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La Voie de la vérité de Parménide

Publié le 05/04/2013

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Parménide vécut à Élée à la fin du vie siècle ou au début du ye siècle avant J.-C. Maitre de Zénon d'Élée, admiré par Platon, il est considéré comme le premier grand métaphysicien de l'Occident. « C'est la même chose que penser et être«, proclame la Déesse du poème. C'est à l'élucidation de cette sentence que vont être consacrés d'innombrables commentaires philosophiques. Pour y lire l'injonction qui exige de la pensée qu' elle sache se rapporter à ce qui excède le sensible ou l'accidentel, de manière à en dévoiler le fondement authentique...

« EXTRAITS ~~~~~~~---.

La recontre du jeune homme et de la Déesse Et la Déesse m'accueillit avec bienveil­ lance, prit ma main droite dans sa main et m'adressa la parole en ces termes : ô jeune homme, toi qu'accom­ pagnent d'immortels cochers, toi qui, avec ces cavales qui t'em­ portent, atteins notre demeure, salut.

Ce n'est certes en rien un sort funeste qui t'a mis sur cette route (car elle est à l'écart du sentier des hommes), mais la jus­ tice et le droit.

Or il faut que tu sois instruit de tout, du cœur sans trem­ blement de la vérité, .

sphère accomplie, mais aussi de ce qu'ont en vue les mortels, où l'on ne peut se fier à rien de vrai.

Mais oui, ap­ prends aussi comment :z;,..,;f.

la diversité qui fait L_ _ __.::_ _:_:_: ~ ~~~~""""" ~'-"~~ montre d'elle-même de- « Ô jeune homme, toi qu'accompagnent d'immortels cochers ..• » vrait déployer une présence digne d'être reçue, étendant son règne à travers toutes choses.

L'enseignement de la Déesse Eh bien donc je vais parler - toi, écoute mes paroles et retiens-les - je vais te dire quelles sont les deux seules voies de recherche à concevoir : la première, comment il est et qu 'il n'est pas possible qu'il ne soit pas, est le chemin auquel se fier, car il suit la Vérité.

La seconde, à savoir qu'il n'est pas et que le non -être est nécessaire, cette voie, je te le dis, n'est qu'un sentier où ne se trouve absolument rien à quoi se fier.

Car on ne peut ni connaître ce qui n'est pas -il n'y a pas là d'issue possible -ni l'énoncer en une parole.

La V oie de la vérit é: l'Être Il est immobile dans les limites de liens puissants, sans commencement et sans cesse, puisque naissance et destruction ont été écartées tout au loin où les a repoussées la foi qui se fonde en vérité.

Restant le même et dans le même état, il est là, en lui-même, et demeure ainsi immuablement fixé au même endroit ; car la contraignante Nécessité le maintient dans les liens d'une limite qui l'enserre de toutes parts.

C'est pourquoi la loi est que ce qui est ne soit pas sans terme ; car il est sans manque ; mais n'étant pas, il manquerait de tout.

Or c'est le même penser et ce à dessein de quoi il y a pensée.

Car jamais sans l'être où il est devenu parole, tu ne trouveras le penser; car rien d'autre n'était, n'est ni ne sera à côté et en dehors de l'être, puisque le Destin l'a enchaîné de façon qu'il soit d'un seul tenant et immobile; en conséquence de quoi sera nom tout ce que les mortels ont bien pu assigner, persuadés que c'est la vérité : naître aussi bien que périr, être et aussi bien n'être pas, changer de lieu et varier d'éclat en surf ace.

En outre, puisque la limite est dernière, alors il est terminé de toutes parts, sem­ blable à la courbure d'une sphère bien arrondie( ...

).

A lui­ même, en effet de toutes parts égal, il se trouve sembla­ blement dans ses limites.

Traduit du grec par Jean Beaufret, P.U.F., 1955 Le prologue du poème, qui introduit à la« Voie de la vérité », donne au texte de Parménide une dimension proprement poétique.

Il y va d'une initiation, qui n'est pas sans rappeler celle qui permettait, dans la tradition pythagoricienne, l'accès aux« mystères ».

Avec ce paradoxe, ce qui est découvert ici n'est autre que la rigueur même de la pensée .

« Eh bi en donc, je vais p arler - toi, écoute mes paroles et retiens-les ••• » NOTES DE L'ÉDITEUR «Est-il besoin de préciser aux cartésiens que nous sommes que l'expression:" Car même chose sont et le penser et l'être " ne signifie pas que le sujet pensant soit une chose pensante dont l'existence est appréhendée par l'acte même de penser.

L'intention de Parménide n'est pas de nous proposer une expression du cogito.

Elle signifie, comme le notait Plotin, que l'activité de l'intellect est impuissante à saisir autre chose que ce qui est, de telle sorte que tout ce qui n'est pas, à savoir aussi bien les multiples que le passé et le futur, se situe en dehors de toute pensée intellectuelle.

» Jean-Paul Dumont, Les Écoles présocratiques, Folio, 1991.

en son poème est anachroniquement plus proche de la philosophie de Kant et de la phénoménologie que de toute métaphysique.

Mais la pensée de Parménide n'a pas, comme la philosophie de Kant et la phénoménologie, à retrouver laborieusement par une " révolution copernicienne '', ou par cette transposition qu'en est la" réduction phénoménologique '', le chemin de la transcendance, tant elle se tient naturellement en elle ! » Jean Beaufret, préface au Poème de Parménide, P.U.F., 1955.

l, 2, 3 dessins de Johann Heinrich Dannecker, Staatsgalerie Stuttgart « Si donc, pour Parménide, être et pensée n ' ont pas à réaliser une concordance extérieure à partir d'un état de scission artificiellement prétendu, c'est peut-être parce que ce matin de la pensée qui chante PARMENIDE02. »

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