Le personnage de DIOTIMA

degré suprême de l’initiation, il découvrira la Beauté éternelle, incréée, immuable, incorporelle. Tout le reste lui semblera misérable. Il engendrera des vertus véritables, et sera un jour immortel. Tel est le langage inspiré qu’a tenu, selon Socrate, la prêtresse, dont il tient sa science de l’amour.

Friedrich Holderlin, dans son roman platonicien Hypérion  ( 1793-99), a nommé Diotima, dans l’avant-dernière rédaction et dans la version définitive, l’héroïne d’abord nommée Mélite. Hypérion rencontre en Grèce une jeune fille nommée Diotima. Il l’aime et en est aimé d’un amour absolu, idéal. Il devient tout pour elle. Il la quittera pourtant, pour aller se battre pour la Grèce. Diotima mourra de la séparation, brûlée par une vie intérieure trop intense. Ses cendres seront ensevelies sur le rivage de la mer. Diotima est une jeune fille modeste, gracieuse, active, intuitive et simple. Sereine, et raisonnable, naïve et ardente, elle rend le calme et l’équilibre à l’esprit agité du poète, l’exalte spirituellement, le conseille, le console. Ils sont unis par l’amour de la nature et la soif d’idéal. Comme Hypérion, Diotima a la nostalgie de la grandeur