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Gustave FLAUBERT: Madame Bovary (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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Le sujet de Madame Bovary est tiré d'un fait divers réel, l'affaire Delamare (le suicide de la femme infidèle d'un médecin de la bourgade de Ry). La publication du roman (1856) entraîne Flaubert dans un procès pour immoralité dont le retentissement lui assurera une célébrité de scandale avant que son livre soit peu à peu reconnu comme un chef-d'oeuvre pour ses qualités intrinsèques. Une jeune femme, épouse d'un médiocre officier de santé, rêve de luxe et d'amours impossibles. Pour tenter de satisfaire ses aspirations, elle prend des amants qui la déçoivent, s'endette et finit par se suicider.
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« LE TEXTE Charles Bovary, médiocre « officier de santé », rencontre la jeune Emma Rouault, dont il soigne le père, dans uneferme normande.

Ils se marient et partent pour Tostes, où Charles est installé.

Si la vie conjugale est bien douce àCharles Bovary, sa jeune femme, qui a lu des romans, rêve de passions, d'aventures romantiques, chimèresexacerbées par son succès d'un soir au bal de la Vaubyessard...

Bientôt elle s'ennuie tant que Charles Bovary décidede déménager.

Le jeune couple s'installe, en mars 1841, à Yonville, fief du pharmacien Homais.

La naissance d'unepetite fille, Berthe, ne comble pas Emma.

Elle entre dans l'intimité de Léon, un jeune clerc de notaire qu'elle penseaimer.

Elle hait son mari et trouve sa fille bien laide.

Et quand Léon part terminer son droit à Paris, elle rencontreRodolphe, châtelain de la Huchette, dont elle devient la maîtresse.

Elle commence à dépenser beaucoup d'argent,contracte des dettes, encouragée par Lheureux, habile « marchand de nouveautés » et usurier retors.

Rodolphe selasse rapidement de sa maîtresse envahissante et sentimentale, qui voudrait fuir avec lui et tombe malade lorsqu'ill'abandonne.

C'est à Rouen qu'elle retrouve Léon et devient sa maîtresse.

Et tout va à la catastrophe : elle cherchedésespérément de l'argent, car le poids de ses dettes voue les Bovary à la saisie et la ruine.

Personne ne consent àl'aider, ni Léon ni Rodolphe.

Elle avale de l'arsenic chez Homais, le pharmacien.

« Tu es bon, toi », dit-elle à son marisur son lit de mort.

Charles est inconsolable.

Il meurt, d'amour, peu de temps après elle.

Leur fille deviendra ouvrièredans une filature. LES THÈMES PRINCIPAUX • Le bovarysmeToute l'existence d'Emma est consacrée au désir de savoir ce qu'est la passion, à l'attente d'une vie merveilleuse.Elle en a une idée, toute faite, nourrie de clichés romantiques, mais ne parvient pas à la réaliser.

Elle a pourtantauprès d'elle deux passionnés qu'elle ne voit pas, ne sait pas reconnaître, car ils ne ressemblent pas aux modèlesqu'elle se donne : Charles, qui ira jusqu'à mourir d'amour et aura des grandeurs après la mort de sa femme, et Justin,le petit apprenti du pharmacien Homais, qui cire ses bottines avec amour et pleure à la fin sur sa tombe.Si cette insatisfaction, nourrie de chimères et d'illusions sur soi, apparaît comme un avatar du « mal du siècle » chezune jeune femme victime de son éducation et de la médiocrité ambiante, l'analyse dépasse le phénomèneromantique pour traiter un cas clinique : le bovarysme est une maladie de la sensibilité, et le succès du termeconfirme la justesse du diagnostic. • La mortSon désespoir et ses dettes poussent Emma à la mort.

Elle qui n'a pas voulu être une bourgeoise en a pourtanttoutes les apparences : le rapport à l'argent (elle est sans cesse tentée par Lheureux, compense ses manquessentimentaux par des acquisitions matérielles), les adultères, les mensonges à son mari.

Mais la mort vient toutsauver : « Elle en avait fini, songeait-elle, avec toutes les trahisons et les innombrables convoitises qui latorturaient. Elle ne haïssait personne maintenant.

» Cette mort, à la véritable grandeur tragique, l'élève au-dessus de labourgeoisie et de la médiocrité.• La médiocritéLes hommes qu'Emma croit aimer rivalisent de médiocrité : le mari terne et vulgaire, le bellâtre cynique et lâche,l'amoureux mou et passif.

Ses rêves sont nourris de clichés, leur réalisation n'en donne qu'un ersatz dégradé, voué àl'abandon, à la ruine, au dégoût.

La fatalité qu'accusera Charles est dans cette médiocrité.En contrepoint, un personnage excite la haine et la verve de Flaubert : le pharmacien Homais, « anti-artiste »,rationaliste, prétentieux, ignorant, méchant, concentre toute la bêtise satisfaite et pédante de la petitebourgeoisie.

Sa prospérité finale lui vaut tous les hochets de la médiocratie : succès journalistique, « clientèled'enfer » et croix d'honneur ! Échec des médiocres sentimentaux, triomphe des médiocres réalistes : rien n'échappeau pessimisme de Flaubert. L'ÉCRITURE • Le réalismeLe réalisme, dont la doctrine est lancée en 1857, naît en réaction contre les excès du romantisme.

Il consiste pourl'artiste à se limiter à une vision objective des choses et des hommes.

Flaubert est-il un écrivain réaliste ?Tout en faisant profession d'impersonnalité, tout en cultivant l'ambition de donner à la littérature la précision d'une «science exacte », Flaubert développe « l'art du point de vue ».

Les scènes, les personnages ne sont pas vus par lesyeux de l'artiste tout-puissant, mais par ceux d'un des personnages pris dans l'action.

Nous n'avons donc pas uneanalyse objective, ni même un portrait d'ensemble des personnages : le réalisme a ses limites esthétiques.

Etl'impersonnalité est bien souvent violée, tant dans l'ironie qui vient corriger le point de vue des personnages que. »

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