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HIPPOLYTE de Robert Garnier (résumé & analyse)

Publié le 07/11/2018

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HIPPOLYTE

Robert Garnier. Tragédie, 1580. Création en 1573.

 

À l’opposé de La Taille, Garnier (1544-1590) a une conception rhétorique de l’art dramatique -, même si les discours sont moins longs et moins nombreux dans sa dernière œuvre, Les Juives, que dans Hippolyte, composé en 1573 en imitant la Phèdre de Sénèque, le modèle de son écriture dramatique reste l’art oratoire, et les paroles sont plus importantes que l’action, réduite à sa plus simple expression. Dès le prologue (supprimé par La Taille, et confié par Garnier au personnage d’Égée, père de Thésée et grand-père d’Hippolyte), la pièce entière est placée sous le signe de la mort et du désespoir: pas d’action, mais la révélation progressive de l’horreur universelle, incarnée par la malédiction qui pèse sur cette famille dont tous les membres sont coupables.

 

Cependant, ce flux de discours est dépourvu de la moindre efficacité: langage visionnaire, qui décrit les spectacles les plus atroces, ceux qui ne sauraient être représentés sur la scène, mais ne convainc presque jamais un interlocuteur auquel il n’est pas véritablement adressé. Hippolyte est un exemple parfait de ce pessimisme universel qui emploie les ressources d’une éloquence grandiose pour mieux accabler le spectateur.

 

À cette horreur, il faut trouver un remède ou du moins un frein, et c’est ce que fera Garnier au fil de sa carrière, en développant le stoïcisme chrétien qui donnera sa tonalité particulière à sa dernière pièce, Les Juives.

 

Tel quel, Hippolyte, de même que les autres œuvres de Garnier, s’intégre parfaitement à l’esthétique du temps et connaît un succès considérable.

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