Devoir de Philosophie

FIGARO (le) (résumé & analyse)

Publié le 05/12/2018

Extrait du document

figaro

FIGARO (le). Un premier Figaro avait vu le jour, sous la forme d’une feuille satirique, en 1826 et s’était tant bien que mal rétabli après 1830, non sans connaître, jusqu’à sa mort en 1835, plusieurs éclipses; appartenant à Henri de Latouche, il eut pour rédacteurs Nestor Roqueplan, George Sand, Jules Sandeau, Alphonse Karr. Il fut tué par des procès successifs.

 

Le vrai Figaro fut fondé en avril 1854, comme hebdomadaire, « petit journal » (petit de format), non « cautionné » (ne versant pas de cautionnement), donc, en principe apolitique. Hebdomadaire, parce que son fondateur, Hippolyte de Villemessant, pensait qu’il était plus facile d’avoir de l’esprit une fois que six ou sept fois par semaine. L’illustration du haut de la première page était soignée et constitua longtemps un modèle : une silhouette du célèbre barbier de Beaumarchais, flanquée de deux citations de son Figaro sur la liberté de la presse : « On me dit qu’il s’est établi dans Madrid un système... » et « Que je voudrais tenir un de ces puissants de quatre jours...! » Au-dessus du titre, une phrase-devise : « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer ». Si la silhouette de Figaro avait été choisie comme emblème, c’est que la censure, à la naissance du journal, avait refusé Bazile et son grand chapeau.

 

Hippolyte de Villemessant, né en 1812, avait quitté le petit commerce pour se consacrer à la presse. Il avait, dans les années 1840, fondé la Sylphide, puis introduit des « Courriers du monde » dans divers journaux. Au Figaro, il devient vite un grand « rédacteur en chef », c’est-à-dire un grand imprésario, qui n’écrit rien et dirige tout. Il tâtait son public; il soupesait ses rédacteurs un par un; il essayait titres, sujets, journalistes, selon les réactions qu’il avait recueillies dans des brasseries et cabarets; il surveillait les colonnes de la page, l’ordre des titres, la place des rubriques, des réclames. Despotique, pragmatique, il pensait que tout homme avait « son article dans le ventre »; il lui donnait sa chance; mais il renvoyait sans pitié l’insignifiant ou l’incapable : il lui « flanquait sa canne », comme il disait (il offrait une canne pour la promenade). Le meilleur portrait de Villemessant reste celui que fait de lui Vallès dans l'Insurgé (Viii) : « Drôle d’homme! C’est un Girardin avec de gros yeux ronds, les bajoues blêmes, la moustache d'une vieille brisque, la bedaine et les manières d’un marchand d’hommes, mais amoureux de son métier et arrosant d’or ses “cochons vendus”... »

 

Autour de lui, Villemessant a regroupé deux secrétaires, ses deux gendres : le premier, Bernard Jouvin, myope à binocles, fureteur et vétilleux; le second Gustave Bourdin, venu de la Gazette des tribunaux, collé au Figaro « comme une coquille », spécialiste de l’« article en béton » et du « fait divers en mortier » (formules du journal Triboulet-Diogène). Les deux gendres forment la rédaction des années 1857-1860, avec le secrétaire de rédaction, Alphonse Duchêne, et l’administrateur, Auguste Dumont; rédacteurs : Léon Gozlan, Émile Bla-vet, Jules Noriac, Aurélien Scholl, Léo Lespès, Charles

figaro

« Monselet; y écrivent aussi : Banville, Henri de Kock, Nadar et Jules Vallès (1858), Alphonse Daudet (1859), Henri Monnier ( 1861 ) ...

, qui resteront longtemps.

Le Figaro était, dès 1854, assorti d'un «Figaro­ programme, journal de théâtre, avec un bulletin raisonné de la Bourse».

Dès 1856, il devient bihebdomadaire, non sans avoir essuyé diverses menaces et poursuites du pouvoir, en raison de son esprit frondeur.

De 1854 à 1858, le Figaro passe de 1 500 à 10 000 exemplaires; il a un public composite et hétérogène, composé d'intellec­ tuels et de petits-bourgeois «intelligents»; il touche à un monde qui regroupe le théâtre, la chronique et la Bourse : fait bien révélateur et alors assez fréquent.

Le Figaro est un peu voltairien; moins que le Siècle; mais il a plus d'audaces; il est foncièrement irrévérencieux, blagueur; il veut être digne de Beaumarchais; il joue l'opposition du sourire : frondeur, assez bien installé dans le régime, il déjoue habilement les poursuites en faisant appel très haut; il est littéraire, mais souvent contre la «grande littérature»; il est littéraire si « litté­ raire» signifie l'art de dire de façon piquante la vie, l'argent, sans «principes», sans «idées préconçues», sans morale triste.

Il est le produit de son époque, dont un public se reconnaît dans cette image écrite, comme plus tard un plus large public se reconnaîtra dans l' irré­ vérence convenue d'Offenbach.

A vrai dire, le Figaro est au-dessus : on y sait écrire; Villemessant sait confier des numéros complets, sans compter de grands articles, à Edmond About, Barbey d' Aurevilly, Ch.

Monselet, A.

Scholl, Zola, Vallès.

Le journal multiplie les rubriques, selon les primeurs de l'événement, car il est aussi une chronique événemen­ tielle : rubriques intitulées « Échos >>, « Courriers >>; il ne répugne pas à titrer «Indiscrétions», «Cancans», « Potins » des commérages parisiens, auxquels il donne un tour littéraire.

De la littérature reconnue, le Figaro goOtait par-dessus tout le théâtre : chronique des pièces jouées, articles « les Comédiens », « Dictionnaire des coulisses >>, etc., poursuivis sur une série de numéros.

Le Figaro n'aime pas Hugo, Murger, Lamartine, Wagner; ni les réalistes, fussent-ils Ernest Feydeau; ni Flaubert; moins que tous, Champfleury.

Le journal organise des dîners, les >, otl l'on parodie la grande littérature mais où l'on cultive certaine littérature.

On y célèbre la pres :>e, mais on se gausse de Hugo présidant à Bruxelles un grand banquet qui célèbre la presse moderne (1862).

Le Figaro a fondé, depuis 1857, une « Société d'encouragement pour l'amélioration de l'esprit français».

On aime que l'Antiquité y soit taqui­ née (comme plus tard avec Offenbach), mais on a le goût plutôt classique.

On y choie la Bourse et les boursiers, mais on y attaque volontiers les financiers Mirès.

Rothschild ...

Le 15 novembre 1866, Villemessant transforme le Figaro en quotidien et, en 1867, verse le cautionnement : le journal a alors 15 000 abonnés et 55 000 acheteurs au numéro.

Le journal le Philosophe (26 mai 1867) note:. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles