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Horace de Pierre CORNEILLE (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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Horace est joué en 1640. Corneille composait China au moment où Horace était joué à Paris. Les deux pièces traitent des impératifs de la raison d'Etat. Dans Cinna, à la différence d'Horace, les exigences supérieures de l'humanité triomphent. Ce changement de perspective nous invite à penser que l'intérêt premier de Corneille était avant tout d'approfondir un problème moral, quelle que soit sa résolution. Corneille, dans Horace, a mené la tragédie à son ultime degré : un combat nécessaire pour la gloire, entre deux familles unies par les liens du sang.
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« CORNEILLE : Horace 1.

Le contexte historique La signification d'Horace, comme celle du Cid, est inséparable de la situation militaire de la France, engagée dans laguerre de Trente Ans (1618-1648) et luttant sur deux fronts : contre les Habsbourg de Madrid et les Habsbourg deVienne.

L'enjeu du conflit est la prépondérance de la maison d'Autriche en Europe.

Prétextant l'occupation par lesEspagnols de la place forte de Trèves (mars 1635), Louis XIII déclare la guerre au roi Philippe IV d'Espagne, le 19mai 1635.

L'année suivante, l'empereur d'Autriche, Ferdinand II, entre à son tour en guerre contre la France.Après une série de revers, la France et ses alliés remportent d'importants succès : prise de Brisach le 17 décembre1638, occupation de l'Artois, prise de Hesdin (1639), d'Arras (1640) et de Bapaume (1641).

Ces victoires ne sontpourtant pas assez décisives pour mettre un terme aux hostilités, et le pays demeure mobilisé.

Il l'est d'autant plusque Richelieu donne une priorité absolue à la guerre.

Corneille soutient le Cardinal dont il seconde efficacement lapropagande en appelant, avec Horace, à la défense du pays et au sacrifice suprême.

Les vers les plus « patriotiques» ne se comprennent que dans ce contexte.Cette guerre n'en est pas moins ressentie par certains comme une guerre fratricide.

Elle l'est en effet sur deuxplans.

D'abord elle oppose des pays catholiques entre eux, et le puissant parti dévot réprouve les alliancesprotestantes (princes allemands) de la France, « fille aînée de l'Église », et la guerre contre la maison d'Autriche,champion de la Contre-Réforme.

Quand le dictateur albain évoque ces « ennemis communs » qui « attendent avecjoie » Qu'un des partis défait leur donne l'autre en proie,(Horace, I, 3, v.

296) nul doute que les spectateurs de l'époque durent y voir une allusion à la guerre de Trente Ans épuisant les nationscatholiques pour le plus grand intérêt des pays protestants.

Le conflit divise par ailleurs les Français entre eux.

Lesrésistances à la politique de Richelieu sont nombreuses.

De la rébellion du duc Henri de Montmorency (1632) jusqu'àla conspiration de Cinq-Mars (1642), complots et révoltes se multiplient.

Tous ont en commun de s'appuyer surGaston d'Orléans, frère du roi, et sur l'Espagne, avec qui certains grands souhaitent que la France s'allie.C'est dans l'année 1637 qu'éclate l'affaire dite du Val-de-Grâce (voir « Thèmes : « Horace et la France de Louis XIII»; Richelieu pense que les fréquentes retraites qu'y fait Anne d'Autriche dissimulent de dangereuses réunions.

LaRochefoucauld traite longuement de cet épisode politico-policier dans ses Mémoires :On accusait la Reine d'avoir une intelligence avec le marquis de Mirabel, ministre d'Espagne.

On en fit un crime d'Étatà la Reine, et elle se vit exposée à une sorte de persécution qu'elle n'avait point encore éprouvée : plusieurs de sesdomestiques furent arrêtés, ses cassettes furent prises, Monsieur le Chancelier l'interrogea comme une simplecriminelle, on proposa de la renfermer au Havre, de rompre son mariage et de la répudier.

Dans cette extrémité,abandonnée de tout le monde, manquant de toute sorte de secours, et n'osant se confier qu'à Mlle de Hautefort età moi, elle me proposa de les enlever toutes deux, et de les emmener à Bruxelles Heureusement, les choseschangèrent : la Reine ne se trouva pas coupable, l'interrogation du Chancelier la justifia, et Mme d'Aiguillon adoucitle cardinal de Richelieu. Œuvres complètes, Paris, Gallimard.

« Bibliothèque de la Pléiade », 1964, pp.

49-50. On ne saurait évidemment conclure de ces similitudes et de ces rapprochements que Corneille ait tenté detransposer dans Horace les événements et les problèmes de son temps.

Rien, dans le texte même de la pièce, nepermet de l'affirmer — ni à l'inverse de l'exclure.

C'est le propre, on le sait, de la tragédie classique de se mouvoirdans un univers où les sujets, quoique souvent empruntés à l'Antiquité, résonnent des échos de l'actualitécontemporaine des dramaturges et des spectateurs, sans que l'on puisse toujours aujourd'hui les repérer aveccertitude. 2.

Le contexte littéraire Lorsque Corneille aborde avec Horace la tragédie historique et politique, ce genre connaît depuis quelques annéesun regain d'intérêt.

Mairet, l'un des adversaires de Corneille dans la querelle du Cid, a produit une Sophonisbe (1634-1635), dont le sujet est emprunté à Tite-Live, et Georges de Scudéry a donné une Mort de César dont J.

Mesnard amontré qu'elle constitue une des sources de Cinna (« Le thème de la mort de César dans Cinna », in MélangesJeanne Lods, 1978, pp.

707-726).

Corneille n'ignore donc pas ce qu'ont fait ses prédécesseurs, et quel succès ilsont remporté.

Sur son désir de rivaliser avec eux et de les surpasser, on se reportera aux « Commentaires » : «Originalité de l'oeuvre ».. »

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