Le personnage de THÉODORIC

THÉODORIC. Roi des Ostrogoths, Théodoric, né en 454, avait été élevé à la cour de Byzance où il résidait comme otage. En 487, d’accord avec l’empereur d’Orient, il envahit l’Italie où s’était installé onze ans plus tôt Odoacre, chef des Hérules. Il le vainquit, puis se débarrassa de son adversaire en le faisant assassiner en

Kriemhild. Par un nouvel anachronisme, Théodoric se trouve ici, comme dans la Bataille de Ravenne, opposé au fameux Siegfried ♦ sur lequel il l’emporte. Ainsi le héros fait-il son entrée dans le monde du fantastique et du merveilleux où nous entraînent les chansons les plus tardives de son cycle : Laurin, le Chant d’Ecke [Eckenlied], Sigenot. Moins heureux que les autres protagonistes de la chanson des Nibelungen, Théodoric a été assez dédaigné par les adaptateurs modernes de l’épopée médiévale : Richard Wagner, qui n’a pas traité l’histoire de la vengeance de. Kriemhild, n’avait pas de raison de le mettre en scène. Quant à Friedrich Hebbel, il donne à Théodoric, vers la fin de sa trilogie des Nibelungen (*) ( 1862), un rôle bref mais symbolique : vassal d’Attila, Théodoric reçoit entre ses mains l’abdication du vieux conquérant, et cet acte représente le legs du monde barbare au monde chrétien. M. Mo.

493. Souverain absolu, mais conseillé par deux grands ministres, Cassiodore et Boèce, Théodoric était hanté par le rêve de faire revivre la Rome ancienne. Dans le contexte de l’anarchie barbare, son règne, bien que souillé par le meurtre de Boece et du pape Symmaque, apparut comme un « siècle d’or »,