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Jacques PRÉVERT : La Pluie et le beau temps

Publié le 24/09/2012

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Ce qui, au dernier degré, est le propre de Prévert n'est pas la jeunesse (...) La sorte d'éveil aigu, de coude à coude, d'ironie sagace et de "mauvaise tête" de l'enfant l'a gardé de rien concéder au sérieux de la pensée et de la poés ie . L'enfant tire en nous la chaise aux prétentions (...), qui les rendent sombres et leur donnent à découvrir chez les autres une vanité qui n'a de sens que leur propre sottise. Mais ceci déconcerte en Prévert qu ' il lie à l'entière absence de sérieux la plus vive passion...

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« Ph.

Arch ives Tallan d ie r L a Pluie et le beau temps, fruit d 'un pati e nt travail d e co ll ecte des t extes é p a rs , fut publi ée pour la première f o is e n 1955 par G.

Bertelé.

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..,.., Le livre Une poésie inquiète U n ch arbonni er inco nso labl e de la p erte de sa marmotte a im ée, un cond amné à mort par fierté, des a mour eu x s o litaires ou rayonnants, une duchesse mortifère ...

Autour de tou s ses personnages , Jac qu es Préve rt tisse la toile de son uni­ ve rs, hy mn e à l'amour autant que réqui sitoire qui n 'a rien perdu de sa virul ence, amère ou ré joui ssante selon les cas, co ntr e la haine e t la bêtise des homme s.

La Plui e et le beau temps, r ec ue il d e textes poétiqu es sous forme de pro se, de ver s libr es ou de cou rtes say nète s dramatiqu es, nou s rappell e que la force poé tiqu e de Prévert dem eur e enti ère , et ce d 'autant plu s qu e ce qui l 'a profondément marqu é nou s es t encor e proche.

En effe t, le recueil ayant été écrit en gra nde partie pe ndant et a pr ès la g ue rr e, on r etro uve dans ses accents doulour e ux le reflet lour d et sang la nt de ce lle-c i.

De l'amour à l'humour L a plup art des gra nd s thèm es cher s à Jac qu es Préve rt se retrouvent au fil des pages .

Tout d'abord, bien sûr , l 'amour traité en gra nd prin ce: qu 'il so it abordé par son côté lumin eux , baroq ue a utant qu'abso lu, ou par so n cô té so mbre , désespéré et p arf ois même meurtrier , il est omniprésent dans l e recueil , à la fois se ul remèd e contre le malheur ambiant et utopi e tra gique .

En contre-chant , Prévert brocarde sans cesse ses enn emi s jurés, à savo ir les cur és de to ut poil , le s militaire s, l e "bea u mo nde", le s bien-pensants ...

et tous ceux par la faute desquels il se se nt forcé de se replier sur sa douloureu se nos­ talgie d' un éden , parfoi s retrouv é grâce à l'amour , m ais plu s so uve nt souve nir d'e nfa nce pe rdu e.

C'est la folie de 1 'humani­ té , folie rée lle a u co ntrair e de la folie sensée des poètes, qui horrifi e Prévert et lui donn e parfoi s la violence du déses poir.

Cepe ndant , auss i tr agiqu e qu e soient les thème s tra ité s, 1 'hum our , voile de pudeur ou m ême de fr a n ch e cocasse rie, donne à l'e n semb le l'é l éga nce de se ig n eur qui caractérise Prévert -1 'humour qui pourrait pe ut-êtr e, "cesse r de prêter à rir e pour donner à penser ".. »

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