Devoir de Philosophie

Jean RACINE : Athalie

Publié le 25/09/2012

Extrait du document

racine

Jamais Racine n'a été plus maître de son art et de sa pensée. Il est de ces esprits perfectibles qui doivent davantage à un art achevé en toutes ses parties qu'aux feux de l'inspiration. C'est ici, au terme de sa carrière, que ses dons sont à l'apogée. Le surnaturel se mêle de toute part au réel, le baigne et l'éclaire d'une lueur émouvante et si mystérieuse que l'art dramatique élargit jusqu'à imposer sans effort une image de la destinée. (...) Si soucieux de vérité humaine et historique, Racine a reproduit son modèle (la Bible) ; il l'a seulement portée au plus haut degré de relief et de généralité.



racine

« Photo collection Lausat 1 Explorer Racine destina cette dernière pièce ( 1691) aux jeunes filles nobles de la maison de Saint-Cyr (institution reli­ gieuse).

Il rédigea une préface pour leur édification, rap­ pelant les récits bi­ bliques de la sépa­ ration des royaumes de Juda et d'Israël (sur lequel régnaient des rois .schisma­ tiques jusqu'à Atha­ lie) et le rôle réuni­ ficateur de Joas.

Une première tragé­ die au sujet biblique , Esther , avait été jouée à Saint-Cyr en 1689.

Le livre L'accomplissement d'une prophétie L e grand prêtre Joad et sa femme Josabet cachent un enfant, Joas, que 1 'on croit orphelin.

En vérité, il a été sauvé miraculeusement du massacre des descendants de la maison de David qui devaient un jour régner sur Israël.

Il semble que le Temple ne puisse pas perdurer sous la reine Athalie, adoratrice du dieu Baal.

Elle y fait une apparition sou­ daine , Joad la repousse, mais elle a vu Joas, et elle en est trou­ blée car c'est l'enfant qui revient dans un songe funeste, où il la tue.

Inquiet de cette visite, Joad ferme les portes du Temple, Athalie l'assiège .

Joad décide que le temps est venu de révéler aux lévites qui est Joas et de le couronner du diadème de David.

Athalie exige, pour épargner le Temple, l'enfant et le trésor.

Joad fait mine d'accepter pour révéler à tous que le tré­ sor n'est autre que leur roi et que ce roi, c'est Joas.

Athalie, confondue, s'insurge, mais les lévites, armés, font leur appari­ tion, ses troupes 1 'abandonnent, elle est vaincue, le roi d'Israël règne.

Athalie est tuée hors du Temple.

L'histoire tragique S i Racine présente Athalie comme une tragédie ; si 1 'unité de temps, de lieu et d'action est respectée comme pour toute tragédie classique, où réside le tragique ? Le destin mor­ tel d'Athalie n'a pas fait ici l'essentiel du sujet de la pièce, Racine ne s'attarde pas sur ce personnage, soumis comme tous à la loi divine.

D'ailleurs , il écrivait en préface que, le titre d'Athalie étant déjà connu, il ne le changerait pas pour le titre réel qui aurait dû être Joas.

L'avènement de Joas n'est pas, a fortiori, une tragédie.

Ici, l' action est subordonnée au fait que se manifeste la puissance divine ce jour précis (c'est le jour de la Pentecôte juive où, traditionnellement, Dieu remit les Tables de la Loi à Moïse).

A ce jour décisif, tous sont d'ores et déjà dans le vrai ou dans l'erreur.

Tous manifestent ou aspirent à l' imminence d'un dénouement.

A l'approche du Dieu (" la Vérité") et du jugement, les occupations humaines révè­ lent leur part de drame sans qu'un destin particulier paraisse isolément tragique.

Pour Racine, la tragédie réside dans 1 'his­ toire et dans 1 'erreur même des hommes.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles