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L'Astrée de d'Urfé

Publié le 10/04/2013

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Honoré d'Urfé ne put achever L'Astrée. Son secrétaire, Balthazar Baro, rédigea la fin du roman, faisant se retrouver les deux amants, pour ,la grande satisfaction des lecteurs, qui attendaient avec impatience la suite' du récit. Quatre tomes furent publiés du vivant de d'Urfé, le cinquième ayant été rédigé après sa mort, par Baro. L'Astrée, avec sa conception très platonique de l'amour, passa de mode lorsque parut Le Berger extravagant, de Sorel, en 1627.

« /' Le berger Filandre est mortellement blessé en défendant Diane, sa maîtresse, contre un Maure, qu'il tue.

EXTRAITS Astrée a appris la« trahison» de Céladon et s'éloigne de lui De fortune, ce jour l'amoureux berger s'étant levé fort matin pour entretenir ses pensées, laissant paître l'herbe moins fou­ lée à ses troupeaux, s 'alla asseoir sur le bord de la tortueuse rivière de Lignon, at­ tendant la venue de sa belle bergère, qui ne tarda guère après lui, car éveillée d'un soupçon trop cui­ sant, elle n'avait pu clore l'œil de toute la nuit.

A peine le soleil commençait de dorer le haut des mon­ tagnes d'Isoure et de Marcilly, quand le berger aperçut de loin un trou­ peau qu'il reconnut bientôt pour celui d'Astrée.

Car outre que Melampe, chien tant aimé de sa ber­ gère, aussitôt qu'il le vit, le vint follâtre­ ment caresser, en­ core remarqua-t-il la brebis plus chérie de sa maîtresse, quoiqu'elle ne portât ce matin les rubans de diverses couleurs qu'elle vou­ lait avoir à la tête en façon de guirlande, parce que la bergère, atteinte de trop de dé­ plaisir, ne s'était donné le loisir de l 'agen­ cer comme de coutume.

Elle venait après assez lentement, et comme on pouvait juger à ses façons, elle avait quelque chose en l'âme qui l'affligeait beaucoup, et la ravis­ sait tellement en ses pensées, que ce fut par mégarde ou autrement, passant assez près du berger, elle ne tourna pas seulement les yeux vers le lieu où il était, et s'alla asseoir assez loin de là sur le bord de la rivière.

Astrée reconnaît Céladon, mais la raison la retient encore de céder à l'amour D'abord j'ai été sur le point de l'embrasser, et de suivre le premier mouvement de mon amour.

(.

..

) C'est alors que s'est commencé dans mon âme un combat entre l'amour et la raison; la pitié tenait le parti de l'un, et l'honneur suivait le parti de l'autre.

L'amour me représentait l'extrême obéis­ sance de ce berger, sa fidélité inviolable, sa passion et sa fortune, et la pitié se mêlant par là-dedans, essayait de me persuader de donner désormais quelque fin à ses sup­ plices ; mais la raison et l'honneur me faisant voir clairement les mauvais des­ seins qu'il cachait sous cette feinte, et me commandant de faire quelque action qui put témoigner à tout le monde que je n'étais nullement complice de ce déguisement, j'ai enfin suivi cette dernière résolution, et entrant dans la plus grande colère (.

..

) et sans lui faire aucun signe qu'il se levât : - Cruel, lui ai-je dit, qui as attenté contre mon honneur.

..

Texte de l'édition originale, mis en français moderne par nos soins.

« Qui veut être parfait amant, Il faut qu'il aime infiniment.

» NOTES DE L'ÉDITEUR l'effort des humanistes pour restaurer la littérature classique.

Dans ce cas, cependant, le mot « genre » est impropre, car la pastorale n'est point exactement dalla Valle Carmagnani, Encyclopœdia Universalis, 1989.

L'Astrée est en partie autobiographique, puisque d'Urfé y transposa son amour pour une femme qui devint l'épouse de son frère.

Par ailleurs, il s'engagea dans la guerre civile qui déchirait alors la France, aux côtés des catholiques et du duc de Gui se, opposés au roi Henri III.

« Comme tous les genres élaborés par les Anciens, la pastorale dut sa nouvelle vie à un genre; il s'agit d'un milieu, d'une atmosphère, d'un déguisement conventionnel qui, théoriquement, pourraient se retrouver dans n'importe quel genre littéraire et qui, de fa~t, eurent au moins deux manifestations ( ...

) : dans le roman( ...

) avec L'Astrée ( ...

),au théâtre ( ...

)avec l'Aminta du Tasse.» Dani ela 1 grav.

de Baillu e d'a près van D yck I B.N.

2 grav .

de Dave t I Edim edi a 3, 4 g rav.

de R.

Inu é I Edim e dia «Si Céladon représente Honoré d'Urfé lui­ même, homme de guerre rêvant de son enfance pastorale, et si Honoré a, sous le couvert de druidisme, vénéré la Sainte Trinité de sa foi catholique, n'a-t-il pas songé en décrivant la noyade (ou la mort initiatique) de Céladon a son propre baptême ? » Jacques Bonnet, La Symbolique de L 'Astrée.

U RFÉ 02. »

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