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ILLUSION COMIQUE (L’) de Pierre Corneille (résumé & analyse)

Publié le 08/11/2018

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illusion

ILLUSION COMIQUE (L’)

Pierre Corneille. Comédie, 1636.

 

Le thème du magicien est courant dans le théâtre baroque tout en fantaisie et en jeux d’illusions, mais Corneille, le premier, fait du magicien l'incarnation du metteur en scène : l’illusion théâtrale est ici la seule magie et la structure de « pièce dans la pièce », héritée du théâtre élisabéthain, y prend tout son sens. Clindor a quitté son père Pridamant depuis dix ans pour une vie d’aventures. Pridamant obtient du magicien Alcandre qu’il le fasse assister à la vie de Clindor. Grâce à la baguette magique, une suite de tableaux animés sont présentés : Clindor, valet d’un soldat fanfaron, Matamore, est son rival heureux auprès d’Isabelle. Il courtise sa servante Lyse, affronte le soupirant officiel d’Isabelle et le tue. On le voit alors en prison, condamné à mort et sauvé par le sacrifice de Lyse. Ensuite, vêtu en grand seigneur, il est assassiné par les gens du prince Florilame, dont il courtisait la femme. Sa propre femme meurt de chagrin. Pridamant exprime son désespoir, mais les morts se relèvent et partagent de l’argent. Alcandre révèle alors à Pridamant qu’il vient d’être victime d’une illusion comique, c’est-à-dire théâtrale: son fils est devenu comédien. Il convainc Pridamant de l’éminente dignité de l’art dramatique.

 

♦ Pour Corneille lui-même la pièce est irrégulière, voire inclassable: «Le premier acte n’est qu’un prologue, les trois suivants une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie et tout cela cousu ensemble fait une comédie.» La seule unité vient de la volonté de faire prendre l’imaginaire pour le réel, de soumettre le spectateur comme Pridamant à l’illusion comique. La signification est double: dans une société du paraître, du masque et de l’instabilité, la seule réponse à l’interrogation de l’homme sur lui-même est la certitude de n’être qu’un comédien sur la scène du monde ; mais la pièce figure aussi, malgré l’apologie de l’art dramatique, une parabole de l’univers théâtral, remis en question grâce à sa propre représentation. 

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