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Le Cratyle de Platon (résumé et analyse)

Publié le 11/03/2015

Extrait du document

platon

La réponse de Socrate paraît étonnante:

«N'est-ce pas la loi (l'usage) à ton avis qui les met à notre disposition?

- Apparemment. .. - Ainsi Hermogène, ce n'est pas au premier venu

qu'il appartient d'établir le nom, mais à un faiseur de noms; et celuilà,

semble-t-il, est le législateur. .. « (Commentaire: on sait que dans

l 'Antiquité, le terme de nomos désignait la loi aussi bien que l'usage.

Les premières lois, en effet, ne furent que les premiers usages. Et d'où

viment d'abord les usages, si ce n'est des peuples eux-mêmes? Certains

commentateurs voient donc dans cette notion de législateur le peuple

avec ses chefs et c'est lui qui aurait peu à peu créé la langue. Mais

d'autres y voient un personnage mythique ou un honune doué d'un instinct

divin, d'autres enfin les premiers hommes. Socrate laisse dans le

vague cette notion.)

c. La tâche du législateur

Selon Socrate, de même que le menuisier qui fabrique une navette

pour le tissage a les yeux fixés sur la forme de la navette (la navette

en soi), de même le législateur devrait savoir ce qu'est le «nom en

Le langage mais aussi toute forme de connaissance serait donc

impossible, s'il n'y avait rien de fixe et de déterminé. En tout cas, il

n'est pas prudent de s'en remettre aux noms pour affirmer, comme

Cratyle qui reste fidèle à la théorie d'Héraclite, que tout s'écoule.

L'examen du problème doit être repris. Socrate invite Cratyle, qui est

encore dans la fleur de l'âge, à s'y employer. Celui-ci proteste qu'il ne

cesse d'y réfléchir et qu'il préfère de beaucoup l'opinion d'Héraclite.

Sur ce, l'entretien prend fin. Cratyle doit se mettre en route pour la campagne,

en compagnie d'Hermogène.

platon

« ,_ ......

LECTURE D'UNE CEUVRE PHILOSOPHIQUE l'école d'Héraclite et la théorie du mouvement universel, Socrate affir­ me qu'il existe une chose belle et bonne en soi et qu'il en est de même pour chacun des êtres en particulier.

Platon postule donc, derrière les apparences changeantes, l'écoulement de tout ce qui nous apparaît, l'existence de réalités absolues.

Cependant ces Formes pures n'exis­ tent pas encore comme dans le Phédon dans un monde intelligible, invisible, distinct du monde sensible et Platon n'a pas encore établi comme dans le Banquet cette gradation qui doit, par une série d'étapes, conduire des objets sensibles aux Formes intelligibles ou Idées (de l'amour des beaux corps à l'amour du Beau en soi).

Le Cratyle a donc été probablement composé avant le Banquet (385).

Il suit de très près l' Euthydème (386) puisqu'on y trouve une allu­ sion à un des sophismes de ce personnage dont le dialogue porte le nom.

2 Sujet du Cratyle Le sujet traité est celui de la justesse des noms, de leur caractère natu­ rel ou conventionnel.

Deux thèses s'opposent.

L'une, celle de Cratyle, consiste à soutenir que les noms sont justes par nature.

Il existe pour chaque objet une juste dénomination.

L'autre, celle d'Hermogène, prétend que la nature n'est pour rien dans cette justesse, qui est affaire d'accord entre les hommes.

3 1 ntentions du Cratyle Socrate soutient d'abord la thèse naturaliste de Cratyle et définit le nom comme un instrument qui sert à instruire et à discerner l'essence des choses.

Puis, dans son entretien avec Cratyle, il avance des objec­ tions décisives.

Il admet que la convention a joué un rôle dans la for­ mation des noms, il montre que le législateur peut être plus ou moins bon et les noms inexacts.

Il souligne que l'auteur des noms a pu se régler sur une idée fausse des choses à nommer et arrive à cette conclusion que puisque les noms sont des guides peu fiables, et qu'il est possible de connaître les choses sans eux, il est préférable de partir des choses mêmes.

Les deux adversaires sont ainsi renvoyés dos à dos.

Dès lors, la partie étymologique du Cratyle apparaît comme un jeu et les remarques de Socrate sur la valeur expressive des lettres nous laissent perplexes.

L'usage des étymologies était tellement courant à l'époque, l'analyse verbale tellement enracinée dans la conscience des Grecs, que Platon n'a pu s'empêcher de montrer qu'il était capable de rivaliser avec ses contemporains.

En réalité, le Crat:i:le est une condamnation des théo- 54. »

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