Le personnage de WOTAN ou ODIN

WOTAN ou ODIN. Comme on l’apprend par Tacite, dans la Germanie (98), Odin (Mercure, selon l'interprétation romaine), était le plus grand des dieux chez les Germains, au moins dans l’aristocratie guerrière. Son nom est étymologiquement lié au latin « vates ». Odin est avant tout le dieu des guerriers et des poètes ; c’est à lui qu’on doit la poésie que des métaphores appellent « don », « invention »,

« butin » ou « breuvage » d’Odin. Mais cette puissante liqueur, à laquelle il suffit de goûter pour devenir poète, a quelque chose de magique. Odin, avant tout autre chose, est donc le dieu de la magie, et en particulier de la magie runique. Si l’on en croit le mystérieux récit qu’en donne un poème tiré de l'Edda (IXe-xiii s.), Odin aurait souvent subi lui-même le traitement réservé aux victimes qu’on lui offrait en sacrifice : la pendaison, et le coup porté par une lance. Pendant neuf jours, il serait resté pendu au frêne cosmique, blessé par une lance, « consacré à Odin, moi-même à moi-même », et il se serait libéré en déchiffrant certains runes (textes sacrés). Par ailleurs, Odin est également le dieu des morts, qui fait son choix sur le champ de bataille, secondé par les Walkyries. Il a coutume de porter un manteau bleu foncé, et un grand chapeau qui cache une partie de son visage et son œil unique. Il a l’aspect d’un vieillard vigoureux, à la barbe longue, et il apparaît à l’improviste, sous des noms variés, sans se faire connaître des hommes. Il chevauche un destrier doté de quatre paires de pattes; deux loups et deux cerfs l’accompagnent. Pendant la grande bataille qui se produira à la fin du monde (« le crépuscule des dieux »), Odin affrontera le loup Fenrir qui l’engloutira ; mais son fils Vidar sera chargé de

le venger.