Le Festin nu de William Seward Burroughs

« Longtemps interdit en Amérique, Burroughs s'impose comme un des meneurs de la contre-culture beatnik qui, dans les années cinquante, critique la société américaine, affiche une tenue non conventionnelle, prône l'amour libre et revendique l'usage libre de la drogue.

Il s'est rapproché de la culture rock, celle des Rolling Stones, de David Bowie et de Patti Smith.

Son premier roman, Junkie, paraît en 1953, sous le pseu­ donyme de «William Lee»; il s'agit d'une autobiographie romancée où l'auteur évoque son expérience de la drogue sur un mode très réaliste.

Son deuxième ouvrage, Le Festin nu, en américain The Naked Lunch, sort en 1959 à Paris, aux éditions Olympia Press, puis aux États-Unis; il fera scan­ dale à New York mais l'auteur, accusé d'obscénité, est pourtant acquitté.

Burroughs l'aurait écrit_ avec l'aide de Ginsberg, Kerouac et Bryan Gysin, l'inventeur du cutup ou «découpage littéraire».

Olympia Press publie encore The Safi machine (La Machine molle, 1961) et The Ticket That Exploded (Le Tic­ ket qui explosa, 1962).

En 1964 paraît Nova Express.

Sur un fond vaguement emprunté à la science-fiction, Burroughs dénonce, dans ces trois romans, l'aliénation de l'homme moderne à la technologie: la drogue n'est pas réservée aux seuls toxicomanes; tous les êtres humains sont drogués, abusés par une pseudo-culture qui les emprisonne dans ses rets et leur ôte tout moyen de réagir.

L'auteur revient à un type d'inspiration réaliste, proche de la culture populaire, avec The Wild Boys (Les Garçons sauvages, 1971 ), qui raconte sur un mode narquois les aventures de drogués homosexuels évadés dans l'espace-temps.

A partir de 1975, devenu pour l'opinion un meneur de l'avant-garde littéraire, Burroughs se prodigue dans de nombreuses manifestations.

Installé à Lauwrence (Kansas), il écrit une trilogie: Cities of Red Nigth (Cités de la nuit écarlate, 1981) évoque une manière d'utopie hippie; The Place of le Dead Roads (Parages des voies mortes, 1983) reprend le schéma du western sur un ton plaisant; The Western Lands (Les Terres occidentales, 1987).. »