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Fiche de lecture: L'enfant de Jules Vallès

Publié le 03/07/2011

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Lecteurs : Le livre est valable pour un public d'adultes. Cependant, pour qu'il soit pleinement apprécié, il est souhaitable de le présenter à des lecteurs déjà expérimentés. La forme elliptique du récit, sa vivacité, ses outrances risquent de dérouter des lecteurs débutants.

Lieu : Les villes où M. Vingtras est successivement nommé professeur : tout d'abord Le Puy et la campagne du Forez; puis Saint-Etienne et Nantes; enfin, Paris.

Milieu : Essentiellement la famille Vingtras, telle que l'enfant lia voit et la juge : le père, petit professeur pauvre; la mère, petite bourgeoise, ignorante et tyrannique. Les milieux universitaires de province : professeurs pédants et jaloux; Campagnards, oncles et cousins de Jacques; ouvriers qu'il rencontre. La pension parisienne du « marchand de soupe « Legnagna.

Epoque : Celle de l'enfance de Jules-Vallès-Jacques Vingtras : 1832-1849.

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« Jacques Vingtras, « l'enfant » : un être sensible, doué d'humour, de lucidité, d'esprit d'observation; respectueux del'autorité de ses parents, malgré les souffrances, les brimades et les humiliations qu'ils lui font subir; intelligent etvolontaire. Monsieur Vingtras : un obscur petit professeur de province, desséché par son travail de pion.

Lâche, il laisse safemme maltraiter Jacques sans protester.

C'est un homme obsédé de respectabilité.Il est humble, courbe l'échinéaussi bien devant l'autorité de Madame Vingtras, que devant celle de ses supérieurs hiérarchiques.

Il est mal adaptéau milieu enseignant et à son métier — il use avec maladresse de son autorité —; il est tracassé par les médisanceset le « qu'en dira-t-on ». Madame Vingtras : une paysanne qui a renié ses origines et a des ambitions de bourgeoise.

Avare, cruelle,méchante, injuste à l'égard de son fils, elle est aveuglée par la respectabilité et le «décorum ». Thème— L'enfance et l'adolescence d'un jeune garçon sensible et intelligent, brimé par sa famille et la vie de collège.— La révolte irrésistible qui grandit en lui et l'oppose, d'abord à ses parents, puis à la société qu'ils représentent. Thèses1.

— C'est d'abord la condamnation de tout ce qui étouffe le développement naturel de l'enfant, et le procès dedeux abus de pouvoir particulièrement adieux, dans la société décrite par Vallès : d'une part, l'autorité paternelle,inscrite dans le Code (p.

410), conférant des droits sacrés aux parents indignes; d'autre part, l'Université quiprétend détenir l'exclusivité de la seule culture valable, celle des Humanités qu'elle dispense sans concurrence.2.

— C'est aussi lia condamnation de l'Enseignement officiel, dans lequel l'auteur voit une hiérarchie de faibles, oùchacun se venge sur un plus faible que lui.3.

— Vallès ne s'attaque pas à la famille elle-même, (il regrette, à maintes reprises, la douceur du foyer, chez sespetits camarades Vincent, Fabre (pp.

117-123) ou Malatesta [pp.

197-198]) mais à la mesquinerie de sa famille, quiveut cacher sa pauvreté comme une infamie, au monde hypocrite et veule qui vit de faux- semblants : faussemorale des apparences, vertu de la contrainte formelle et des axiomes stupides (« il ne faut pas gâter les enfants »,« on ne dort pas à midi », etc...), tous ces carcans qui font illusion et étouffent toute spontanéité chez l'enfant.4.

— Jusqu'ici, il ne s'agit que de thèses négatives.

Pourtant, à chaque page, l'ironie du récit proclame les droits dubon sens, de la franchise, de la simplicité : les huit jours de bonheur chez le cordonnierFabre et l'épicier Vincent (pp.

117-123), les vacances radieuses chez l'oncle Curé et les oncles laboureurs (pp.

75-85), l'ivresse des cabarets populaires de Paria ou de la grande imprimerie républicaine (pp.

349- 351).5.

— La thèse du récit aboutit à une idée nouvelle et féconde que les romans suivants enrichiront : cette misèreque son père accepte comme une fatalité, Jacques découvre que les ouvriers parisiens luttent pour la vaincre, nonseulement pour eux, mais pour tous ceux qui souffrent. TendancesLes intentions satiriques de l'auteur apparaissent dès la dédicace : « A tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège,etc...

».Déjà ses articles dans Le Figaro, l'Événement, l'Époque ,ou le Cri du Peuple étaient de violents pamphlets.C'est là, semble-t-il, une tendance essentielle de 6on tempérament, sa manière naturelle de proclamer ses idées : «faire feu par les trous d'un rideau de théâtre, ou la meurtrière d'un roman hardi » (lettre à A.

Arnould). Point de vueJules Vallès écrivit ce livre en 1876, à Londres où il était exilé, après avoir été condamné à mort comme membre dela Commune.

Il venait d'éprouver « la plus cruelle souffrance de sa vie » : la mort soudaine, à dix mois, de sa petitefille Jeanne-Marie, née à Londres d'une liaison clandestine.

C'est en essayant de surmonter ses souffrances qu'ilécrivit a L'enfant » :. »

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