La jarre peut-elle être plus belle que l'eau? - Éluard
Publié le 06/12/2018
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La jarre peut-elle être plus belle que l'eau?
Sous ce titre, qui s’interroge sur les rapports de l’esthétique et de l’éthique, nous rassemblons, comme Éluard le fit en 1951, les recueils de 1932 à 1938 : la Vie immédiate (25.6.1932), la Rose publique (déc. 1934), les Yeux fertiles (15.10.1936) et Cours naturel (10.3.1938), qui sont autant de jalons de l’échec amoureux à l’harmonie reconquise avec une nouvelle partenaire, de la solitude et de la révolte abstraite à la fraternité créatrice et à la communion sociale. L’élan poétique refuse de se complaire aux seuls sortilèges nocturnes et, pour changer la vie, cherche, en deçà des médiations intellectuelles stérilisantes, une symbiose naturelle avec êtres et choses, épousant le mystère diurne de la vie, de la clarté, du devenir universel. Dans la Vie immédiate, « l’Univers-solitude » mène le deuil de la rupture avec Gala; « Nuits
«
partagées
» dre sse le bilan du couple brisé.
La Rose
publique, recueil nuptial, chante le paysage féminin de
la nouvelle élue et s'ouvre à «Ce que dit l'homme de
peine », à la misère de « Mondai, fils de tout et de peu >>.
L'optimisme du Front populaire baigne les Yeux fertiles,
que domine la figure exemplaire de Picasso.
Cours natu
rel s'en pre nd violemment au «Croyez-moi, je suis la
l oi », aux «bâtisseurs de ruines » et aux vainqueurs de
Guernica, affirme 1' irrépressible essor d'un « nous >> fra
ternel qui aura raison du mal de la solitude.
BIBLIOGRAPHŒ La Vie immédiate : Dominique Baudouin, Lire aujourd'hui
« la Vie immédiate », Hachette, 1973, brochure pédagogique
utile; Henri Meschonnic, « Un langage solitude», in Pour la
poétique Ill, Gallimard, 1973.
Exégèse : Susan Harris Smith, « Yves Tanguy », in
Dada/Surréalisme 1975, Queens College, Flushing, N.Y.
LA Rose publique : Dominique Baudouin, op.
cit.
supra; René
Crevel, «Au carrefour de l'amour, la poésie, la science et la
révolution >>, in l'Esprit contre la raison, Tchou, 1969.
Les Yeux ferrites : Raymond Jean, «Éluard et Picasso>>, in
Europe, n° 492-493, avril-mai 1970..
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