage, quelle différence peut résulter des caractéristiques de celui qui l'inflige,si un adulte apprend mieux quand l'enseignant est plus jeune ou plus âgé...

et quantité d'autres informations de cet ordre. Aussi Milgram a réuni pour cette étude un certain nombre d'adultes d'âge et de métier différent.Les uns tiennent le rôle d'enseignant, et les autres ceux d'élève.La distribution des rôles est faite sous forme de tirage au sort, tirage qui reste truqué de façon à ce que le sujet soit toujours le « moniteur » et le complice soittoujours « l'élève ».

Il invite ensuite « l'élève » à le suivre dans la pièce voisine. • Exercices d'apprentissage : le test consiste à mémoriser des associations de mots et à les retrouver par la suite. Le psychologue dispose de 4 exhortations (voir page quatre), et si le sujet refuse d'obéir à la quatrième, l'expérience prend fin.Lorsque le sujet demande si l'élève risque quelque chose et s'il encoure un dommage, l'expérimentateur lui répond: « Même si les chocs sont douloureux, ils nepeuvent pas provoquer de lésions permanentes, je vous prie donc de continuer ».Et si le sujet dit que l'élève ne veut pas continuer, celui-ci répond: « Que cela lui plaise ou non, vous devez poursuivre jusqu'à ce qu'il ait appris tous les couples demots.

Je vous prie donc de continuer.

» Le sujet reçoit des instructions concernant les chocs électriques avant des commencer l'expérience.L'expérimentateur demande au sujet d'administrer un choc électrique à l'élève à chaque fois que celui-ci fournit une mauvaise réponse.

Le sujet ayant reçu l'ordre nonseulement d'augmenter d'un niveau à chaque mauvaise réponse mais d'annoncer à haute voix le voltage qu'il lui inflige dans le but d'une prise de conscience.Si le sujet arrive à la trentième manette, voltage maximum (450 volts), il peut encore infliger à l'élève deux nouvelles décharges après coup, l'expérimentateur met unterme à la séance.Milgram note qu'aucun des sujets ayant atteint le trentième niveau n'a voulu s'arrêter. 2-2 / LA VICTIME L'élève ou la victime, a un rôle déterminé à l'avance, et toutes ses réactions sont prévues selon un plan bien défini.

Il doit fournir trois réponses fausses pour une juste.Au début de l'étude, Milgram ne fait pas intervenir les protestations de l'élève, il pense que le fait de lire à haute voix les indications à côté des voltages suffirait àfaire désobéir les sujets.

Mais cela n'a pas été le cas.

En l'absence de désobéissance des sujets, Milgram a décidé de faire intervenir l'élève en le faisant protester.Les protestations ont eu pour effet de réduire la moyenne des chocs.« Cette situation ne mettait pas seulement en évidence les difficultés techniques soulevées par le choix d'une méthode appropriée, elle indiquait surtout que les sujetsobéiraient à l'autorité beaucoup plus que nous l'avions supposé ».A partir de 75 volts, la victime commence à pousser des gémissements, jusqu'à 120 volts.A 120 volts, il crie à l'examinateur que les chocs sont douloureux.A 135 volts, il hurle et à 150 il implore « Monsieur, laissez- moi partir, je ne veux plus continuer ».

A chaque fois, et à partir de 150 volts, il demande avec insistancequ'on le libère.A 250, sa réaction est une véritable crise d'agonie, et à 300 il dit qu'il ne fournira plus les réponses nécessaires à l'expérience.A ce moment critique, « les sujets se tournent vers l'expérimentateur pour lui demander ce qu'ils doivent faire, et celui-ci leur dit de considérer cette absence deréponse comme une erreur et de leur administrer un choc du niveau supérieur et ce jusqu'à 330 volts ».

A partir de cette puissance, on n'entend plus l'élève et aucuneréponse n'apparaît sur l'écran de signalisation. 2-3 / L'ENTRETIEN A la fin de l'expérience intervient une des modalités les plus importantes de la méthode.

L'expérimentateur leur révèle que la victime est un acteur, et qu'il n'a reçuaucun choc électrique.Aux sujets qui n'ont pas voulu obéir, Milgram leur donner une interprétation qui approuve leur décision.Pour les sujets qui ont été jusqu'au bout, il leur explique que beaucoup ont été dans leur cas, et que ce qu'ils ont ressenti est normal.

Tous les sujets ont reçu unrapport sur cette expérience, mais Milgram a eu le souci de ménager les sujets obéissants en commentant leur décision et en essayant de justifier leur comportement. 3) INTERPRETATIONS On a vu que le rapprochement de la victime favorisait la désobéissance.

Milgram propose diverses interprétations : • Le rapprochement de la victime semble faire naître une réaction d'empathie chez le sujet.

Tant que la souffrance paraît lointaine (les cris sont à peine perceptibles),il lui est plus facile d'administrer des décharges.

Au contraire, le rapprochement progressif de la victime (les plaintes plus audibles, le sujet dans la même pièce)rendent les protestations difficiles à supporter. • Le mécanisme de refus lorsque le sujet est éloigné n'est plus possible quand le sujet est à proximité.

La victime proche s'impose à la conscience du « moniteur » etne peut plus s'exclure de sa pensée. • Un phénomène de champs réciproques apparaît dans la relation de proximité: le comportement du sujet est observé par la victime à l'origine d'un possible sentimentde culpabilité ou de honte. • Le rapprochement induit une conscience de l'unité de l'action.

Dans la variable contact, la relation entre conduite et conséquence est claire pour le sujet.

Tant que lavictime est dans une autre pièce, le sujet voit la corrélation entre les deux événements mais il y a séparation physique entre l'acte et l'affect. • Lorsque le sujet est seul avec l'expérimentateur (la victime étant dans une autre pièce), on assiste au début de formation d'un groupe consécutive à unrapprochement de 2 individus.

Si les 3 personnes se trouvent dans la même pièce, naît la possibilité d'un renversement d'alliance. Milgram insiste également sur l'importance accordée au statut de celui qui donne les ordres.

Le statut détermine l'engagement du sujet.

Pour obéir, il faut reconnaîtrel'autorité comme porteuse de sens, ici c'était la « Science » incarnée par l'expérimentateur.. »

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