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Fiche de lecture: L'Art poétique De Boileau

Publié le 22/06/2011

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Ce poème didactique se compote de quatre chants.

I. Conseils généraux sur l'art d'écrire : Nécessité du talent naturel; accord de la rime et de la raison; le bon sens; savoir se borner; éviter le burlesque et l'emphase; histoire de la poésie française, de Villon à Malherbe; la clarté; la correction; travailler à loisir; nécessité de se soumettre à la critique. — II. Les genres secondaires : L'églogue, l'élégie, l'ode, le sonnet, l'épigramme, le rondeau, la, ballade, le madrigal. La satire : son histoire chez les Latins et en France : Lucile, Horace, Juvénal, Perse, Régnier; le vaudeville. — III. Les grands genres. L'imitation artistique; plaire et toucher. La tragédie : son histoire, chez les Grecs et en France; comment il faut peindre l'amour; les caractères. L'épopée : le merveilleux païen et le merveilleux chrétien. La comédie : son histoire chez les Grecs; la nature, les caractères, Molière. — IV. Conseils moraux : Anecdote du mauvais médecin de Florence devenu bon architecte; la poésie ne souffre pas la médiocrité; faire choix d'un sévère censeur; aimer la vertu ; ne pas écrire par amour du gain ; éloge du Roi, qui soutient les poètes; que tous chantent sa gloire.

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« après Malherbe, par la rigueur de ses préceptes, enfermé la poésie dans un carcan de règles qui ont fini par endénaturer l'essence.

S'il est vrai que les poètes du XVIIIe siècle se sont soumis avec complaisance à la doctrinepoétique telle qu'ils l'avaient lue dans L'Art poétique, c'est au prix d'un contresens historique qu'on fait de Boileau le fondateur du classicisme : Corneille (1606-1684), La Fontaine (1621-1695), Molière (1622-1673) — trois grandesfigures du classicisme — étaient plus âgés que Boileau, et ils n'ont pas attendu que s'exprime l'auteur de L'Art poétique pour donner la pleine mesure de leur art.

Seul Racine était son cadet.

Si Boileau se fait le théoricien du classicisme, c'est en élaborant une synthèse à partir d'une réflexion sur des oeuvres existantes bien plus qu'eninnovant. L'Art poétique a été conçu comme un ouvrage didactique, dans lequel se trouve exposé le corps de la doctrine poétique de Boileau, doctrine dont certains aspects figurent épars dans le reste de son oeuvre, et qu'il complètedans la préface à l'édition complète de ses œuvres.

L'ouvrage s'inscrit dans une vaste tradition critique, qui voit lalittérature réfléchir sur ses fondements et sa portée.

Cette attitude critique nous éclaire sur le sens que lesclassiques entendent donner à leur art : il importe pour eux de s'inscrire dans une continuité — soit en en acceptantl'héritage soit en le reniant.

Ce souci de références est fondamental chez des écrivains pour qui le modèle absolureste celui de l'Antiquité.

Les œuvres antiques représentent une norme par rapport à laquelle se juge la conformitédes écrits les plus récents.

C'est au nom de cette norme que Boileau, partageant les préjugés de sa génération,rejette les écrivains du Moyen Âge, mais aussi Ronsard, Théophile de Viau, etc.

C'est en son nom encore qu'ilcondamne la préciosité et le burlesque. L'importance donnée à la tradition critique de la littérature reflète enfin la conception particulière de l'écrivain quiest celle des classiques : c'est avant tout un artisan du vers, le détenteur d'une technique et d'un savoir-faire quiimpliquent des règles.

L'Art poétique pose qu'il existe un «savoir poétique».

On reparlera de l'inspiration, mais faire de la poésie, c'est avant tout apprendre, comprendre et connaître. 2.

UN SAVOIR POÉTIQUE L'art poétique se propose donc d'être en quelque sorte une «grammaire» de la poésie, un ouvrage critique qui mêleles commentaires sur la littérature aux préceptes qui doivent guider les écrivains dans leur création.

Il se composede 1100 vers, divisés en quatre chants, selon le plan suivant : Le chant I, en forme de longue introduction, est consacré à des considérations générales sur l'art d'écrire.Boileau y esquisse une brève histoire de la poésie française (y.

113 à 140), en même temps qu'il y définit lesrègles fondamentales de l'écriture, dans des formules restées célèbres : «Selon que notre idée est plus ou moins obscure, L'expression la suit, ou moins nette, ou pluspure.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément.» (L'Art poétique, I, 150-153) Le chant II est consacré à l'étude des formes mineures : églogue, idylle, élégie, ode, sonnet, épigramme,rondeau, ballade, madrigal. Le chant III s'intéresse aux grands genres que sont la tragédie, l'épopée et la comédie. Le chant IV enfin se penche sur l'écrivain, sur son comportement et sur les qualités qu'il doit posséder : «Soyez plutôt maçon si c'est votre talent, Ouvrier estimé dans un art nécessaire, qu'écrivaindu commun, et poète vulgaire.» (L'Art poétique, IV, 26-28) Le Boileau de L'Art poétique est resté célèbre pour avoir vanté les mérites et les vertus du travail, affirmant que la poésie était avant tout une tâche exigeant rigueur et discipline : «Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.

Polissez-le sans cesse, et le repolissez.» (Ibid., I, 171-172) IP Il sait pourtant plus que tout autre que ne s'improvise pas poète qui veut, et que l'écriture exige un don et dugénie.

Et c'est par un hommage à l'inspiration qu'il ouvre son Art poétique : «S'il ne sent point du Ciel l'influence secrète, Si son astre en naissant ne l'a formé poète, Dansson génie étroit il est toujours captif, Pour lui, Phébus est sourd, et Pégase est rétif.» (Ibid., I, 3-6). »

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