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Fiche de lecture: Le Discours sur l'inégalité de Rousseau

Publié le 29/05/2011

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En 1755, Rousseau revint à la charge avec le Discours sur l'inégalité, qui ne fut point jugé digne du prix, mais qu'il publia chez un libraire d'Amsterdam, l'éditeur Rey. Ce livre est infiniment plus hardi que le précédent, et il compte parmi les plus féconds en résultats qui furent imprimés au xviiie siècle. Contrairement à Lucrèce, qui fait un sombre tableau de la vie des hommes primitifs, Rousseau croyait à la légende de l'âge d'or. L'état de nature lui semble admirable : pas de besoins, pas de vices, pas d'inégalité physique ou civile: le paradis sur terre, en un mot. Malheureusement, l'homme était perfectible, et de cette faculté de perfectibilité, l'inégalité naquit trop tôt. Le premier terme fut : loi et propriété, c'est-à-dire riches et pauvres ; le second terme : magistrature et pouvoir, c'est-à-dire forts et faibles ; le troisième terme : magistrature héréditaire et pouvoir despotique, c'est-à-dire maîtres et esclaves. La conclusion s'imposait renoncer à l'état d'inégalité sociale pour remonter à l'état d'égalité naturelle. C'est déjà le Contrat social qui est en germe dans ces pages, avec quelques vues justes, des sophismes, et des erreurs historiques trop nombreuses.

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« donc autant à la genèse politique qu'à la genèse psychologique ou sociale de l'inégalité. Résumé Dédicace Ce discours est dédicacé à la République de Genève dont est issu Rousseau.

La dédicace compte une douzaine depages dans lesquelles Rousseau dit que, s'il avait eu le choix du lieu de sa naissance, il aurait choisi un pays qui,petit par la taille,permette une certaine proximité entre les citoyens.

Les gouvernants n'y seraient pas éloignés deshommes qui composent le pays.

Il aurait choisi un pays où liberté et égalité entre les citoyens puissent êtreremarquées, vivant en bonne relation avec ses besoins.

Rousseau montre que ce désir, la République de Genève, enquelque sorte, l'a exaucé : « Votre constitution est excellente, dictée par la plus sublime raison, et garantie par desPuissances amies et respectables'; votre État est tranquille...

Vous n'êtes ni assez riches pour vous énerver par lamollesse et perdre dans de vaines délices le goût du vrai bonheur et des solides vertus, ni assez pauvres pour avoirbesoin de plus de secours étrangers que vous en procure votre industrie...

»Rousseau fait donc là l'éloge del'autarcie.

Préface La préface défend l'idée que la plus utile et la moins avancée des connaissances humaines est l'homme lui-même.

Rousseau appelle à la fondation d'une recherche sur l'homme naturel, l'homme originel tel qu'il estou a été lorsque la société n'était pas encore constituée.

On peut trouver dans cette préface une sorte demanifeste de l'ethnologie ou de l'anthropologie telle qu'elle va se développer à cette époque et dans les sièclessuivants comme interrogation sur l'homme naturel.

Lévi-Strauss reconnaît d'ailleurs en Rousseau le père del'anthropologie. Introduction Après avoir rappelé la question posée par l'Académie de Dijon, Rousseau part du constat qu'il existe deux sortes d'inégalités parmi les hommes : les unes sont naturelles (force physique,notamment), les autres sont sociales.

Des premières,il est difficile de parler puisqu'elles sont une sorte de donnée apriori.

Par contre, l'inégalité sociale fait problème.

On l'a souvent interprétée.

Rousseau annonce son intentiond'aborder la question par la méthode généalogique. Première partie : description de l'état de nature Rousseau décrit l'état de nature tel qu'il se le représente.

L'homme est confronté à la Nature dans laquelle il doit survivre.Aussi a-t-il un corps vigoureux.

Il court, il chasse.

Il vit en bonne intelligence avec le milieu.

Il a peu de ressources,mais peu de besoins.

Rousseau appuie sa description de l'état de nature sur les observations faites par lesvoyageurs hollandais, notamment.

Ces hommes sauvages qu'ils décrivent ont un toucher et un goût rudimentaire.Mais leur vue, leur ouïe, leur odorat sont de la plus grande subtilité...Un homme sans passion Sur le plan moral,l'homme sauvage a des désirs qui ne dépassent pas ses besoins physiques.« Les seuls biens qu'ils connaissent dansl'Univers, sont la nourriture, une femelle et le repos ; les seuls maux qu'ils craignent, sont la douleur, et la faim.

»Etplus loin, parlant du sauvage :« Son âme, que rien n'agite, se livre au seul sentiment de sonexistence actuelle, sansaucune idée de l'avenir, quelqueprochain qu'il puisse être, et ses projets bornés comme sesvues, s'étendent à peinejusqu'à la fin de la journée...

»Rousseau montre qu'il a fallu un temps énorme pour que la maîtrise du feu, del'agriculture s'impose.

Prévoir, penser l'avenir suppose, dit Rousseau, que soit anéanti l'état de nature.Cela impliqueque s'élabore le langage.

Rousseau s'arrête longuement sur la genèse du langage qui est l'outil dont les hommes ontbesoin pour vivre en société.

Rousseau pense que l'homme « avait dans le seul instinct tout ce qu'il lui fallait pourvivre dans l'état de nature ».

Par contre, vivre en société suppose le développement de la « raison cultivée ».L'homme naturel n'a donc ni vice, ni vertu.

Rousseau s'oppose à Hobbes qui croit que n'ayant pas de vertu, l'hommenaturel est fondamentalement méchant.

Pour lui, au contraire, l'homme naturel ignore le vice parce qu'il ignore cequ'est l'amour-propre.

Il pense même que l'homme naturel est pourvu de pitié.

Il n'aime pas voir souffrir sonsemblable.

La mère aime ses petits.La dureté de l'homme civilisé Dans la société civilisée, l'amour-propre éloignel'homme du sentiment de compassion :« C'est la raison qui engendre l'amour-propre, et c'est la réflexion qui lefortifie ; c'est elle qui replie l'homme sur lui-même ; c'est elle qui le sépare de tout ce qui le gêne et l'afflige ; c'estla philosophie qui l'isole ; c'est par elle qu'il dit en secret, à l'aspect d'un homme souffrant, péris si tu veux, je suisen sûreté.

Il n'y a plus que les dangers de la société entière qui troublent le sommeil tranquille du philosophe, et quil'arrachent de son lit.

On peut impunément égorger son semblable sous sa fenêtre ; il n'a qu'à mettre ses mains surses oreilles et s'argumenter un peu, pour empêcher la Nature qui se révolte en lui, de l'identifier avec celui que l'onassassine.

L'homme sauvage n'a point cet admirable talent ; et faute de sagesse et de raison, on le voit toujours selivrer étourdiment au premier sentiment de l'Humanité...

»L'état de nature : l'équilibreLa passion est absente del'homme sauvage.

La concurrence sexuelle n'existe pas.

Le désir sexuel n'existe pas comme prétexte à l'affrontement:« L'imagination qui fait tant de ravages parmi nous, ne parle point à des coeurs sauvages ; chacun attendpaisiblement l'impulsion de la Nature, s'y livre sans choix avec plus de plaisir que de fureur, et le besoin satisfait,tout désir est éteint.

»L'état de nature est donc un état d'équilibre, sans passion ni progrès:« Errant dans les forêtssans industrie, sans parole, sans domicile, sans guerre, et sans liaison, sans nul besoin de ses semblables, commesans nul désir de leur nuire, peut-être même sans jamais en reconnaître aucun individuellement, l'homme sauvagesujet à peu de passions, et se suffisant à lui-même, n'avait que les sentiments et les lumières propres à cet état,qu'il ne sentait que ses vrais besoins, ne regardait que ce qu'il croyait avoir intérêt à voir, et que son intelligence nefaisait pas plus de progrès que sa vanité.

»L'absence de progrèsSi par hasard il faisait quelque découverte, il pouvaitd'autant moins la communiquer qu'il ne connaissait pas même ses enfants.

L'art périssait avec l'inventeur :« Il n'yavait ni éducation, ni progrès, les générations se multipliaient inutilement ; et chacune partant toujours du mêmepoint, les siècles s'écoulaient dans toute la grossièreté des premiers âges, l'espèce était déjà vieille, et l'hommerestait toujours un enfant.

» Discussion des auteurs qui l'ont précédéSi Rousseau insiste longuement sur cettedescription de l'état de nature, c'est qu'il veut détruire définitivement les fausses théories de cet état, tellesqu'elles ont pu apparaître chez les auteurs qui l'ont précédé.

Il veut démolir l'idée que les différences physiques sontà la base de l'inégalité sociale.

Pour lui, dans l'état de nature, le rapport de force n'est que momentané et ne peutpas s'instituer durablement :« Un homme pourra bien s'emparer des fruits qu'un autre acueillis, du gibier qu'il a tué...Mais comment viendra-t-iljamais à bout de s'en faire obéir ?...

Si l'on me tourmente dansun lieu, qui m'empêchera depasser ailleurs ? »Il n'y a pas d'homme capable d'en asservir d'autres dans l'état de nature parce que personne nedépend de personne pour sa survie.

En conséquence, dans l'état de nature, il n'existe pas d'inégalité sociale.Seconde partie : la fondation de la société civile et de l'inégalité « Le premier qui ayant enclos un terrain, s'avisa de dire, ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la sociétécivile.

» Cette phrase est la plus célèbre de ce Discours.

Mais il est intéressant de suivre le raisonnement de. »

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