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LE SAPEUR CAMEMBER (analyse du personnage)

Publié le 06/10/2018

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Sur le plan formel, Christophe s'inspire prioritairement de Töpffer, mais aussi des images d'Epinal, gravures pour enfants sages et pour foyers ruraux développées par Pellerin à partir de 1800 et qui connurent un succès de près d'un siècle et demi. Mais il ajoute à ses propres histoires deux ingrédients qui leur donnent un charme particulier : un trait à mi-chemin entre réalisme et caricature, et surtout une possibilité de lecture à double niveau.

 

Christophe affirmait en effet que <

 

Cette remarque peut elle-même se lire à deux niveaux. Soit elle donne la clé d'un récit de qualité, en tenant que les parents sont de grands enfants ou que les enfants sont sensibles aux mêmes mécanismes comiques que leurs parents; soit elle donne la clé d'un succès commercial en permettant aux parents de lire chez eux une «littérature de gosses» qu'ils peuvent toujours prétendre acheter pour leurs rejetons. On sait que le succès phénoménal d'Astérix s'est bâti ainsi, les parents lisant l'histoire avant leurs enfants à une époque où la bande dessinée était considérée comme un loisir infamant.

 

Quoi qu'il en soit, Christophe introduit le premier ce principe de la double lecture. D'une part, le texte explique et commente l'image, introduit les dialogues et fournit de véritables indications scéniques afin de permettre le suivi de l’histoire par les jeunes lecteurs; mais d'autre part, à l'usage des adultes cultivés, l'auteur farcit ce même texte de calembours, de remarques ironiques, de réflexions à l'emporte-pièce et de fausses citations pompeuses.

« 396 • Le sapeur Camember «s oleil resplendissa nt de toutes les vertus domestiques », qu'il finira par épouser.

Parmi les exemples les plus fameux de la logique de Camember, on trouve la question du trou .

Camember creuse un trou pour y ente rrer des ordures, puis un second trou pour y en terrer la terre du premier ; et écope finalement d'une punition pour n'avoir pas pensé à creuser un dernier trou assez grand pour contenir la terre de deux trous.

Une autre fois, Camember croise un soldat en train de scier du bois.

Le malheureux se plaignant de n'être qu'à la moitié de l'ou vrage, Camember lui fait remarquer qu'il a commencé par le mauvais bout: s'il avait commencé par l'autre côté du bûcher, il aurait fini, puisque de ce côté-ci il n'y a plus rien! Accompagnant le dessin, les textes de Christophe sont rédi­ gés dans un style d'ironie détachée et vaguement pompeuse, tandis que les dialogues fourmillent d'approximations desti­ nées à rendre compte du faible niveau culturel des protago­ nistes : «l ycée de Versai lles>> pour , pour , etc.

[ Les origines Christo phe, de son vrai nom, s'appelle Georges Colomb.

Né à Lure en 1856, normali en, il devient professeur de sciences naturelles, auteur de manuels scolaires puis vulgari­ sateur scientifique et finalement directeur du laboratoire bo­ tanique de la Sorbon ne.

Adepte des méthodes d'enseignement par l'image, il affirme que l'enfant est davan tage frappé par ce qu'il voit que par ce qu'il entend et n'hésitera pas à publier, sur le modèle de ses histoires, des ouvrages scolaires où le dessin et la «b ande dessinée >> remplaceront le texte traditionnel .

C'est en 1873 que, sous le pseudonyme de Christophe, Georges Colomb publie ses premières œuvres dans le Journal de la Jeuness e, fondé par Hach ette.

Il s'ins pire du dessinateur suisse Rodolphe Topffer (1799-1846), l'un des plus étonnants précurseurs de la bande dessinée actuelle, pour raconter des. »

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