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L’Art poétique de Nicolas Boileau-Despréaux (analyse détaillée)

Publié le 23/10/2018

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COMPOSITION DE L’OEUVRE

 

• Chant I : les grands principes. La vocation est la clé de la poésie. La raison préside à l’écriture, répudiant les excès de la préciosité ou du burlesque. Elle instaure des règles d’euphonie (travail du rythme, césure à l’hémistiche, pas de hiatus). Le poète cherchera la clarté, la correction de la langue et la rigueur. Boileau rappelle les talents de Villon, Marot et Malherbe, et condamne Ronsard.

 

• Chant II : les genres mineurs (idylle, élégie, ode, sonnet, épigramme, rondeau, ballade, madrigal, satire, vaudeville et chanson).

 

• Citant III : les genres majeurs. La tragédie, destinée à plaire en présentant des spectacles tristes, doit obéir aux règles : une exposition rapide, les trois unités, vraisemblance et bienséance ; évitant le romanesque, elle s’intéresse à la psychologie. L’épopée est un long récit qui, à la manière d’Homère, recourt au merveilleux. La comédie imite la nature dans la peinture des caractères et des mœurs, elle doit s’écarter de la farce.

 

• Chant IV : conseils au poète. Écouter sa vocation, être désintéressé, accueillir les critiques, chercher le plaisir du lecteur, vénérer son roi. Passages-clés : Vingt fois sur le métier... (I, 146-181), la tragédie (III, 1-60), la comédie (III, 359-415), la critique (IV, 41-84).

 

THÈMES DOMINANTS

 

• L'inspiration et le travail poétique. Conformément à une tradition platonicienne (Ion), qui fait du poète un être inspiré des dieux, Boileau, didac-ticien, réaffirme que l'on naît poète. Il met cependant sur le même plan la nécessité du travail et de la technique poétique.

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« tue la structure de l'ouvrage : N'allez pas sur des vers sans fruit vous consu­ mer 1 Ni prendre pour gén ie une am our de rimer; 1 Craignez d'un vain plaisir les tromp euses amorces, 1 Et consultez longtemps votre esprit et vos forces.

(I, 9-12) • L a nature .

Boileau demande d'en imiter la simplicité dans la tragédie, la vérité psycholog ique dans la comédie, par exemp l e.

Ce thème p ermet à l'auteu r de revendi que r le bo n sens , de réclame r l'obéissance à la ra ison , à la mesure, de fonder en droi t sa théor ie .

FORMES POÉTI QUES Alexandrins classiques a ux rimes sui vies , avec césure à l'hémist iche .

S TYLE • Des procédés satiriques - les attaq ues directes : On dirait que Rons ard sur ses pipeaux rustiques, 1 Vient encore fredonner ses idylles gothiques, 1 Et changer, sans respect de l'oreille et du son, 1 Lycidas en Pierrot, et Phillis en Toinon .

(Il, 21- 24) - l' art du po rtrait : Un flatteur aussitôt cherche à se récrier : 1 Chaque vers qu'il emend le (ait s'extasier 1 Tout est charmant, divin; aucun mot fte le blesse; Il/tré ­ pigne de joie, il pleure de tendr esse (I, 193-195) -l' iro nie : Qu'un mot dJ:lns son ouvrage ait paru vous blesser, 1 C'est un titre chez lui pour ne poim l'effacer.

1 Cependant, à l'emendre, il chéri t la critique (l, 217- 2 19) • Un style didac ti que - des vers-proverbes : Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, 1 Et les mot s pour le dire arr ivent aisémen t.

(I, 153 -1 5 4) -d es te rmes techniq ues : On dit, à ce propos, qu'un jour ce dieu bizarre, 1 [.

..

] 1 Inventa du sonn et les rigoureuses lois , 1 Voul ut qu'en deux quatrains de mesures pareilles 1 La rime avec deux sons frappât huit fois l'oreille, 1 Et qu'ettsuite six vers artistement rangés 1 Fussent en deux tercets par le sens partagés.

(II, 82 -87) - l'impér atif (co nseil et défense) : N'offrez rien au lecteur que ce qui peut lui plaire .

1 Ayez pou r la cadence une oreille sévère.

(I, 103 -104) -l'accord en tre sens et so n : La plaintive élégie, en longs habits de deuil, 1 Sait, les cheveux épars, gémir sur un cercueil .

(II, 39-40) • L'intervention de l'auteur - l'usage du " je » :je ne suis pas pourtant de ces tristes esprits 1 Qui, bannissant l'amour de leurs chastes écrits (N, 97 -98) - l'apos trophe au lecteu r : Voulez -vous longtemps plaire et jamais ne lasser ? (III, 245 ) SOURCES ET INSPIR ATIO N De s sou rces littéraires essen tiellement antiques.

Boileau imite Horace (l'f.pître aux Pisons, l'Art poétique) : {.

..

] ces leçons que ma muse au Parnasse 1 Rapporta, jeune encor, du commerce d'Horace (IV, 227 -228 ).

Il em pru nte auss i a u Grec Longin (Traité du sublime) des remarques générales et à Aristote sa. »

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