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FICHE DE LECTURE: TACTIQUE THEORIQUE, MICHEL YAKOVLEFF

Publié le 01/08/2012

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Les principes tactiques précédemment exposés demeurent donc, mais c’est le contexte psychologique qu’il faut préciser notamment à travers le risque politique de l’ouverture du feu. La supériorité doit se manifester alors par le dispositif (démonstration de force) et la solidité morale du chef.  Les différentes actions de « maîtrise de la violence « sont alors brièvement présentées :  A dominante offensive : - L’isolement : interdire toute liberté de manœuvre,  - La séparation de belligérants : contrôle de zone offensif,  - L’intervention : une contre attaque sans ouverture du feu,  - La démonstration : dissuasion qui nécessite cependant d’être en mesure de réagir réellement,  - La rétorsion : punir l’auteur d’agression par une attaque qui doit le contraindre à négocier,  - L’interposition : une séparation après une infiltration ou une attaque,  - Le confinement : un contrôle de zone avec une action d’assistance sociale.  A dominante défensive : -La sécurisation de zone : un contrôle de zone soft,  - La protection de secteur : un contrôle de zone en faisant preuve de diplomatie.

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« Le chef doit savoir quand il a atteint les objectifs raisonnables dans son offensive, tout en étant attentif au changement de posture ennemie (préparation de la contreattaque): Il doit alors se préparer à défendre le terrain conquis précédemment.La défensive est le style préféré de nos décideurs car il permet de « voir venir » l'adversaire dans le premier temps de la bataille sans prendre de risque (le doute duchef).

D'après Clausewitz, la défensive est le procédé qui à la supériorité initiale (position valorisée, nécessité d'avoir un RAPFOR supérieur pour l'attaquant) bienque la culture occidentale prône l'esprit offensif et que le taux d'attrition soit supérieur pour le défenseur.

Il n'en demeure pas moins qu'historiquement, les attaquantssont plus souvent victorieux que les défenseurs.Faisant appelle à la finesse du raisonnement tactique et à l'étude de la personnalité de son adversaire, le but de la défense est de reprendre l'initiative, c'est à dired'inverser les rôles et non pas de chercher à inverser le RAPFOR (c'est d'ailleurs mathématiquement quasiment impossible à moins d'un anéantissement total).

Lescombats défensifs peuvent être répartis en deux familles : l'absorption d'énergie (Défense ferme, d'usure, mobile, contre attaque) et la dispersion d'énergie(harcèlement, esquive, diversion, attaque perturbatrice).

La défensive bien que pensée géométriquement doit être dynamique en recherchant à casser le rythme del'attaque par des actions conçues dans la profondeur (zone des approches, zone de défense avancée et zone de défense ultime).

La défense doit donc s'appuyer sur lespoints suivants : dissocier les échelons de l'attaquant, consommer ses moyens, casser son plan et l'user moralement.

L'objectif final de la défense est la reprise del'offensive.

Pour cela la transition défensive-offensive doit être très bien préparée en lançant son élément réservé, jusque là dissimulé (art parfaitement maîtrisé par lesSoviétiques), au moment opportun (point culminant de l'assaillant) et créer ainsi la surprise qui anéantira l'adversaire déséquilibré.En plus d'être un ouvrage particulièrement bien illustré d'exemples concrets, l'auteur apporte même au lecteur des « coups » qui ont pour but de fouetter sonimagination et de le conduire à développer son esprit créatif.En offensive : « La manœuvre sur les derrières » de Napoléon, « Torturer l'enfant » issu de la tactique mongole qui vise à provoquer la sortie de l'adversaire et « lecaillou dans la chaussure » qui doit amener l'ennemi à s'épuiser en attaque.En défensive : « la défensive en position centrale » de Napoléon, la défense par « tête de pont », la défense « en échelon refusé », « l'esquive du toréador » et enfin «l'abcès purulent ».Septième partie et Exorde : LA MAITRISE DE LA VIOLENCE et LE STYLE DE LA GUERREDepuis quelques dizaines d'années, les termes de « petite guerre », « law and medium intensity » ou encore « maîtrise de la violence » sont venus s'opposer auxactions dites de « vrai guerre » ou de coercition.

Ces notions sont en fait la conséquence d'une définition floue de l'idée de « victoire » dans ces conflits : « On y estsans pouvoir y participer ».

D'après l'auteur, si au niveau stratégique la comparaison ne peut être établie, le niveau tactique de ces conflits récents sont eux basés surles même principes fondamentaux que les batailles qui les ont précédés (excepté pour les missions humanitaires qui restent des actions militaires sans objectifmilitaire).

Il faut cependant noter quelques points qui restent propres à ce nouveau paradigme :- Le renseignement d'ambiance ou de non-évènement vient supplanter le renseignement d'évènement,- La prise en compte de la gestion de la durée, de la routine, du stationnement aménagé,- Le soutien logistique radicalement différent (beaucoup de kilomètres parcourus, peu de consommation en munition mais de gros stock, un soutien sanitaire degrande ampleur pour peu de blessés au combat),- Une étude de l'ennemi sans réels adversaires mais plutôt des belligérants multiples.Les principes tactiques précédemment exposés demeurent donc, mais c'est le contexte psychologique qu'il faut préciser notamment à travers le risque politique del'ouverture du feu.

La supériorité doit se manifester alors par le dispositif (démonstration de force) et la solidité morale du chef.Les différentes actions de « maîtrise de la violence » sont alors brièvement présentées :A dominante offensive : - L'isolement : interdire toute liberté de manœuvre,- La séparation de belligérants : contrôle de zone offensif,- L'intervention : une contre attaque sans ouverture du feu,- La démonstration : dissuasion qui nécessite cependant d'être en mesure de réagir réellement,- La rétorsion : punir l'auteur d'agression par une attaque qui doit le contraindre à négocier,- L'interposition : une séparation après une infiltration ou une attaque,- Le confinement : un contrôle de zone avec une action d'assistance sociale.A dominante défensive : -La sécurisation de zone : un contrôle de zone soft,- La protection de secteur : un contrôle de zone en faisant preuve de diplomatie.Pour conclure l'auteur aborde le style de la guerre.La guerre montre à travers son histoire toute sa complexité qui reste pour les vaincus un chaos inexplicable et pour les grands chefs une « clarté de l'évidence ».Cependant peu de grands stratèges n'ont en définitive décrit la logique de leur tactique ou de leur génie.

Le paradoxe réside dans le fait qu'un chef doit resterimprévisible pour ses adversaires mais que son style (partagé entre la technique et l'art) doit demeurer lisible pour ses subordonnés.Il est donc nécessaire que tout chef perçoive l'aspect technique de son style de commandement qui reste la marque de son caractère, mais travaille et développe aussil'art qui consiste à accepter la prise de risque dans son commandement.Analyse personnelleCette théorie de la décision, fondée sur la dialectique art et science de la guerre, est donc l'ouvrage indispensable à la culture militaire qui permet de comprendrel'esprit de l'effet majeur à travers une étude très complète des missions tactiques.

A la fois philosophique et technique, ce livre reprend de nombreux cas concrets (lesvignettes) qui permettent d'illustré des notions qui pourraient apparaître comme abstraites notamment au non-initié.Bien qu'intitulé « Tactique théorique », ce recueil de réflexion est un guide pratique de la science de la guerre, qui peut et doit être consulté régulièrement (àl'instruction, en exercice ou en opération).

En effet l'architecture du livre (le plan) est particulièrement bien conçue et permet de retrouver l'essentiel aisément(introductions synthétiques des parties, notions clés soulignées en gras) tout en offrant une étude précise des missions (table des matières et découpage des parties trèsméthodique).Cependant l'approche de la « maîtrise de la violence » que cela soit dans cet ouvrage ou dans nos écoles de formation mériterait une place plus importante comptetenu des réflexions qu'elle génère chez les dernières générations d'officiers confrontés à des situations complexes sur les théâtres d'opérations.

En effet, bien quecertains fondamentaux puissent être immuables et que le chef militaire doive savoir faire preuve d'intelligence de situation pour comprendre son environnement, latactique doit continuer de s'appuyer sur des définitions précises des missions.

Les modes d'action ayant pour but des objectifs tactiques flous (tels que les actions aucontact de la population, soft ou d'assistante sociale) mériteraient d'être définies avec beaucoup de rigueur si elles sont données à des chefs sur le terrain.. »

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