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Fiche de lecture : PHÈDRE de Jean Racine

Publié le 18/11/2018

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PHÈDRE
Jean Racine. Tragédie, 1677.
 
Dans ce drame de la passion, l’action découle de l’enchaînement maléfique des événements. Phèdre, épouse de Thésée, légendaire roi d’Athènes, est accablée d’un mal mystérieux dont sa nourrice Oenone lui fait avouer la cause : elle aime en secret son beau-fils Hippolyte. Quand elle prend conscience que son désir éperdu brave les interdits de l’adultère et de l’inceste, elle jette un regard d’horreur sur sa dignité perdue par le jeu d’une fatalité inexorable. L’annonce soudaine de la mort de Thésée la conduit à s’abandonner à sa passion: elle avoue son amour à Hippolyte horrifié. Mais la nouvelle de la mort de Thésée était fausse: il revient à Athènes. Il ne reste plus à Phèdre qu’à devenir criminelle en accusant son beau-fils. Ivre de jalousie quand elle découvre l’amour de celui-ci pour la princesse Aricie, elle laisse Thésée déchaîner contre son fils les fureurs de Neptune et se donne la mort lorsque Théramène, le précepteur du jeune homme, vient annoncer le trépas d’Hippolyte.
♦ La pièce pose le problème de la condition humaine, associée au mal, au malheur ou à la mort, et enfermée par les dieux et les passions dans une impasse tragique. Répondant à la vocation éternelle de la tragédie, Phèdre est un «mythe dramatique», où l'ombre et la lumière s’opposent jusqu’aux derniers instants de l’héroïne, scandant son oscillation entre la faute et la pureté : Racine transpose dans le langage poétique l’intensité de la vie intérieure.
♦ Malgré le triomphe d'Iphigénie, Racine (1639-1699) attend trois ans pour présenter Phèdre. Nommé avec Boileau en 1677 historiographe du roi, le poète abandonne définitivement la tragédie. Pour plaire à Mme de Maintenon, il écrit plus tard deux tragédies religieuses, Esther et Athalie.
♦ Racine innove, par rapport à ses devanciers Euripide, Sénèque et Rotrou, en rendant Hippolyte amoureux d’Aricie et en portant sur la scène une femme mariée — et non plus la fiancée de Thésée — dont la passion exacerbée affronte les tabous sociaux, audace étonnante au xviie siècle. La Préface de Phèdre apparaît comme une apologie du théâtre et de sa moralité, au moment où le grand Amauld, l’autorité du parti janséniste, déclare que l’héroïne est «toute chrétienne» et où Boileau présente Racine dans son Épitre VII comme un génie victime de l’envie.

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« en scène de Jean-Louis Barrault ou Maria Casarès dans celle de Jean Vilar.

ÉDmot. »

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