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HUIS-CLOS suivi de LES MOUCHES DE JEAN-PAUL SARTRE

Publié le 05/06/2011

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mouches

 

LES SUJETS En enfer — un salon Second Empire ! — un homme (Garcin) et deux femmes (Estelle, Inès) sont condamnés à une coexistence sans fin, au Huit-clos. Tour à tour bourreaux et victimes, ces êtres misérables, morts aliénés et damnés, se découvrent enfin sous le regard d'autrui. Cet acte unique fascine par son drame inexorable : pour tout homme non « responsable «, « l'Enfer, c'est les autres «. Oreste, dans « Les Mouches «, est un homme qui ose le dur apprentissage de la liberté. En tuant Clytemnestre sa mère et Egisthe l'amant de celle-ci, tous deux assassins de son père, il subit moins l'influence d'Electre sa soeur, venge moins Agamemnon qu'il ne s'impose un acte adulte, réel pour lui comme pour les habitants d'Argos, sujets « agglutinés « dans la peur. Homme parmi les hommes «, ainsi il les délivre et se libère.

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« Scène V Les personnages dévoilent peu à peu leurs destins réciproques et d'abord comment ils sont...

comment ils se sont«absentés ».

Le gaz pour Inès ; une pneumonie pour Estelle ; et pour Garcin, douze balles dans la peau.

Leurconversation est entrecoupée de visions qui les font assister aux faits et gestes de leurs proches restés sur terre :Estelle voit son enterrement et Garcin sa femme devant la prison ou ses collègues du journal.

Dans une chaleurétouffante, des bribes de vie révélées par les uns ou déduites par les autres composent un patient puzzle dontchacun espère qu'il apportera une réponse à cette question : pourquoi sont-ils là, ensemble ?Estelle n'est qu'une jeune fille pauvre mariée à un homme riche et plus âgé, qui est tombée malade après avoirrencontré l'homme de sa vie.

Est-ce un crime?Certes non.

Quant à Garcin, directeur d'un journal pacifiste, il a été exécuté pour avoir refusé de se battre.

N'est-cepas en quelque sorte un héros?Non ! Inès refuse d'entrer dans ce jeu : s'ils sont ici, c'est qu'ils sont tous trois des lâches et des assassins ! Et quele rôle de chacun est d'être le bourreau des deux autres.Pour couper court, Garcin propose que chacun s'enferme dans son silence.

Le répit, cependant, ne durera pas.Voyant Estelle chercher en vain son miroir, Inès ne peut résister à la tentation de la séduire.

Mais la jeune femmen'a d'yeux que pour Garcin, qu'elle indiffère, et leurs désirs se croisent sans se rencontrer.

L'équilibre est bientôtrompu : Inès dépitée s'en prend à Garcin qu'elle jalouse et qui, dans l'algarade, perd son contact avec la terre.Puisqu'il en est ainsi, autant y aller chacun de sa confession.

Exaspéré, Garcin commence : homme à femmes, il afait souffrir la sienne sans relâche cinq années durant, avec la bonne conscience d'un homme qui, se croyant promisà l'héroïsme, croit pouvoir se permettre quelques petites infamies.

A son tour, Inès raconte comment elle a séparéun couple heureux et joui d'exercer sa méchanceté jusqu'à ce que sa jeune maîtresse, à bout, l'emporte dans sonsuicide.

Mais Estelle, de quoi s'est-elle rendue coupable? S'en suit un interrogatoire qui met la jeune femme à latorture.

Elle finit par avouer : elle a tué son propre enfant sous les yeux de l'homme qui le lui avait fait.

Lequel s'estsuicidé.Voilà.

A présent que chacun a mis son âme à nu, n'y a-t-il pas moyen de s'entraider? Mais Inès ne veut rienentendre ; elle ira jusqu'au bout de sa rivalité avec Garcin, de son désir d'Estelle.

Et qu'importe qu'elle sacheparfaitement qu'il s'agit d'un piège ! La valse des désirs reprend, plus crue cette fois.

Estelle s'offre à Garcin, lesupplie de la prendre ; Inès, toute à son désir, perd toute dignité, puis détourne son dépit sur Garcin, qui de rageenlace la jeune femme.

Mais alors qu'il va l'étreindre, il se ravise.

Ce n'est pas tant le corps d'Estelle qu'il désire quesa confiance, autrement dit qu'elle l'absolve d'être un déserteur, un fuyard qui a tout abandonné par peur de mourir.Or, Estelle n'a rien d'autre à offrir que ce qu'elle a : son corps.

Le malentendu réjouit Inès : elle regarde, avec unejoie mauvaise, se débattre ces deux êtres qui savent désormais qu'ils ne s'apporteront jamais aucun secours.

Lepiège se referme à mesure que s'effacent les visions qui liaient encore les personnages au monde des vivants.Garcin, affolé, cherche à s'enfuir, lorsque soudain la porte s'ouvre.

Mais aucun des trois damnés ne sortira.

Inès neveut pas quitter Estelle, qui ne veut pas quitter Garcin, qui ne veut pas quitter Inès.

Puisqu'elle est la seule quisache ce qu'est un lâche, il veut la convaincre qu'il n'en est pas un, et lui concède ainsi sur lui un pouvoir dont elleva abuser : elle le tient.

Mais, maître du désir d'Estelle, Garcin tient Inès à son tour.

L'équilibre est parfait, lasituation à jamais bloquée : cela s'appelle l'enfer.Il n'y a plus qu'à continuer.. »

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