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JOURNÉE DANS LE DÉTROIT (Une) de Emmanuel Hocquard (résumé & analyse)

Publié le 08/11/2018

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JOURNÉE DANS LE DÉTROIT (Une) de Emmanuel Hocquard. Récit, 1980.

 

«Plus le texte est clair, plus on y sent le poids d’une obscure menace » (Hocquard, Un privé à Tanger, 1987). L’image claire dénonce le chaos qu’elle contient (mal). Le jeu de la ligne claire et de la ligne sombre domine Une journée où l’image règne, comme le montre le titre de chaque partie («Un théâtre d’ombres», «Images d’un livre»). Mais un autre thème vient s’y associer, celui du sujet en souffrance. Pour parvenir à l’existence, il lui faudrait saisir, au-delà de l’image, le réel. Or, ou bien le réel se réduit à un décor, à une image rejetée derrière une vitre (ligne claire), ou bien, perdu dans un jeu de miroir qui l'étouffe, il révèle le chaos qu’il recèle (ligne sombre). Entre l’image et le chaos il faudrait trouver une voie moyenne, que le texte évoque sous plusieurs formes: le brouillard irisé sur l’eau, le linge que traverse la lumière. Ces figures de l’imaginaire liant surface et profondeur ne parviennent cependant pas à lutter contre le vide-, il faut remonter jusqu’à la langue : elle est à la fois trop puissante et arraisonne le sujet en le rendant étranger à lui-même, et trop faible, ne lui permettant pas d’accéder à un sens. La figure incarnant dans le texte le sujet qui tente de naître et de s’affirmer au moyen de la langue est l’épouvantail: une silhouette vide de sujet apparent, en outre bouleversée par le vent que les hasards de la langue ont inscrit dans son nom.

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