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MADAME BOVARY de Gustave Flaubert (résumé & analyse)

Publié le 12/11/2018

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bovary

MADAME BOVARY

Gustave Flaubert. Roman, 1857.

 

Devenu officier de santé après de laborieuses études, Charles Bovary épouse en secondes noces Emma Rouault, fille de paysans normands qui a été élevée au couvent et qui s’est grisée de rêves romantiques. Elle s’ennuie rapidement dans le village de Tostes, en compagnie de ce mari médiocre: la naissance d’une fille ne réussit pas à meubler sa vie et une invitation à une soirée lui fait entrevoir un autre monde. Le couple s’installe à Yonville-l’Abbaye. Son insatisfaction porte Emma à l’adultère : elle noue une intrigue avec un jeune clerc de notaire, Léon Dupuis. L’aventure demeure platonique et Léon se dérobe rapidement. Emma, troublée, se laisse séduire par un don juan médiocre, Rodolphe Boulanger; il rompt quand elle projette de fuir avec lui en Italie. Désespérée, elle est tentée de se suicider. Puis elle retrouve Léon, se lie avec lui et se perd dans la griserie de ses voyages hebdomadaires à Rouen. Elle contracte des dettes pour mener sa vie insouciante jusqu’au jour où, pressée par ses créanciers, elle se suicide à l'arsenic devant son mari hébété. Charles découvre enfin la vie secrète de sa femme, qu’il n’a jamais cessé d’idolâtrer. Ruiné et désemparé, il se laisse mourir.

 

Baudelaire, dans L’Art romantique, félicita Flaubert (1821-1880) d’avoir écrit un chef-d’œuvre sur «la donnée la plus usée, la plus prostituée, l’orgue de barbarie le plus éreinté». Le fameux «Mme Bovary, c’est moi» par lequel Flaubert coupe court à l’enquête sur ses sources rappelle la part de l’écrivain dans sa production. L’auteur est dans ses héros et, en même temps, le démiurge qui domine sa création et refuse l’identification comme dans le roman traditionnel.

bovary

« dans la griserie de ses voyages heb­ domadaires à Rouen.

Elle contracte des dettes pour mener sa vie insou­ ciante jusqu'au jour où, pressée par ses créanciers.

elle se suicide à l'arsenic devant son mali hébété.

Charles découvre enfin la vie secrète de sa femme, qu'il n'a jamais cessé d'idolâ­ trer.

Ruiné et désemparé.

il se laisse mourir.

• Baudelaire, dans L'Art romantique, félicita Flaubert (1821-1880) d'avoir écrit un chef-d'œuvre sur •la donnée la plus usée, la plus prostituée, l'orgue de barba­ rie le plus éreinté•.

Le fameux ·Mme Bovary, c'est mol• par lequel Flaubert coupe court à l'enquête sur ses sources rappelle la part de l'écrivain dans sa production.

L'auteur est dans ses héros et.

en même temps, le démiurge qui domine sa création et refuse l'identifica­ tion comme dans le roman traditionnel.

• Flaubert.

dans Madame Bova.ry, fait référence au modèle balzacien, mals U le dépasse.

La description proliférante évince l'action, donne à voir les objets ou le paysage comme des témoins muets de l'émotion des personnages.

comme son support.

L'auteur multiplie les points de vue pour désigner l'absence d'une in­ stance ordonnatrice et diluer la réalité en une série d'apparences; U donne la priorité à des structures thématiques.

à des retours cycliques d'images, d'objets et de personnages symboliques.

qui estompent l'histoire au lieu de l'étayer.

A la tension balzacienne qui se décharge brusquement, et à la convergence des thèmes du roman traditionnel.

Flaubert préfère la multiplication des chapitres; il fragmente à desse in l'action et présente une série de moments qui disent le maras me de l'ennui ou l'extase: le temps devient sensible.

se dilate, s'immobilise, ne cesse de se répéter.

• L'u tillsa tlon du document.

l'imperson­ nalité recherchée, l'abondance et la minutie des descriptions, la crudité de certains détails.

l'emprise de la matière et le thème de la fatalité ont pu faire illusion: Flaubert a été qualifié de réa­ liste, revendiqué par Zola, Maup assant et les écrtvains naturalist es.

bien qu'il se soit expliqué sur ce malentendu.

Les adeptes du • nouveau roman • se sont reconnus en lui, parce que la description.

se perdant dans l'in1lni des détails.

per­ dait le sens avec elle, parce que Flaubert détruisait les structures romanesques traditionnelles et qu'il prêtait une immense attention à la forme.

• Madame Bovary connut rapidement le suocès à cause du scan dale qu'il provo­ qua; un procès fut intenté à Flaubert, le problème de la vérité et de la moralité dans l'œuvre d'art fut soulevé et l'avocat du romancier obtint l'acquittement en faisant valoir qu'une teUe lecture inspi­ rait l'horreur du vice.

Emma Bovary a pris place parmi les types littéraires célèbres et donné son nom à un compor­ tement moral, le • bovarysme •, défini par Jules de Gaultier comme insatisfact ion ro man esque, • pouvoir qu'a l'homme de se concevoir autre qu'il n'est•.

tomoffio.

F1aubert, Modarne BoYary, éd.

Claudine Gotho�·Mersch .

Garnier.

• Cl assiques Garnier •.

,886.

Ed.

Pierre-L ouis Rey.

Presses-Pocket.

1990.

EnJDU t Jules de Gaultier.

lA Bovarysme, Mercure de France, 1902.

Charles Baudelaire, L'An romanrique, Garnier, 1962.

Claudine Gothot­ Mersch .

L a Gel'lè&e de Madame Bovary, Slatkine.

1980.. »

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