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Résumé de L'Illusion comique (Pierre Corneille)

Publié le 17/01/2022

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illusion

Le rideau s'ouvre sur les abords de la grotte où habite le magicien Alcandre que Dorante et Pridamant sont venus consulter. Dorante explique à son ami qu'Alcandre n'aime pas être dérangé. Il faut donc patienter et attendre l'heure où celui-ci a l'habitude de sortir de sa demeure.  Pridamant confie ses malheurs à Dorante. Voilà dix ans qu'il erre à la recherche de son fils. Au chagrin de l'avoir perdu s'ajoute le remords d'avoir été la cause de leur séparation : il l'a chassé à la suite d'une dispute. Depuis, il a consulté en vain les mages les plus célèbres. Dorante le rassure : Alcandre est tout-puissant et il réussira là où les autres ont échoué.

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« résulter de l'habituelle confrontation entre les pères et les fils.

La suite des événements insinue un rapport qui, pourêtre indirect, ne s'en impose pas moins avec évidence entre la reconnaissance sociale du comédien et les préjugésancrés dans le principe d'autorité. UN MANIFESTE EN FAVEUR DU THÉÂTRE Les remords de Pridamant traduisent clairement sa défaite morale et préparent sa conversion finale.

Lorsque, audernier acte, il se rendra sans difficulté aux arguments d'Alcandre en faveur du théâtre, le plaisir de retrouver sonfils sain et sauf expliquera sans doute sa soudaine tolérance.

Mais on comprend aussi que toute l'affaire a étésoigneusement montée par l'auteur dans le sens d'une plaidoirie pro domo qui laisse apparaître la gravité du propossous la désinvolture apparente d'une fantaisie de convention.L'histoire de Clindor peut donc se lire comme une démonstration des vertus du théâtre à une époque oùl'engouement du public rendait cet art de plus en plus suspect aux yeux de l'Église et de la fraction conservatrice dupouvoir.

La vie de Molière constitue la meilleure illustration possible de la fonction politique et sociale que le théâtrecomique acquiert à cette époque.

Dans ce contexte, L'Illusion comique a la portée d'un manifeste et d'une pièce decombat.Les aventures amoureuses de Clindor ne prennent tout leur sens que dans la mesure où elles sont jouées et nonvécues.

Et pourtant elles s'insèrent dans le tissu de l'existence grâce au regard ingénu de Pridamant qui confirmeleur pouvoir d'illusion et elles en reçoivent en retour une reconnaissance qui leur donne tout leur poids de réalité. LA MAGIE DU THÉÂTRE La magie du théâtre consiste moins dans la cohérence du représenté que dans l'effet produit sur l'esprit duspectateur qui en est le destinataire.

Il s'ensuit une inversion entre la fiction et la vie, de sorte que la fictionapparaît non seulement plus vraie que la vie, mais elle la modifie si bien que le monde imaginaire créé de toutespièces finit par se substituer insidieusement au monde réel.La projection réglée par Alcandre donne aux « fantômes vains » qu'elle représente une substance qui ne se vérifieraqu'à la fin de la séance, au moment où les acteurs compteront, au dernier acte, l'argent de la recette, contrepartiematérielle de la transformation mentale à l'issue de laquelle le père voit enfin son fils comme une personneautonome, distincte du personnage qu'il incarnait.Le fils perdu ne trouve son identité que dans sa capacité infinie de métamorphoses, dans la pluralité de ses rôles.

Ilcommence vraiment à exister pour lui-même lorsque son père l'accepte tel qu'il est, comme un être qui s'actualisedans l'éphémère et qui tire sa détermination de sa faculté de s'incarner dans la multiplicité des images les pluscontradictoires.

La mobilité, l'inconstance de l'acteur deviennent alors les instruments d'une clarification des valeurshumaines qui exalte le mensonge et la trahison comme la seule vérité d'une conscience soumise aux lois du temps etdu changement.Mais la nécessité de la distanciation critique est rappelée par le personnage de Matamore dont les excès burlesquesflétrissent l'aveuglement du mythomane qui se laisse griser par les mots et dominer par les délires de sonimagination. Le coeur a ses raisons Grâce aux pouvoirs d'Alcandre, Pridamant assiste à la vie de son fils.

Il est témoin d'une conversation entre Clindoret Matamore qui se vante avec une grandiloquence ridicule de ses succès imaginaires à la guerre et en amour.Clindor le flatte.

Chargé par Matamore de courtiser Isabelle de sa part, le valet fait croire à son maître que la partieest gagnée.

En réalité, Clindor se moque du chevalier gascon qui est aussi peureux dans les faits que courageux enparoles.

Profitant de la situation, le fils de Pridamant a fait la conquête de la jeune fille.Celle-ci doit affronter un prétendant que son père, Géronte, veut lui faire épouser.

L'apparition de ce rival, nomméAdraste, interrompt les forfanteries de Matamore qui s'éclipse prudemment par crainte de quelque querelle.

Clindorironise sur cette dérobade qui trahit les véritables dispositions d'esprit du beau parleur : « Comme votre valeur, votre prudence est rare.

» Il apparaîtra bientôt que la partie se joue non entre Matamore et Adraste, mais entre Adraste et Clindor.

Isabellerepousse énergiquement les avances de son fiancé officiel.

Après avoir vainement tenté de fléchir sa promise par lagalanterie, Adraste passe à la menace : il aura recours à la puissance paternelle pour obtenir de force ce qu'il nepeut obtenir par la séduction.Après le départ d'Adraste, Matamore aborde Isabelle pour lui déclarer sa flamme et, prenant Clindor à témoin, sevante de ses exploits amoureux.

Le jargon amphigourique de Matamore constitue une parodie burlesque du langagede la préciosité.

Isabelle et Clindor lui répondent sur le même ton.Dès que le fanfaron a tourné le dos, les deux amoureux se retrouvent et peuvent enfin se parler librement.

Clindors'étonne de son destin : rejeté par son père, pauvre et seul, il a gagné le coeur d'Isabelle et l'a emporté sur un rivalqui avait sur lui l'avantage de la richesse et de la grandeur.

Isabelle lui répond que la voix de l'amour ignore les lois. »

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