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Fiche de lecture : SCÉDASE, OU L’HOSPITALITÉ VIOLÉE Alexandre Hardy

Publié le 18/11/2018

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SCÉDASE, OU L’HOSPITALITÉ VIOLÉE Alexandre Hardy. Tragédie, 1626.

 

Parmi les six ou sept cents tragédies, tragi-comédies, pastorales que fit représenter Hardy (1572-1632), considéré comme le premier auteur dramatique professionnel français, Scédase se distingue par la cruauté, le caractère sexuel et spectaculaire de l’action représentée (le viol d’une des filles de Scédase a lieu sur scène), digne des productions les plus audacieuses du théâtre baroque. Le sujet est tiré de Plutarque : les filles du paysan Scédase sont violées et tuées par deux jeunes Spartiates de noble lignage auxquels elles avaient offert l’hospitalité en l’absence de leur père. Celui-ci, découvrant à son retour le cadavre de ses filles, se suicide sur leur tombe après avoir en vain réclamé justice à Sparte.

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« • La pièce, par la présence d'un chœur, par l'utilisation de procédés dramatiques comme les pressentiments et les songes prophétiques, tient encore du théâtre savant du lM" siècle.

Mats elle rompt avec lui par le primat absolu accordé à une action unique: la progression dra­ matique (les jeunes gens amoureux en viennent par degrés à envisager le viol, et à préméditer le meurtre) est rigoureuse­ ment menée.

• Tout aussi novateur est le choix d'un paysan comme héros d'une tragédie dont la fatalité réside aussi bien dans la violence irrépressible du désir que dans l'iniquité de l'ordre social.

La pièce s'ouvre sur la dénonciation.

par un citoyen vertueux, de l'immoralité qui règne à Sparte ; elle se clôt sur les impré­ cations de Scédase à l'égard de juges indulgents pour les p uissan ts, et sur l'apologie stoïcienne du suicide par les paysans désabusés.

C'est d'ailleurs Scé­ dase que Pierre Corneille cite en exemple pour prouver que les malheurs des rois ne sont pas les seuls dignes d'être représentés sur scène !Épître dédi­ catoire de Dom Sanche d�ragon pour M.

de Zuüicheml.

Voltaire, pour démon­ trer le contraire, a encore recours à Scédase.

• Le succès de l'œuvre de Hardy, consi­ dérable dans le premier tiers du XVD" sciècle, ne survécut pas à son auteur.

La deuxième partie du xvue siècle et le XVIII" dédaignèrent cet auteur admiré par Théophile de Viau et Tristan L'Hermite, et auquel Corneille rend hommage (pré­ face de Mélitel.

Son langage ronsardi­ sant, ses jeux verbaux, son opposition à Malherbe, ses infractions évidentes aux règles des trois unités et à celle de la bienséance expliquent cet oubli.

Sainte­ Beuve ne voit en lui qu'un précurseur grossi er de Racine, à cause de tragédies comme Marianne ou Didon.

qui res­ pectent à peu près la règle des trois unités.

• Le théâtre moderne a cependant exhumé ce • théâtre de liberté, théâtre de demain •.

selon le mot d'un critique.

Ger­ vais Robin et Daniel Mesguisch ont représenté Scédase au théâtre de Paris­ Nord en avril 1976.

ÉomoN, Hardy, Scédœe.

ou I'HospUalité vWUe.

dans Théâtre du xvu' siècle, éd.

Jacques Schérer, C&l llmard.

·La Pléiade•.

1975.

2"""' , Eugène Rlaal.

Alexandre Hardy et le TMâtre h'ançau é la lin du >till' et au commencement du 1tV11' mele, 1889, Slatklne, 1970.. »

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