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LE VIEIL HOMME ET LA MER d'ERNEST HEMINGWAY

Publié le 03/06/2011

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Pour !a quatre-vingt-cinquième fois consécutive, avec plus de persévérance que d'espoir, le vieux pêcheur cubain, Santiago, va reprendre la mer : il n'a rapporté la veille, une fois de plus, aucun poisson. Or voici qu'à midi il ferre une bête énorme avec laquelle il se battra jusqu'au matin du troisième jour. Quand sa prise, vaincue, fait enfin surface, Santiago reconnaît un espadon fabuleux, tel que toute sa vie de pêcheur en est justifiée. Il triomphe, mais sa victoire risque d'être brève : attirés par le sang, les requins convergent vers la barque de tous les points de l'horizon... Paru aux Etats-Unis en 1952, ce court récit (traduit aussitôt en France) connut un succès prodigieux. Sa simplicité, sa densité, son caractère de légende qui le rend immédiatement accessible à tous les publics de tous les âges, l'ont placé d'emblée au premier plan de la littérature universelle.

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« noble, ni de plus beau que toi.

» Mais il sait que la lutte n'est pas finie, et la corde, en labourant son dos, lui causeune douleur intense.

Malgré elle, il parvient à somnoler un peu.

Le poisson en fait sans doute autant.C'est au matin du troisième jour que le poisson commence à faire des cercles, d'abord très grands, puis de plus enplus serrés.

Au bout de plusieurs heures, le poisson fatigué se rapproche très près de la barque et Santiago saisit leharpon, préparé depuis longtemps.

Il le plante de toutes ses forces dans le flanc de l'espadon qui fait un bondfantastique avant de s'écraser lourdement dans la mer.

Le vieux, éreinté, amarre le long du bateau la plus belle priseîle sa vie.

Guidé par l'axe de la voile et par la dit (-ilion du vent, il reprend le cap.Cependant, la barque et bien loin des côtes et bientôt s'engage une autre lutte : le sali) de l'espadon attire lesrequins et Santiago rassemble ses dernières forces pour les tuer un à un à l'aide de ses couteaux.

Mais ils ont eu letemps d'entamer largement la chair.

II ne reste plus au vieux que la barre du gouvernail pour tuer le dernier de lameute.

Ils ont fini leur festin; de toute façon, il ne reste plus rien à manger lorsque Santiago aperçoit les lumières duport.

Dans la nuit, il amarre la barque et démonte la voile.

Lentement, il rentre se coucher.Au matin, la barque est entourée de pêcheurs qui, muets d'admiration, mesurent la longue arrête blanche terminéepar l'immense queue.

Le gamin court porter du ravitaillement au vieil homme qui, étendu sur sa paillasse, rêvepaisiblement de lions. Pistes de lecture Une vie de voyagesErnest Hemingway, nouvelliste américain, est né en 1899 à Oak Park, dans l'Illinois.

L'âge de l'école est égalementcelui des fugues et il est pleinement heureux lors des vacances à Wallon Lake, passées à chasser et à pêcher encompagnie de son père.

Celui-ci se suicidera en 1928, fait qui ne cessera de hanter l'écrivain.En 1917, Hemingway renonce à l'université au profit d'une carrière de journaliste.

En 1918, il est engagé commeambulancier et rejoint le front austro-italien où il sera gravement blessé.Après un premier mariage (il se mariera quatre fois), il part à Paris où sa carrière littéraire, débutée antérieurementavec quelques nouvelles, prend son véritable élan.

En 1926, Le Soleil se lève aussi remporte un grand succès queconfirme, trois ans plus tard, L'Adieu aux armes.

Il y développe notamment le thème de l'absurdité de la guerre, qu'ilréexplorera en 1946 dans Pour qui sonne le glas, avec lequel il s'affirme comme auteur engagé.

Sa vie est émailléede voyages, notamment en Espagne et en Afrique.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'embarque pour deuxans à bord du Pilar pour détecter des sous-marins allemands au large de Cuba.

En 1950, Au-delà du fleuve et sousles arbres est un échec total.

Pourtant, l'auteur réserve au public une surprise de taille avec la parution, deux ansplus tard, du Vieil Homme et la mer.

C'est en effet surtout pour ce chef-d'oeuvre qu'il reçoit, en 1954, le Prix Nobelde littérature.Malade, il se donne la mort en 1961 dans sa propriété de Ketchum (Idaho), bouclant la boucle de sa vie, de sonœuvre, et de sa propre légende.Après trente années de pêche...Le Vieil Homme et la mer est un des livres les plus célèbres dans le monde entier.

Sa source réelle est un texte écritpar l'auteur en 1936 intitulé On the blue water et relatant déjà le combat d'un vieux pêcheur et d'un poissongigantesque.

Ajoutons à cela le goût de l'écrivain pour la pêche et ses nombreuses captures d'espadons géants qu'ilphotographiait et mesurait avec fierté.

Dans une interview, Hemingway déclara : «J'ai écrit ce livre à partir detrente années de pêche et même davantage.

» Apaisement et générositéLa parution du livre plongea le monde littéraire dans une immense admiration.

On y salua l'aboutissement des thèmesantérieurs, traités avec une maturité et un apaisement nouveaux.

Mais ce qui rend cette oeuvre unique, c'est sagénérosité.

Ecrite dans un style simple et direct, elle relate l'odyssée d'un homme et la lutte, d'égal à égal, entredeux adversaires à bout de forces qui donnent le meilleur d'eux-mêmes.

L'homme respecte et admire le courage dupoisson; les deux ennemis sont étroitement unis dans leur combat sans merci.

Le livre est généreux dans sa morale :si l'homme gagne la lutte, cette victoire se solde en apparente défaite puisque les requins dévorent le fruit de sonimmense effort et qu'il ne ramènera qu'une arête comme témoin de son exploit.

Mais au-delà de la défaite tangible,matérielle, sourd une immense victoire, celle d'un homme encore en possession de toutes ses forces et d'unetechnique infaillible, longuement décrite dans le livre; celle d'un homme qui a accompli un effort au-delà de seslimites et reconquiert le respect des autres qui ne croyaient plus en lui ; celle, enfin, d'un homme pour qui tous lesespoirs de prises futures redeviennent permis, et reculent ainsi l'échéance de la mort.Ce livre serein présente l'amitié sans compromis d'un vieil homme et d'un enfant qui l'aime, car il lui a appris àpêcher.

Il lui donne, au sortir de sa lutte, une belle leçon de vie. Enfin, le récit laisse la part belle à la mer, seule compagne de l'homme dans son long voyage.

Si la solitude lui pèse àcertains moments, il se sait par ailleurs entouré d'une infinité de poissons tels les gentils marsouins, les thons, lestortues...

et les requins.Santiago, au regard d'enfant, est un sage qui a fait le tri de ses souvenirs pour ne garder que l'essentiel : les lionsqui peuplent ses rêves.

Le Vieil Homme et la mer est un livre pour tous.

Il a l'immense mérite d'être un livre populairequi ne s'est jamais attiré le mépris de la critique intellectuelle.. »

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