Devoir de Philosophie

Jean RACINE : Britannicus

Publié le 25/09/2012

Extrait du document

racine

Néron est l'homme de l'alternative ; deux voies s'ouvrent devant lui : se faire aimer ou se faire craindre, le Bien ou le Mal. Le dilemme saisit Néron dans son entier : son temps (veut-il accepter ou rejeter son passé ?) et son espace (aura-t-il un "particulier" opposé à sa vie publique ?). On voit que la journée tragique est ici véritablement active : elle va séparer le Bien du Mal, elle a la solennité d'une expérience chimique - ou d'un acte démiurgique : l'ombre va se distinguer de la lumière; comme un colorant tout d'un coup empourpre ou assombrit la substancetémoin qu ' il touche, dans Néron, le Mal va se fixer. Et plus encore que sa direction, c'est ce virement même qui est ici important : Britannicus est la représentation d'un acte, non d'un ...

racine

« "Voi ci ce lle de mes tragédies que je puis dire que j'ai le plus travaillée ", écrit Ra cine en préface à Brit annicu s.

Pour composer cette œu­ vre , il aura lu et tra­ vaillé "le plus grand peintre de l' Anti­ quité", Tacite.

Inspi­ rateur auquel il ne cesse de rendre hom­ mage , au point de prétendre l'avoir "co pié ", mais dont il a su s'éloigne r, non pas tant par l'in­ tri gue, mais surt out par la superbe des carac tères.

Photo coll.

Edito-Service 1 Explorer Le livre La cruauté faite homme T ' empereur Claude est mort empoisonné par Agrippine, L son fils Britannicu s devrait lui succéder.

Mais sa veuve Agrippine va installer sur le trône le fils qu 'elle a eu en pre­ mières noces : le triste Néron.

Empereur par la grâce de sa mère , Néron s'empresse de menacer l' union qu 'elle s'apprête à favoriser entre Junie et Britannicu s.

Quand Agrippine promet son aide à Britannicus , Néron reçoit Junie, lui déclare son amour pour elle, et la menace , si eUe n'accepte pas ses avances , de faire assassiner Britannicus.

Elle refuse d'épouser le despot e mais , effrayée par ses menace s, elle affecte à l'éga rd de son amant une douloureuse froideur.

Seuls, ils se feront à nouveau des serments d'amour.

Néron, furieux de se découvrir trompé, influencé par l' intrigant conseiller Narcisse, décide de tuer son demi-frère.

Il feint à son éga rd la réconciliation puis le fait empoisonner au moment même où tous le croyaient rendu au bon sens.

Accablée par la mort de son amant , Junie part se cloî­ trer chez les vestales, et Agrippine, dans une dernière tirade prémonitoire , accuse Néron du crime de son frère avant de lui prédire qu'il en viendra à la tuer eUe-même , sa propre mère.

L'histoire lue par Racine E n 1669 , après l 'éc hec d'Andromaque, Racine semble s'essayer à un nouveau genre, celui de son grand rival Corneille, le drame historique.

Ses per sonnage s, hérité s de Tacite, seront donc les Néron , Agrippine et Britannicu s de l 'Empire romain .

Mai s ici , contrairement à Corneille, les intrigues politiques , les événements historiques, se révèlent très vite n 'être rien de plus que la toile de fond des portraits et des drames psychologiques.

Néron n'est pas empereur, il est avant tout un tyran qui va jusqu 'au meurtre pour assouvir ses désirs.

De même , Rome n'es t ici qu' un décor derrière la trame morale, fuite désesp é rée des deux amants traqués par la folie meurtri è re de Néron .

Ra t ine n'aura donc retenu de l' histoi re que quelqu es figures, légendaire s depui s Tac ite, auxquelles il va faire jouer l'une des plu s so mbre s et des plus violentes de ses tragédies .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles