L'Avare de Molière
Publié le 09/04/2013
Extrait du document
«
EXTRAITS
La Flèche, victime de la tyrannie
d'Harpagon
HARPAGON.
- Tu fais le raisonneur.
Je te
baillerai de ce raisonnement-ci
par les
oreilles.
(Il lève la main pour lui donner un
soufflet.) Sors d'ici,
encore une fois.
LA FLÈCHE.
- Hé
bien ! je sors.
HARPAGON.
- At
tends.
Ne m'empor
tes-tu rien ?
LA FLÈCHE.
- Que
vous emporterais
je?
HARPAGON.
- Viens
çà, que
je voie.
Montre-moi tes
mains.
LA FLÈCHE.
- Les
voilà.
Qui
peut-ce être ? Qu'est-il devenu ?
Où
est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour
le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ?
N'est-il
point là ? N'est-il point ici ? Qui
est-ce ? Arrête.
Rends-moi mon argent, co
quin ...
(Il se prend lui-même le bras.) Ah!
c'est moi.
Mon esprit est troublé, et j'ignore
où je suis, qui je suis, et ce que je fais.
Hélas !
mon pauvre argent, mon pauvre
argent, mon cher
ami! on m'a privé de toi;
et puisque tu m'es enlevé, j'ai perdu mon
support, ma consolation, ma joie ;
(.
..
).
C'en
est fait,
je n'en puis plus ; je me meurs, je
suis mort, je suis enterré.
N'y a-t-il personne
qui veuille
me ressusciter, en me rendant
mon cher argent, ou en m'apprenant qui l'a
pris ? Euh ? que dites-vous ? Ce n'est
personne.
Il faut, qui que ce soit qui ait fait
le coup,
qu'avec beaucoup de soin on ait
épié l'heur e ; et l'on a choisi justement le
temps que
je parlais à mon traître de fils.
HARPAGON.
- Les
autres ? Sortons.
Je
veux aller r-':'.""!"-~,_---.
........
__,..r-t' ..
,.......,,._._,....,...,._ __
« BRINDA VOINE.
-Vous savez bien, monsieur, qu'un des devants de
mon pourpoint est
couvert
d'une grande
tache de l'huile de la
lampe.
LA MERLUCHE.
- Et,
moi, monsieur, que j'ai mon haut-de-chausses
tout troué par
derrière ...
»
LA FLÈCHE.
-Les voilà.
LA FLÈCHE.
- Les
autres?
HARPAGON.
-Oui.
HARPAGON.
-N'as-tu rien mis ici dedans ?
LA FLÈCHE.
-Voyez vous-même.
HARPAGON, il tâte le bas de ses chausses.
- Ces grands hauts-de-chausses sont
propres à devenir les receleurs des choses
qu'on dérobe et
je voudrais qu'on en eût fait
pendre quelqu'un.
LA FLÈCHE.
-Ah ! qu'un homme comme cela
mériterait bien ce qu'il
craint! et que j'au
rais de joie à le voler !
Acte I, scène 3
quérir la justice, et
faire donner la question
à toute la
maison : à
servantes, à valets, à
fils, à fille ,
et à moi
aussi.
Que de gens as
semblés ! ( ...
) Eh ! de
quoi est-ce
qu'on parle
là ?
De celui qui m'a
dérobé ? Quel bruit
fait-on là-haut ? Est-ce
mon voleu r qui y est ?
De grâce , si l'on sait
des nouvelles de mon
voleur, je supplie que
l'on
m'en dise.
N'est-il
point caché là parmi
vous ? Ils me regardent Harpagon découvre le vol de sa cassette
HARPAGON.
- (.
..
)Au voleur! au voleur! à
l'assassin ! au meurtrier ! Justice, juste
ciel! je suis perdu, je suis assassiné, on m'a
coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent.
tous,
et se mettent à rire.
Vous verre z qu'ils
ont part sans doute au vol que l' on m'a
fait.
« CLÉANTE.
- Vous pouvez choisir, ou de
me donner Mariane, ou
de
perdre votre cassette.»
N OT ES D E L'É DIT EU R
« Malgré les défauts que je viens de
remarquer dans L'Avare de Molière et
malgré ceux qui peut-être me sont
échappés, je crois cependant pouvoir avec
justice proposer cette pièce comme un
modèle parfait de la belle comédie.
Ceux
qui connaissent le théâtre trouvent dans la
peinture des caractères cette vérité qui est si
nécessaire
à la scène.
L'on peut ainsi dire
que Molière
est presque le seul dont les
ouvrage s plaisent
à ceux qui entendent le théâtre,
et à ceux qui
ne l'entendent pas.
Tout y est si ingénieusement amené, que
le comique s'y présente naturellement à
chaque instant,
et se trouve à la portée de
tous les spectateurs ,
parce qu'il est tiré du
fond de la chose même, ou du ridicule du
caractère.
» Louis Riccoboni, Obs ervations
sur
la c omédie et sur le génie de Moli è re,
Veuve Pissot, Paris, 1736.
« L'ensemble des spectateurs qui rient à
L 'A var e
riraient moins s'ils avaient mieux
conscience
de leur propre individu.
»Paul
1 portrait de Molière par Pierre Mignard (détai l), mu sée de la Coméd ie-Française I J.
L.
Charmel 2, 3.
4, 5 dess ins de Dubout , éd.
And ré Sauret , 1953
Acte IV, scène 7
Léautaud,
Le Théâtre de Maurice Roissard,
Gallimard, 1958.
« Molière, dans un moule de comédie
raisonnable, a écrit le théâtre le plus noir
de la littérature de tous les temps.
Il a
épinglé
l'animal-homme comme un insecte,
et avec une pince délicate, il fait jouer ses
réflexes.
Harpagon, seul
comme un vieux
chien avec son os,
est un égoïste tragique.
»
Jean Anouilh, Cahiers de la compagnie
Madeleine Renaud-Jean-Louis Barrault,
Julliard, mai 1958 .
MOLI ÈRE 11.
»
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