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La Laitière de Montfermeil

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

Les oeuvres de Paul de Kock (1794-1871) connurent une très grande vogue sous la Monarchie de Juillet et les premières années du second Empire. Auteur à succès prolifique, de Kock publia six romans par an en moyenne. Son esprit s'accommodant très bien de ce genre théâtral, Paul de Kock écrira de nombreux vaudevilles, dont certains seront adaptés de ses romans.

« « -Hue donc, Jean le Blanc ! disait la petite laitière.

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.----------- EXTRAITS DaJville rencontre Denise Auguste s'avance; la jeune fille le regarde, et semble étonnée de voir le jeune hom­ me du cabriolet marcher à côté d'elle.

Cependant, elle détourne la tête, et se contente de prononcer un hue donc ! ...

qui n'a rien de romantique.

Notre petit-maître regarde attentivement la jeune fille, qui porte ûn bonnet plâcé haut sur la tête, ce qui ne cache aucun de ses traits, et il se dit : « Elle est gentille...

de beaux yeux, une jolie bouche, un teint de rose ; mais après tout, rien d' extraordi­ naire.

C'est la fraîcheur d'une villageoise; c'est une beauté rustique, et j'aurais aussi bienfait de rester en cabriolet.

Ce­ pendant, puisque j'en suis descendu, tâchons que ce soit pour quelque chose.» La friponnerie du banquier DestivaJ -Votre époux me ruine, madame.

-Vous m'en voyez désolée, monsieur; mais que voulez-vous que j'y fasse ? -Il me semble, madame, que cet événement peut vous attirer, à vous-même, de fâcheuses affaires.

-Moi, monsieur, je n'ai rien à démêler avec les créanciers de M.

Destival, nous étions séparés de biens ; ce logement a été loué sous mon nom, tout ce qui est dedans est à moi.

Est-ce ma faute si M.

Destival afait de mauvaises spéculations ? est-ce la première fois qu'une telle chose arrive ? ne suis-je pas la plus à plaindre ? ...

il m'emporte ma dot, monsieur, et certainement le mobilier qui me reste ne la vaut pas ...

D'ailleurs, monsieur, faites ce que vous voudrez, pour­ suivez-moi ...

mettez-moi sur la paille si tel est votre désir ! ...

Auguste ne répond rien ; mais il son brus­ quement de chez Mme Destival, en maudis­ sant la friponnerie de l'homme d'affaires.

Bertrand revient sans avoir découven les tra­ ces du fugitif.

Pendant trois jours il se met en campagne, tandis qu 'Auguste fait de son côté toutes les dé­ marches nécessaires.

Le retour au village Au lieu de suivre la route qui le conduirait au village, Auguste ne peut résister au désir de prendre par le sentier du bois, où il a embras­ sé jadis la petite laitière.

Arrivé près de l'endroit où Jean le Blanc s'est emporté, Auguste aperçoit dans le bois un petit gar­ çon sur un âne ; un peu plus loin, une jeune fille est assise au pied d'un arbre.

-Les voilà ! s'écrie Auguste.

Et déjà il a sauté hors de son ca­ briolet; il coun dans le bois, il est près de la jeune fille.

Il se jette à ses genoux, couvre ses mains de baisers et lui dit : -C'est moi, Denise, je reviens près de toi, et pour ne plus te quitter.

"Auguste ! monsieur ! ...

c'est vous ! s'écrie la petite laitière.

» «-Tenez, monsieur, fleurez-moi ça, dit le traiteur en mettant une casserole sous le nez d'Auguste.

» , NOTES DE L'EDITEUR « Les romans de Paul de Kock sont des histoires sentimentales compliquées, mais sauvées par un comique diffus, par une " gaîté " facile.

Les aventures ne manquent pas, les catastrophes s'accumulent, mais ce sont là petites catastrophes du quotidien : elles surviennent souvent dans la rue, elles tiennent à de petits hasards de la ville.( ...

) Une de ses aventures favorites est l'amour, et 1' amour dans la ville ; mais cet amour est réduit aux petits adultères d'une petite bourgeoisie.

( ...

)Une grivoiserie épidermique, facile et bien " française ", qui donne un roman non comique, mais à demi gai ; non érotique, mais semi-égrillard ; urbain, mais sans drame urbain véritable.

Peut-être le roman du" Français moyen" d'alors.» Roger Bellet, Dictionnaire des littératures de langue française, Bordas, 1987.

« Kock fait-il partie de ces romanciers populaires dont le message est si léger, si rapidement consommable, qu'on l'oublie sitôt après l'avoir lu? Peut-on encore de nos jours relire avec agrément, émotion, des situations et des études de mœurs ayant fait la joie ou la tristesse d'un important public de concierges, d'employés, d'ouvriers, d'artisans, surtout de petits-bourgeois? Kock est par excellence le " romancier de la portière ", il parle son langage, ses menues peines, ses désirs.

Il est le peintre d'un petit peuple aujourd'hui disparu.

Et pourtant, aujourd'hui encore, les romans de Kock résument à merveille l'esprit populaire français, cet " esprit gaulois ", illustré par un représentant de " la vieille gaîté française".

» Yves Olivier-Martin, Histoire du roman populaire en France, Albin Michel, 1980.

1 peinture d'Eustache Lorsay, Sceaux, Musée de l'Ile-de-France I Giraudon 2.

3, 4, 5 grav.

de Berta!! , éd.

G.

Barba, 1855 / B.N.

KOCK02. »

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