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Histoire de Juliette ou les Prospérités du vice. Roman de Donatien Alphonse François, marquis de Sade

Publié le 24/10/2018

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histoire

(1740-1814), publié en 1797 pour faire suite à la Nouvelle Justine ou les Malheurs de la vertu (Justine).

 

Dans le conte des « Infortunes de la vertu » (voir Justine) et dans le roman Justine, le personnage de Juliette n'apparaissait que pour servir de contrepoint à la destinée de Justine. Les deux sœurs étaient élevées ensemble, mais, à la mort de leurs parents, l'une s'engageait dans la voie de la vertu et du malheur, l'autre préférait devenir une courtisane, promise à tous les succès. À la fin du récit, Juliette, devenue marquise de Lorsange, recueillait sa pauvre sœur, écoutait son histoire et, frappée par sa mort, finissait par renoncer au monde : « Elle entre aux Carmélites dont au bout de très peu de temps elle devient le modèle et l'exemple, autant par sa grande piété que par la sagesse de son esprit et l'extrême régularité de ses mœurs. » Il restait au romancier à exhorter son lecteur à suivre un tel exemple : « Ô vous qui lirez cette histoire, puissiez-vous en tirer le même profit que cette femme mondaine et corrigée. » Ironique dénouement qui réservait à la courtisane les honneurs de la vertu refusés à la pieuse Justine. Cette ironie éclate dans la réécriture de la geste des deux sœurs, préparée par Sade après sa libération des geôles de la Terreur en 1795 et publiée en 1797 ou un peu plus tard, si cette date de 1797 n'est qu'une prudente antidatation.

 

Juliette commence le récit de sa vie par son éducation au couvent de Panthemont. La supérieure, Mme Delbène, lui inculque les premiers principes de la luxure et de l'immoralisme. Mais la ruine et la mort de ses parents forcent la jeune fille à quitter le couvent pour une maison de prostitution où elle fait l’expérience de la diversité des passions humaines et de la nécessité du vol. Une série de figures masculines et féminines ponctuent son itinéraire et fortifient son cynisme. Parmi les hommes s’imposent Dorval, le voleur par nécessité et par plaisir, Noirceuil, qui lui

propose un compagnonnage dans le crime, Saint-Fond, ministre tout-puissant qui la charge de l'intendance de ses plaisirs aussi coûteux que sanglants, Belmor, président de la Société des amis du crime. Deux femmes également fournissent à Juliette leur exemple de scélératesse raisonnée : Mme de Clairwil, qui constitue comme un double, plus âgé, de l’héroïne, et la Durand, sorcière et empoisonneuse. L’ascension sociale de Juliette n’est pas exempte de faux pas : un accès de sentiment la conduit en prison d’où seul Noirceuil peut la sortir, une hésitation à précipiter le royaume dans la famine et la mort lui fait perdre la confiance de Saint-Fond et la force à quitter Paris. En province, elle épouse un honnête comte de Lorsange qu’elle ne tarde pas à faire mourir, puis fuit en Italie la vengeance du redoutable ministre. La seconde partie de sa vie consiste en un voyage qui la mène de Turin à Florence, à Rome, où elle rencontre le cardinal de Bemis et le pape, à Naples puis à Venise. Dans chaque cour princière, elle participe à de grandioses orgies tandis que des hors-la-loi la reçoivent non moins princièrement, qu’il s’agisse de l’ogre Minski, « l’ermite de l’Apennin », ou bien de Brisa-Testa, « le plus fameux chef de brigands de toute l’Italie ». Elle retrouve Clairwil et la Durand puis, de retour à Paris, Noirceuil. La foudre qui frappe sa sœur Justine la convainc une fois de plus que la vertu est vouée à l’infortune et le vice au bonheur. D’ailleurs, un envoyé de Versailles annonce la nomination de Noirceuil comme ministre.

 

« Les Infortunes de la vertu » et la Justine de 1791 narraient en quelques pages l'itinéraire de celle qui devenait Mme de Lorsange. L'Histoire de Juliette ne se contente pas d'étendre cet argument sur plusieurs centaines de pages. Elle commence par retracer les aventures d'une femme vénale qui doit subir les pires caprices des clients avant de devenir l'organisatrice de leurs plaisirs compliqués : on retrouve un schéma qui est celui des quatre narrations successives des Cent Vingt Journées de Sodome et de bien des romans libertins du temps (l'histoire de Mme Bois-Laurier dans Thérèse philosophe du marquis d'Argens, ou Margot la ravaudeuse de Fougeret de Monbron). La seconde partie du roman est constituée par la randonnée triomphale de l'héroïne au-delà des monts, sur les traces du marquis de Sade lui-même qui, par deux fois, dut fuir dans la péninsule italienne la justice française. Alors que Justine, enfermée dans ses préjugés, ne quittait pas son pays, que les libertins des Cent Vingt fournées de Sodome, retirés dans leur forteresse ne voyageaient qu'en imagination, Juliette fait l'expérience de la différence géographique :

histoire

« (1740-1814), publié en .1797 pour faire suite à la Nouvelle Justine ou les Malheurs de la vertu (voir *Justine).

Dans le conte des « Infortunes de la vertu >> (voir Justine) et dans le roman Justine, le personnage de juliette n'apparaissait que pour servir de contrepoint à la destinée de Justine.

Les deux sœurs étaient élevées ensem­ ble, mais, à la mort de leurs parents, l'une s'engageait dans la voie de la vertu et du malheur, l'autre préférait devenir une courtisane, promise à tous les succès.

À la fin du récit, juliette, devenue marquise de Lorsange, re­ cueillait sa pauvre sœur, écoutait son histoire et, frappée par sa mort, finis­ sait par renoncer au monde : « Elle entre aux Carmélites dont au bout de très peu de temps elle devient le modèle et l'exemple, autant par sa grande piété que par la sagesse de son esprit et l'extrême régularité de ses mœurs.>> Il restait au romancier à exhorter son lecteur à suivre un tel exemple : « Ô vous qui lirez cette his­ toire, puissiez-vous en tirer le même profit que cette femme mondaine et corrigée.

>> Ironique dénouement qui réservait à la courtisane les honneurs de la vertu refusés à la pieuse Justine.

Cette ironie éclate dans la réécriture de la geste des deux sœurs, préparée par Sade après sa libération des geôles de la Terreur en 1795 et publiée en 1797 ou un peu plus tard, si cette date de 1797 n'est qu'une prudente antidatation.

juliette commence le récit de sa vie par son éducation au couvent de Panthemont.

La supé­ rieure, Mme Delbène, lui inculque les premiers principes de la luxure et de l'immoralisme.

Mais la ruine et la mort de ses parents forcent la jeune fille à quitter le couvent pour une maison de prostitution où elle fait l'expérience de la diver­ sité des passions humaines et de la nécessité du vol.

Une série de figures masculines et féminines ponctuent son itinéraire et fortifient son cynisme.

Panmi les hommes s'imposent Dorval, le voleur par nécessité et par plaisir, Noirceuil, qui lui propose un compagnonnage dans le crime, Saint­ Fond, ministre tout-puissant qui la charge de l'intendance de ses plaisirs aussi coûteux que san­ glants, Belmor, président de la Société des amis du crime.

Deux femmes également fournissent à Juliette leur exemple de scélératesse raisonnée : Mme .de Cfairwil, qui constitue comme un dou­ ble, plus âgé, de l'héroïne, et la Durand, sorcière et empoisonneuse.

L'ascension sociale de Juliette n'est pas exempte de faux pas : un accès de sen­ timent fa conduit en prison d'où seul Noirceuil peut la sortir, une hésitation à précipiter fe royaume dans la famine et fa mort fui fait perdre la confiance de Saint-Fond et la force à quitter Paris.

En province, elle épouse un honnête comte de Lorsange qu'elle ne tande pas à faire mourir, puis fuit en Italie la vengeance du redoutable ministre.

La seconde partie de sa vie consiste en un voyage qui la mène de Turin à Florence, à Rome, où elle rencontre le candinal de Semis et le pape, à Naples puis à Venise.

Dans chaque cour princière, elle participe à de grandioses orgies tandis que des hors-la-loi la reçoivent non moins princièrement, qu'il s'agisse de l'ogre Minski, « l'enmite de l'Apennin », ou bien de Brisa-Testa, « le plus fameux chef de brigands de toute l'Italie ».

Elle retrouve Clairwil et la Durand puis, de retour à Paris, Noirceuil.

La foudre qui frappe sa sœur justine la convainc une fois de plus que la vertu est vouée à lïnfortune et fe vice au bonheur.

D'ailleurs, un envoyé de Versailles annonce la nomination de Noirceuil comme ministre.

« Les Infortunes de la vertu >> et la Justine de 1791 narraient en quelques pages l'itinéraire de celle qui devenait Mme de Lorsange.

L'Histoire de Juliette ne se contente pas d'étendre cet argu­ ment sur plusieurs centaines de pages.

Elle commence par retracer les aventu­ res d'une femme vénale qui doit subir les pires caprices des clients avant de devenir l'organisatrice de leurs plaisirs compliqués : on retrouve un schéma qui est celui des quatre narrations suc­ cessives des Cent Vingt Journées de Sodome et de bien des romans libertins du temps (l'histoire de Mme Bois-Lau­ rier dans Thérèse philosophe du marquis d'Argens, ou Margot la ravaudeuse de Fougeret de Monbron).

La seconde. »

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