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Jacques le fataliste et son maître de Diderot

Publié le 21/01/2019

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Jacques le fataliste et son maître, roman de Diderot. L'idée initiale semble dater de 1765, mais la rédaction s'étala de 1771 en 1783. Le texte fut publié dans la Correspondance littéraire, fragmenté en une quinzaine de livraisons de novembre 1778 à juin 1780, auxquelles s'ajoutent deux séries d'additions en juillet 1780 et avril 1786. Inspiré par le Tristram Shandy de Sterne, Jacques le Fataliste est une œuvre complexe qui au plaisir de la narration joint une réflexion sur le genre romanesque et une recherche philosophique. Le voyage de Jacques et de son maître sert de cadre à une série d'histoires rapportées et de récits au second degré, dont celui des amours de Jacques. Il permet également des débats philosophiques dans lesquels Jacques prône un fatalisme rigoureux, tandis que son maître défend les droits traditionnels de la liberté humaine. Leur voyage sans début ni fin, le mélange des aventures et des récits sont à l'image du monde tel que tente de le penser Diderot : un monde matériel sans Dieu ni centre, dont le seul sens est celui que lui donne le travail de l'homme. Le texte établit des analogies entre les divers niveaux de la narration. Il met en regard les relations entre maître et valet et celles qu'entretiennent lecteur et narrateur, ce qui fait du roman une œuvre de critique sociale et une réflexion sur la condition de l'homme de lettres. Il n'a été publié en librairie qu'en 1796. Mais la version de la Correspondance littéraire avait déjà permis à Schiller de traduire l'épisode de Mme de La Pommeraye et du marquis des Arcis en mars 1785. Cet épisode a continué à connaître un grand succès ; il a successi

 

vement inspiré Victorien Sardou, Sacher-Masoch, Stemheim, avant d'être porté à l'écran par Robert Bresson avec des dialogues de Jean Cocteau (les Dames du bois de Boulogne, 1945). Le roman dans son ensemble a fait l'objet de nombreuses adaptations théâtrales (notamment celle de Milan Kundera, 1981) et télévisées (par P. Cardinal en 1963 et C. Santelli en 1985).

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