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Histoire contemporaine d’Anatole France (analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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Histoire contemporaine. Titre générique d'un ensemble d'articles d’Anatole France, pseudonyme d'Anatole François Thibault (1844-1924), parus dans l'Écho de Paris en 1896, et qui désignera plus tard une série de quatre romans publiés chez Calmann-Lévy : l'Orme du mail (1897), le Mannequin d'osier ( 1897), l'Anneau d'améthyste (1899) et Monsieur Bergeret à Paris (paru en feuilleton dans le Figaro à partir de juillet 1899, et en volume en 1901).

 

D'abord attaché à construire une violente satire anticléricale, Anatole France puise son inspiration dans les faits les plus brûlants de l'actualité,

l'affaire Dreyfus notamment. L'entreprise va trouver son unité autour d'un personnage central, M. Bergeret, universitaire libéral dont l'honnêteté et l'intelligence, durement éprouvées par la vie, s'expriment à travers un scepticisme amer et désabusé. Mais s'il ne songe pas à corriger les injustices du monde, M. Bergeret ne renonce pas à en être le témoin lucide.

 

Première pièce de cette somme romanesque. l’Orme du mail se présente comme une suite d’observations et de dialogues à caractère fortement moral. Une intrigue politique déchire une province : l’abbé Lantaigne, antirépublicain farouche et intransigeant dispute l’évèché de Tourcoing à l’abbé Guitrel, ambitieux et opportuniste. Choisissant leur parti, les notabilités civiles et religieuses se divisent L’équilibre des forces en présence finit par les neutraliser, paralysant les initiatives des deux camps et les obligeant à chercher de nouvelles alliances de plus en plus choquantes et incongrues. M. Bergeret maître de conférences à la Faculté des lettres, expose à l’abbé Lantaigne. sous forme du mail où ils aiment se retrouver, ses pensées, très libres et volontiers caustiques, sur les hommes et le monde.

 

Dans le Mannequin d’osier, le bon professeur poursuit une existence qu’il juge médiocre et indigne de lui. Rejeté à la fols par les notables locaux, le recteur et le doyen de la Faculté qui le jugent trop anticonformiste, M. Bergeret doit encore supporter le mépris de sa femme. Il atteint le comble de l’écœurement quand il découvre qu’elle le trompe avec son meilleur élève Par vengeance, il détruit le mannequin d’osier sur lequel elle coupait ses robes et dont elle encombrait son bureau. De plus, il se détourne complètement d’elle. Elle le discrédite dans la bonne société et finit par le quitter. Déjà profondément agitée par l’affaire Dreyfus, l’actualité inspire à M. Bergeret des réflexions de plus en plus sévères.

 

L’intrigue reprend le premier plan avec l’Anneau d’améthyste. Pour porter l’abbé Guitrel à l’évêché de Tourcoing, l’appui d’un préfet juif se voit renforcé par celui de toute la noblesse des environs. La baronne de Bonmont, qui par un antisémitisme tapageur voudrait faire oublier ses origines juives, n’hésite pas à acheter pour son protégé l’anneau épiscopal, orné d’une améthyste. Mais elle laisse le bijou chez son amant, un escroc qui avait tenté de faire oublier ses malversations en militant contre Dreyfus et dont les biens sont saisis. Au prix de mille compromissions, Guitnel devient évêque et révèle enfin son vrai visage : celui d'un clérical fanatique, ennemi juré du régime républicain. Quant à M. Bergeret, c'est au moment où il n’attend plus rien qu’il est nommé professeur à la Sorbonne.

 

Monsieur Bergeret à Paris commence par évoquer l’installation du personnage dans la capitale. Accompagné de sa fille Pauline, il découvre à la fois le bonheur de l’anonymat et les remous suscités par l'Exposition universelle ou les derniers rebondissements de l’affaire Dreyfus. Avec pertinence et humour, M. Bergeret représente allégoriquement ces grands troubles dans une satire imitée de la littérature pamphlétaire du xvie siècle, la fable des «Trublions». La parodie se double d’une peinture plus réaliste de l’époque, à travers les caricatures de Joseph Lacrisse et Henri Léon, types outrés de l’activisme monarchiste, opposées aux figures à peine moins chargées des tribuns socialistes. Il en ressort une leçon politique assez pessimiste, selon laquelle le pouvoir est d'autant plus l’enjeu de débats médiocres et indignes que le peuple s’en détourne totalement

histoire

« son protégé l'anneau épiscopal, omé d'une amé­ thyste.

Mais elle laisse le bijou chez son amant, un escroc qui avait tenté de faire oublier ses mal­ versations en militant contre Dreyfus et dont les biens sont saisis.

Au prix de mille compromis­ sions, Guitrel devient évêque et révèle enfin son vrai visage : celui d'un clérical fanatique, ennemi juré du régime républicain.

Quant à M.

Bergeret, c'est au moment où il n'attend plus rien qu'il est nommé professeur à la Sorbonne.

Monsieur Bergeret à Paris commence par évoquer l'installation du personnage dans la capi­ tale.

Accompagné de sa fille Pauline, il découvre à la fois le bonheur de l'anonymat et les remous suscités par l'Exposition universelle ou les der­ niers rebondissements de l'affaire Dreyfus.

Avec pertinence et humour, M.

Bergeret représente allégoriquement ces grands troubles dans une satire imitée de la littérature pamphlétaire du xv1e siècle, la fable des «Trublions ».

La parodie se double d'une peinture plus réaliste de l'épo­ que, à travers les caricatures de joseph Lacrisse et Henri Léon, types outrés de l'activisme monar­ chiste, opposées aux figures à peine moins char­ gées des tribuns socialistes.

Il en ressort une leçon politique assez pessimiste, selon laquelle le pouvoir est d'autant plus l'enjeu de débats médiocres et indignes que le peuple s'en détourne totalement D'abord simple révélateur, regard posé avec une discrète ironie sur les choses, le personnage de Bergeret se taille une place de plus en plus émi­ nente dans la matière narrative et la signification globale de l'œuvre.

La peinture plus que naturaliste de ses menus soucis, de ses embarras domes­ tiques et de ses infortunes conjugales, en parallèle avec l'évocation des faits historiques marquants de la Belle Épo­ que, semble servir surtout à donner la vraie mesure des choses : au même titre que les conspirateurs monarchistes de province ou que les meneurs républi­ cains de Paris, l'obscur professeur donne son apparence à un monde étonnant de médiocrité.

Tout au long de cette somme roma~ nesque, l'écrivain instruit le procès de la sottise humaine, de ses bassesses et de sa veulerie.

La gloire, l'amour et même l'amitié montrent toutes leurs faiblesses.

Jumage a pu être l'ami de Bergeret.

Mais la jalousie que lui inspire sa réussite le pousse à adop­ ter systématiquement des opinions contraires :. »

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