Le personnage de NÉOPTOLÉME

 l’aura épousé. Versatile, le personnage frôle parfois la comédie, en particulier au cours de la scène 5 de l’acte II, pendant laquelle il s’efforce de convaincre son gouverneur Phoe-nix  — Phénix — de sa volonté d’en finir avec Andromaque, alors même qu’il ne songe que plus vivement à la conquérir. Le personnage fut, dès la création, vivement critiqué, à la fois par ceux qui le trouvaient trop peu soumis aux volontés de sa dame, trop peu Céladon (« Mais que faire ? écrit Racine dans sa Préface, Pyrrhus n’avait pas lu nos romans»), et par ceux qui le trouvaient trop fade, trop galant pour un guerrier homérique («Toute la liberté que j’ai prise, écrit encore Racine, ç’a été d’adoucir un peu la férocité de Pyrrhus »). En réalité, Pyrrus est bien un violent, que le résultat seul préoccupe, mais son langage est souvent celui d’un délicat, habitué des salons, habile à tourner