Le « Livre des métiers » d'Étienne Boileau
Publié le 04/09/2013
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Les rédacteurs de l'Établissement des Métiers de Paris, ont particulièrement insisté sur les chapitres consacrés aux tisserands et aux tripiers, mais aussi sur celui qui traite des talemeliers, les ancêtres des boulangers. La cérémonie de réception des nouveaux maîtres se déroule à la maison du Maître des talemeliers le premier dimanche de janvier de chaque année. Les gens du métier attendent à la porte, tandis que le nouveau venu présente au Maître un pot rempli de noix et son bâton marqué de quatre encoches, en disant : « Maître, j'ai fait mes quatre années «. L'officier de la coutume, auteur des marques qui symbolisent et attestent les quatre années d'apprentissage, donne alors son approbation, puis le Maître rend son pot et ses noix au postulant. Celui-ci les jette contre le mur de la maison, dans laquelle il entre, suivi de ses compagnons. Là, dans la grande salle tous vont prendre part à un banquet offert aux frais du Maître des talemeliers.

«
LA RÉCEPTION DES MAÎTRES
BOULANGERS
Les rédacteurs de )'Établissement des Métiers de Paris, ont particulièrement
insisté sur les chapitres consacrés aux tisserands et aux tripiers, mais aussi sur celui qui traite des talemeliers, les ancêtres des boulangers.
La cérémonie de réception des nouveaux maîtres se
déroule à la maison du Maître des talemeliers le premier dimanche de janvier de chaque année.
Les gens du métier attendent à la porte, tandis que le nouveau venu présente au Maître un pot rempli de noix et son bâton marqué de quatre encoches, en disant : « Maître, j'ai fait mes quatre années».
L'officier de la coutume, auteur des marques qui symbolisent et attestent les quatre années d'apprentissage, donne
alors son approbation, puis le Maître rend son pot et
ses noix au postulant.
Celui-ci les jette contre le mur de la maison, dans laquelle il entre, suivi de ses compagnons.
Là, dans la grande salle tous vont prendre part à un banquet offert aux frais du Maître des talemeliers.
plupart transmis oralement, et
le souverain désire que ces
« coutumes » soient mises par
écrit.
Administrateur suprême
de son royaume, il a égale
ment conscience du fait que
l'artisanat et le commerce, en
particulier à Paris et dans les
seigneuries
dépendant de sa
juridiction , génèrent de subs
tantiels bénéfices, qui sont
soumis à impôt .
Aussi, en
1268, décide-t-il de faire réali
ser une
enquête dans laquelle
les droits et les devoirs de cha
cun seront
déterminés et les
métiers codifiés .
Il charge de
cette mission un homme en
qui il a toute confiance : Étien
ne Boileau,
prévôt de Paris de
puis 1261.
Rédigé sous la haute main du
prévôt, principal officier du roi
dans la capitale,
l'Établisseme11t
des métiers de Paris -communé
ment appelé Livre des métiers -
recense cent une des cent cin
quante corporations parisien
nes chargées d'assurer la garde
de l'enceinte fortifiée et en
consigne les statuts.
Les
cent .,
titres de ce registre font l'i n- ~
ventaire de pratiquement tous ~
les métiers, qui sont répartis ~
en six catégories.
~
Six catégories
de métiers
La première catégorie regrou
pe les métiers en rapport avec
l'alimentation, du meunier au
talemelier (ancêtre du boulan
ger).
du boucher au poisson
nier,
du tavernier au crieur de
vin.
Une deuxième réunit les
orfèvres, les
joailliers et les
sculpteurs.
Les
métiers du mé
tal forment un troisième grou
pe, qui rassemble une vingtai-
ne
de communautés, depuis
les maréchaux-ferrants jus
qu'aux boutonniers.
La qua
trième catégorie concerne les
professions
des étoffes et de
l'habillement, tisserands, dra
piers, teinturiers, cordiers.
Le
cinquième ensemble de mé
tiers se rapporte au travail du
cuir et des peaux .
Enfin, la
sixième catégorie, la plus
floue, englobe les ouvriers du
bâtiment -maçons, charpen
tiers, plâtriers ...
-
et diverses
professions
comme celles de
potier de terre ou d'écuellier.
La magistrale enquête condui-
te par Étienne Boileau consti
tue une source d' informations
inépuisable sur la vie écono
mique au XIW siècle.
Elle four-
EDITIONS ATLAS
è "' E 1il> " ~
nit d'innombrables renseigne
ments
quant aux coutumes et
aux règles qui régissent la vie
des corps de métiers.
Les tra
vailleurs
sont répartis en trois
groupes : maîtres, valets (ou
ouvriers, ou compagnons)
et
apprentis.
Ce sont les maîtres
qui se présentent au bureau
de la prévôté du Châtelet afin
de l'éclairer sur la structure
juridique de leurs communau
tés,
tandis qu'un clerc, plume
à la main, se charge de la ré
daction des volumes du Livre
des métiers .
Désormais, don
neurs d'ouvrage, fournisseurs,
producteurs, négociants et
consommateurs, maîtres, va
lets
et apprentis devront se
soumettre à ce document, qui
prendra peu à peu force de loi..
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