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L' Heptaméron de Marguerite de Navarre

Publié le 21/02/2013

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« Elle composa toutes ses nouvelles, la plupart dans sa litière en allant par pays ( ... ) Je l'ai ouï ainsi conter à ma grand-mère qui allait toujours avec elle dans sa litière comme sa dame d'honneur et lui tenait l'écritoire dont elle écrivait, et les mettait par écrit aussitôt. « Brantôme

François Rabelais a dédié son Tiers Livre à Marguerite de Navarre dont il était l'ami et l'admirateur. Outre L'Heptaméron, Marguerite a laissé une oeuvre abondante, comprenant notamment des dialogues, des poésies et des comédies ...

« « Nouvelle XL VI : D'un cordelier qui disait qu'un mari faisait un grand crime de battre sa femme.

» EXTRAITS ------- ~ Dans le Prologue de l'Heptaméron, Marguerite de Navarre indique qu'elle privilégie l'authenticité plutôt que le style de la narration Entre autres, je crois qu'il n'y a nul de vous qui n'ait lu les cent Nouvelles de Boccace , nouvellement traduites d'italien en français, que le roi François , premier de son nom, monseigneur le Dauphin, madame la Dauphine, ma­ dame Marguerite font tant de cas que si Boccace, du lieu ..-~ où il était, les eut ~ ~ pu ouïr, il devait ~V ressusciter à la louange de telles personnes.

Et, à ·· l'heure, j'ouïs les deux dames dessus nommées, avec plu­ sieurs autres de la cour, qui se délibérèrent d'en faire autant, sinon en une chose diffé­ rente de Boccace : c'est de n'écrire nulle nouvelle qui ne soit véritable histoire.

Et promirent lesdites dames et monseigneur le Dauphin d'en faire chacun dix et d'as ­ sembler jusqu'à dix personnes qu'ils pen­ saient plus dignes de raconter quelque chose, sauf ceux qui avaient étudié et étaient gens de lettres ; car monseigneur ne voulait que leur art y fut mêlé, et aussi de peur que la beauté de la rhétorique fit tort en quelque partie à la vérité de l' his­ toire.( ...

) Et s'il vous plaît que tous les jours, depuis midi jusqu'à quatre heures, nous allions dedans ce beau pré le long de la rivière du Gave, où les arbres sont si feuillus que le soleil ne saurait percer l'ombre ni échauffer la fraîcheur; là assis à nos aises, dira chacun quelque histoire qu'il aura vue ou bien ouï dire à quelque homme · digne de foi.

Chaque récit est suivi d'un débat entre les devisants.

Dans la deuxième nouvelle, racontée par Oisille, celle-ci propose une véritable morale à l'histoire d'une femme ayant préféré la mort à un amour non partagé Voilà, mesdames, une histoire véritable qui doit bien augmenter le cœur à garder cette belle vertu de chasteté .

Et nous, qui sommes de bonnes maisons, devrions mourir de honte de sentir en notre cœur la mondanité, pour laquelle éviter une pauvre muletière n'a point craint une si cruelle mort.

Et telle s'estime femme de bien, qui n'a pas encore su comme y résister jusqu'au sang.

Par quoi se faut humilier, car les grâces de Dieu ne se donnent point aux hommes pour leurs no­ blesses et richesses, mais selon qu'il plaît à sa bonté : qui n'est point accepteur de per­ sonne , lequel élit ce qu'il veut ; car ce qu'il a élu l'honore de ses vertus.

Et souvent élit les choses basses, pour confondre celles que le monde estime hautes et honorables, comme lui-même dit : «Ne nous ré­ jouissons de nos vertus, mais en ce que nous sommes inscrits au livre de Vie, duquel ne nous peut effacer, Mort, Enfer ni Péché.

» Il n'y eut dame en la compagnie, qui n'eut la larme à l' œil pour la com­ passion de la piteu­ se et glorieuse mort de cette muletière.

Chacune pensa en elle-même que, si la for­ tune leur advenait pareille, mettraient peine del' ensuivre en son martyre.

(Mis en français contemporain par nos soins.) « Nouvelle LXVIII : Une femme fait manger de la poudre de cantharide à son mari pour s'en faire aimer et pensa le faire crever.

» NOTES DE L'ÉDITEUR «Ce n'est pas le récit en soi qui intéresse, le lent déroulement d'une aventure romanesque, le piquant d'un imbroglio touffu ou d'une anecdote gaillarde mais leur signification morale ; et, pour qu'un récit ait un sens moral, il faut qu'il soit vrai ou vraisemblable, qu'il présente( ...

) un caractère de crédulité( ...

) De là dans son livre l'abondance des" choses vues", des faits divers qui alimentent aujourd'hui la chronique quotidienne.» P.

Jourda, Marguerite d'Angoulême, Slatkine Reprints, Genève, 1973.

« Elle composa toutes ses nouvelles, la plupart dans sa litière en allant par pays ( ...

) Je l'ai ouï ainsi conter à ma grand-mère qui allait toujours avec elle dans sa litière comme sa dame d'honneur et lui tenait l'écritoire dont elle écrivait, et les mettait par écrit aussitôt.

»Brantôme, cité par Yves Le Hir, Marguerite de Navarre , Nouvelles, P.U.F., 1967.

Décaméron inachevé.

Il est certain que Boccace est pour Marguerite le premier modèle, et que ses devisants "jouent au Décaméron ".

Mais il est non moins certain que les propos des devisants occupent chez Marguerite un place considérable, infiniment plus importante que chez Boccace.

~ M.

M.

de La Garanderie, Le dialogue des romanciers, Archives des Lettres Modernes n° 168, 1977.

« L' Heptaméron -chacun le sait- est un 1 dessi n attribu é à Jean Cloue t/ Roger-Viollet 2, 3 , 4 , 5 gra vur es d 'apr ès Dun cker el Freudenber g, san s nom d'éd iteur, Bern e, 17 80- 178 1 / B.N.

MARGUERITE DE NA V ARRE 02. »

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