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Jean RACINE : Bérénice

Publié le 24/09/2012

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Certains auteurs du XXe s iècle, tels Claudel ou le critique Pi erre Brisson, maintinrent cet avis : Comparé à Andromaque et à Britannicus, l' "invitus in vitam" en cinq actes reste une oeuvre de petite zone, un jeu de cour, une prouesse de salon (...) que lque chose comme un devoir de concours général ou un grand prix d'élégance...

Bérénice est une élégie. (...) Mais Bérénice n'est pas que cela. Bérénice est essentiellement tragique, en ce sens que nous y voyons les héros en lutte contre une force qui les transcende. Et l'action, pour être intérieure, n'en est pas moins cruelle...

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« Tilus La tra géd ie de Ra cine, Bér énice, e t la co médie héroïque de T ite et Bérénice Jurent représentées conc urr emm ent en 1670 , en une sorte de duel.

Si elles conn u­ r ent à /'époque un succ~s à peu pr~s éga l, la postérité couronna l e seu l R acine.

Le livre Qua nd la raison d'État affronte les raisons du cœ ur 1 er juillet 79 .

Le deuil officiel de Vespasien vient de s'ac he­ ver et Titu s lui su ccède.

Béré nice , reine de Palestine e t son amante , s'a pprête à deve nir impératrice.

Elle exulte .

Aussi Antio c hus, Je roi de Comagène , et depui s cinq ans, à Rome, so n amoureu x en sec re t, s'a ppr ête à se retirer après a voir confessé son amour.

Mais la rai son d'État qui, à Rome, r efuse reines et rois s ur le trône, l'emporte en Titus .

Il renvoie Bérénice "invitu s invitam " (Suéto ne ), "m alg ré lui malgré elle" .

L'heure d' Antiochus va-t-elle enfin sonner ? Mais, chargé par J 'empereur d 'annoncer à so n amante la difficile nouvelle, il est co uvert de sa ha ine e t de son mépri s.

D e so n côté , Béréni ce qui avait d'abord songé à mourir , acce pte de vivre ...

mais seule.

Chacun continuera d'aimer , en secret, sa uvegardant ainsi son honneur et celui de tous .

Et tous trois se sépare nt.

Antiochus so upir e ...

"h é las" ! Un long poème élégiaque P i èce classique jusqu'à J'extr ême , presque un exercice de sty le, B érénice est un lon g so upir modulé en de subtiles variations, dan s une lan gue mélodieuse , jusqu'au silence de la sé paration .

L 'intrigue est ténue, ré duite à l'essentie l, avec pour arrière-fond, poétique s, la Palestine et " le s sa ble s de l'Orient ".

Le sentiment amoureux , décliné en un français très pur , y devient presqu e a bstra it, mettant en jeu des passion s quasi désincarnées qui nous mènent loin de la Ph èdre du même Racin e et plu s loin encore des antiques , Sophocle , Euripid e et surtout le Rom a in Sénèque.

Point de pleur s ici , sinon une larme di scrè tement essuyée, point de hurlem ent s non plus, mais comme un lon g cr i retenu, tel un fil tiré à l'extrême mais qui ne rompt pas.

Ainsi est Bérénice, un joyau du répertoire classique, un cristal très pur appr écié d' un pe tit nombr e et qui finalement s'inscrit dans la lig née française du roman d'analyse , de s "te m­ pêtes dans un cœur" où les mouv ement s de J'âme, même les plus ténus , tiennent lieu d'action , où Je dit et le non-di t so nt plus important s peut-être que les faits , où le dit et Je non -dit co nsti tuent l'actio n e lle-m êm e.. »

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